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7e réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou: 400 délégués sur les voies du succès du PO pour 2020

Dakar, la capitale du Sénégal a accueilli du 12 au 14 décembre 2018, la 7e Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou (RAPO). Organisée par le Partenariat de Ouagadougou (PO) et le ministère de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal, la réunion a rassemblé plus de 350 participants autour du thème « Les voies du succès du PO pour 2020 ».

Réunis à  l’hôtel Pullman Dakar Teranga, ces derniers ont poussé la réflexion sur trois sous-thèmes : briser les barrières pour assurer l’inclusion des jeunes ; surmonter les obstacles à la mise à l’échelle des pratiques à haut impact (PHI), et promouvoir la planification familiale au-delà du domaine de la santé. Sessions plénières et parallèles, et networking ont meublé les trois jours de travaux qui se sont achevés sur plusieurs recommandations.

Dans une présentation de synthèse à la clôture de la réunion le 14 décembre, les délégués ont demandé le renforcement de la participation des jeunes. Au cours d’un panel à eux consacré en début de réunion, les jeunes avaient exigé de ne plus être considérés uniquement comme des bénéficiaires, mais plutôt comme des acteurs et partenaires influents dans leurs communautés et pays, les prises de décision les concernant dans un contexte global de capacitation et de redevabilité. Les délégués de la RAPO ont aussi recommandé, l’identification et la mise à l’échelle des PHI comme la planification post-partum et le DMPA-SC, ainsi que la réflexion et la coordination des programmes de santé sexuelle et reproductive au-delà du domaine de la santé, mais en impliquant également les secteurs de l’éducation, les finances, les femmes entre autres.

Les leaders religieux ont déclaré être conscients des problèmes des jeunes et des conséquences des mariages précoces. Ils se sont dits bien placés pour guider la recherche de solutions concertées au sein de leur communauté. Concernant les PHI, les participants ont reconnu que l’existence de données pertinentes et de qualité est indispensable pour aider à prioriser et cibler les interventions, ainsi qu’à identifier et mettre à l’échelle ces pratiques. Pour eux, la mise à l’échelle des PHI requiert une stratégie à long terme, des investissements soutenus et un leadership au plus haut niveau. Ils ont salué le passage à l’échelle des approches à haut impact comme la planification familiale post-partum (PFPP), le DMPA-SC, etc.

Pour ce qui est de l’après 2020, toutes les parties prenantes du PO à savoir bailleurs de fonds, société civile, jeunes, religieux, représentants de gouvernements, ont réfléchi et discuté de leur vision d’un partenariat en termes d’architecture et de fonction, ainsi que de potentielles pistes de réflexion pour la réunion ministérielle de 2019. Les pays membres du PO sont invités à encourager une participation plus active des jeunes, à mettre en œuvre les engagements pris et à améliorer la mobilisation des ressources locales.

A la clôture des travaux, le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal, Alassane Mbengue a invité « les bailleurs de fonds et tous les partenaires à accroître les financements pour soutenir la planification familiale». Pour Alassane Mbengue les défis à relever sont « l’inclusion des jeunes dans la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes, le maintien des acquis, la délégation des tâches et la synergie des actions, mais surtout les financements domestiques en faveur de la planification familiale ». Dans l’ensemble, a relevé Fatimata Sy, directrice de l’Unité de coordination du PO (UCPO), les pays du Partenariat de Ouagadougou font beaucoup de progrès. Elle a souligné que ces pays sont présentement à la deuxième place des blocs de pays qui font le plus de progrès dans le monde en matière de planification familiale, après l’Afrique Australe. « On est en train de rattraper le retard et de rétablir notre réputation au niveau global…Le Partenariat de Ouagadougou est cité au plan international », a déclaré Madame Sy qui s’est réjouie de ce que «des pays ou des blocs de pays veulent s’inspirer de notre expérience », à l’instar du Nigeria et d’Haïti présents au rendez-vous de Dakar.

Le PO à mi-parcours de la phase d’accélération

Entamée en 2016 avec l’objectif d’atteindre 2.2 millions de femmes additionnelles utilisatrices de méthodes contraceptives modernes à l’horizon 2020, la phase d’accélération (2016-2020) des progrès en planification familiale dans les pays d’Afrique de l’Ouest francophone est en bonne voie. Entre 2016 et 2018, 1.330.000  femmes additionnelles sont enrôlées dans les programmes de planification familiale au niveau des 9 pays francophones d’Afrique de l’Ouest. Soit un taux de réalisation de 63% par rapport à l’objectif fixé. Ce qui a permis d’éviter depuis 2016, 496 000 grossesses non désirées, 179 000 avortements à risque et 1 640 décès maternels. Ces progrès réjouissent Fatimata Sy : « Pour la troisième fois consécutive, nous avons encore enregistré des progrès ….Cette année, nous en sommes à 448.000 femmes additionnelles. Nous avons donc un peu dépassé les résultats attendus de l’année… Nous avons réalisé 63% de nos objectifs. Et si le rythme est maintenu, il est fort possible que nous atteignions nos objectifs ». Ces progrès, cependant, varient d’un pays à un autre et Fatimata Sy en est consciente, tout comme elle reconnaît les défis qu’il reste à relever. Ceux-ci vont de la couverture des besoins non satisfaits en PF à la disponibilité de la gamme complète des produits contraceptifs de la contraception jusqu’au dernier kilomètre en passant par les ressources humaines et financières, le travail sur les normes sociales pour endiguer les mariages et grossesses précoces pour ne citer que ces défis-là.

