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En quête d’un Bien-être

L’avortement sans risque, autorisé dans la plupart des pays exception faite de six, demeure restrictif dans la majorité de ces pays. Restrictif parce que les services d’avortement ne sont autorisés que lorsque la grossesse porte atteinte à la santé de la femme, en cas de malformation fœtal ou quand la grossesse survient d’un viol ou d’un inceste (cas du Bénin). Outre ces conditions précitées, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est considérée comme un crime. Mais cet aspect restrictif est le mal qui détruit notre société de nos jours, car obligeant ainsi les jeunes à aller vers un service d’avortement clandestin, à risque et à coût élevé.

Lorsqu’une fille tombe enceinte et ne dispose pas de moyens pour l’entretenir, lorsqu’elle a peur du regard stigmatisant qu’auront ses pair-e-s sur elle, lorsqu’elle pense que la grossesse sera pour elle source d’exclusion de la société, lorsqu’elle pense que la grossesse sera un handicap pour l’atteinte de ses objectifs professionnels, la principale option qui s’offre à elle est d’interrompre la grossesse afin de s’assurer un avenir meilleur et de garantir ses chances de participer à la construction de la société. Dans sa quête du bien-être physique, mental et moral, elle sera obligée de faire recours aux services d’avortement non sécurisés, non adaptés et à haut risque car limitée par les conditions d’accès à un service sécurisé sans risque.

Même en étant consciente des risques de perforation utérine, d’hémorragie, d’infection et de décès, elle ne voit souvent pas d’autre choix.

C’est ainsi que nos jeunes sœurs risquent leur vie chaque jour et plusieurs en meurent. Attendons-nous le jour où une des nôtres sera victime de la restriction de l’accès aux services d’avortement complet avant de prendre conscience de ces risques ? Nous avons créé nous-mêmes ce piège qui affecte le bien-être de nos amies, nos sœurs, nos filles, nos cousines, nos nièces, nos tantes, et nos mamans.

« Ce piège », je ne parle pas seulement du regard stigmatisant et discriminatoire auquel ces dernières sont confrontées. Je suis davantage étonné lorsque je vois la honte et la violence dont elles sont victimes au sein de la société.

Pour la petite histoire, en classe de 3ème, une de mes camarades a dû abandonner les classes à cause de la stigmatisation dont elle a été victime pour avoir opéré un choix déterminant pour sa santé et son avenir. Je l’ai rencontrée des années après dans son grand magasin de vente de tissus à Cotonou. De notre discussion voici une phrase qui m’a touché. « Vous m’avez tous rejetée, humiliée, menacée et même violentée comme une voleuse, j’étais la risée de toute la salle ; j’ai ainsi perdu goût à la scolarisation, mais je rends grâce à mes parents qui m’ont soutenue et accompagnée pour que je sois ce que je suis aujourd’hui ».

L’accompagnement est un aspect très important lorsque les filles font recours aux services d’avortement, car il se veut un service comme tous les autres et constitue un des droits des jeunes. Jeunes activistes, c’est le moindre que nous pouvons apporter en travaillant surtout dans les collèges avec nos pair-e-s et les enseignant-e-s pour réduire la stigmatisation à laquelle les jeunes sont confrontées. Nous devons susciter le débat à travers nos communications via les blogs-post, les mass-médias, et les sensibilisations de mass. Il y va du bien-être de tous.

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