Le Partenariat de Ouagadougou a été lancé lors de la Conférence régionale sur la population, le développement et la planification familiale tenue à Ouagadougou, au Burkina-Faso, en février 2011 par les 9 gouvernements des pays francophones de l’Afrique de l’Ouest et leurs partenaires techniques et financiers, pour accélérer les progrès dans l’utilisation des services de planification familiale au Benin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo. Le PO est basé sur deux principes. II mise sur une meilleure coordination entre les bailleurs de fonds pour optimiser leurs soutiens aux pays, et également sur une collaboration et coopération aux niveaux national et régional pour remédier au taux élevé des besoins non satisfaits en matière de planification familiale.

Hommage: Le PO salue Fatimata Sy

La directrice de l’Unité de coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO), Fatimata Sy a fait ses adieux au PO à l’issue de la réunion de Dakar. Après 7 années passées à la tête de l’UCPO, Fatimata Sy a reçu les hommages de l’ensemble des participants. Au moment de partir, celle dont le leadership en matière de planification familiale est unanimement reconnu et salué, a galvanisé toutes les parties prenantes, les encourageant à maintenir la flamme et les acquis du PO. « Je pars convaincue que ce mouvement va s’amplifier, s’accélérer et que vous continuerez à être des champions de la planification familiale. Mon vœu, mon souhait, ma demande à chacune et à chacun d’entre vous est que vous fassiez de sorte que ce Partenariat ne se fissure pas, que ce Partenariat ne craque pas. Je sais que vous en êtes capables », a-t-elle déclaré. « Le Partenariat de Ouagadougou est un mouvement qui est devenu, aujourd’hui, une force en Afrique de l’ouest et du centre. Merci pour ton engagement, merci pour ton leadership. Nous allons garder jalousement les acquis du PO. D’ailleurs, nous nous engageons à renforcer ces acquis et à relever les défis qui subsistent », s’est pour sa part engagé, au nom de tous, Mabingue Ngom, le directeur régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’ouest et du centre.

7ème RAPO: Les parlementaires réaffirment leur engagement pour la santé sexuelle et reproductive

Venus de 13 pays d’Afrique francophones, les parlementaires présents à la 7ème RAPO ont, dans l’« Appel des parlementaires », invité les parties prenantes du PO « à maintenir leur soutien et respecter leurs engagements afin de lutter contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile, contre les mutilations génitales féminines, les mariages d’enfant, les mariages forcés et les grossesses précoces ou rapprochées », et réaffirmé leur contribution pour la mise en œuvre des Objectifs de développement durable.

APPEL DES PARLEMENTAIRES

Nous, parlementaires de 13 pays africains francophones, réunies à l’occasion de la 7e Réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou 12 au 14 décembre à Dakar, au Sénégal, félicitons l’ensemble des membres du Partenariat de Ouagadougou pour les progrès réalisés dans la mise en œuvre des plans nationaux pour la planification familiale et les encourageons à mobiliser l’ensemble des ressources nécessaires et à créer un environnement propice à l’accès universel à la santé reproductive et à la capture du dividende démographique.

Nous sommes convaincues que le Partenariat de Ouagadougou est le meilleur espace pour accélérer l’élan en faveur de la santé sexuelle et reproductive, de la planification familiale, de l’accès à des soins de qualité, et au-delà de la réalisation des droits des femmes et des filles dans la région.

Nous appelons donc toutes les parties prenantes du Partenariat de Ouagadougou à maintenir leur soutien et respecter leurs engagements afin de lutter contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile, contre les mutilations génitales féminines, les mariages d’enfant, les mariages forcés et les grossesses précoces ou rapprochées.

Nous réitérons la contribution positive des parlementaires pour la pleine mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable, en particulier ceux liés à la santé et au bien-être (ODD # 3) et à l’égalité entre les sexes (ODD 6#).

Nous nous réengageons aujourd’hui sur les termes de la Déclaration d’engagement d’Ottawa adoptée lors de la 7èmeConférence internationale des parlementaires (IPCI), qui s’est tenue à Ottawa, au Canada, les 22 et 23 octobre 2018 sur la mise en œuvre du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement dont nous célèbrerons les 25 ans en 2019, et notamment pour la satisfaction des besoins non satisfaits en matière de planification via :

  • La reconnaissance du droit universel d’accès à la planification familiale pour toutes et tous
  • Des services de planification familiale accessibles et abordables
  • Des lois, politiques et des budgets pour l’accès à des méthodes de contraception sûres et modernes

Ensemble, assurons le succès du Partenariat de Ouagadougou pour 2020 et son avenir durable à l’horizon 2030.

Publié le 15-01-2019 dans l’événement précis

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