Date de lancement : le 8 juillet 2024
Date de clôture : le 11 aout 2024
La santé de la reproduction est une composante essentielle des droits humains. Le haut-commissariat des droits de l’Homme des Nations Unies soutient qu’elle est liée à de nombreux droits fondamentaux tels que le droit à la vie, le droit de ne pas être soumis à la torture, le droit à la santé, le droit au respect de la vie privée, le droit à l’éducation et le droit à l’interdiction de la torture[1]. Cela commande que les Etats et organisations non gouvernementales officiant sur leur territoire mettent en place des dispositifs nécessaires à la promotion de la santé de la reproduction.
Cette promotion implique nécessairement l’accès des populations à la planification familiale (PF), définie par l’UNFPA comme l’ensemble des informations, des moyens et méthodes permettant aux individus de décider librement de la dimension de leur famille et de l’espacement des naissances[2]. Les jeunes qui constituent non seulement la portion majoritaire en termes de démographie[3] dans la plupart des Etats africains, mais également la plus active, reste une cible privilégiée quand on souhaite créer un impact significatif durable à travers la Planification Familiale. C’est cet état de fait qui a sous-tendu l’engagement de la communauté du Partenariat de Ouagadougou à avoir une stratégie jeune afin d’impliquer au mieux ces derniers dans l’acceptation et l’utilisation de la planification familiale. Mettre les jeunes au centre des interventions est donc une priorité pour la communauté du PO.
Dans les neuf pays du Partenariat de Ouagadougou (Benin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo) nous notons que ces dernières années des crises multidimensionnelles[4] traversent la plupart des Etats membres et limitent les efforts jusque-là consentis dans différents domaines :
sur le plan institutionnel : les crises ont pour corolaire la fragilisation des institutions, l’Etat se retrouve ainsi dans l’impossibilité de respecter certains de ses engagements. En effet, en période de crise, les pays tendent à reconsidérer leurs priorités en redirigeant les ressources vers les urgences immédiates. Un exemple récent est la pandémie de COVID-19, durant laquelle une grande partie des financements a été orientée vers la lutte contre la pandémie, au détriment d’autres domaines essentiels. Les budgets déjà limités sont encore plus restreints, et les engagements pris par les États peuvent prendre un coup. En matière de PF, garantir l’accès gratuit aux services de planification familiale est souvent mis à mal, freinant l’accès des populations et plus particulièrement des jeunes aux différents services.
sur le plan organisationnel : le déplacement massif des populations occasionné par les crises créent trop de disparités et rend difficile l’organisation des interventions pour leur prise en charge. A titre illustratif, au Burkina Faso, à la date du 31 mars 2023, le pays enregistrait plus de 2 millions de personnes déplacées internes avec 426 formation sanitaires fermées et près de 4 millions de personnes affectées par ces fermetures[5]. Ces déplacements engendrent d’importantes disparités, compliquant la mise en place et l’organisation des interventions nécessaires. L’identification des besoins et l’accès aux services de santé y compris ceux de la PF deviennent problématiques et dépendent de l’existence ou non de camps de déplacés internes, de la présence ou non de l’administration dans ces camps, de l’organisation interne dans ces camps, etc.
sur le plan diplomatique : les crises fragilisent les relations et entraînent parfois un retrait des partenaires. En effet, les zones qualifiées de « rouges » attirent naturellement moins de partenaires et les financements sont fréquemment restreints. C’est le cas, par exemple, au Niger, où certains bailleurs se sont retirés en raison de la situation politique. Bien que la demande existe, elle devient difficile à satisfaire, ce qui augmente les besoins non satisfaits, y compris pour les jeunes.
Sur le plan social : aux conséquences susmentionnées, s’ajoutent les blocages traditionnels tels le manque de centres d’écoute spécifiquement réservés aux jeunes, le renforcement des normes sociales défavorables, la mauvaise compréhension de l’objectif de la PF, etc.
Pour toutes ces raisons énumérées, et fort du franc succès des deux premières éditions des concours de plaidoyer des associations des jeunes, le Think Tank Jeunes du PO place cette troisième édition sous le thème : « L’accès des jeunes à la planification familiale en contexte de crise ».
Valoriser l’engagement des jeunes dans la réflexion autour d’un plaidoyer pertinent et innovant pour leur meilleur accès aux services de planifications familiale en contexte de crise.
Spécifiquement, il va s’agir de :
-Élaborer un plan de plaidoyer pertinent en faveur de l’accès des jeunes à la /PF en contexte de crise ;
-Identifier les politiques et programmes initiés par les acteurs de la région pour répondre aux défis de l’accès des jeunes à la PF dans les pays du Partenariat de Ouagadougou ;
-Développer des stratégies innovantes pour améliorer l’accessibilité et la disponibilité des services de planification familiale pour les jeunes vivant dans les zones touchées par des crises.
A l’issu de ce concours de plaidoyer, les résultats attendus sont :
Cette activité se déroulera en six (06) grandes étapes :
Sur la base des propositions soumises à travers l’appel à candidatures, dix associations de jeunes issues des neuf (09) pays du Partenariat de Ouagadougou seront retenues. Les candidatures devront porter sur un projet de plaidoyer pour l’amélioration de l’accès des jeunes aux services de PF dans les contextes de crise.
Le concours de plaidoyer est ouvert à toutes les associations dirigées par les jeunes (âgés de 18 à 35 ans) des pays du Partenariat de Ouagadougou.
Pour être éligible au concours, les associations de jeunes doivent satisfaire aux critères suivants :
Les associations de jeunes des neufs (09) pays du PO intéressées par cette offre et qui remplissent les critères susmentionnés sont invitées à soumettre leur candidature comprenant les informations sur l’association et un projet de plaidoyer sur la prise en compte des besoins des jeunes dans l’accès des services de planification familiale en contexte de crise via le formulaire au plus tard le 11 août 2024 à 23h59 GMT.
Un comité d’évaluation représenté par les jeunes, les partenaires et le staff de l’UCPO procédera à la pré- sélection des associations. Un mail sera envoyé aux dix (10) associations/organisations présélectionnées pour un entretien à l’issu duquel, six (06) d’entre elles seront retenues pour la demi- finale et leurs profils publiés sur le site du Partenariat de Ouagadougou.
Sur les dix (10) associations de jeunes des neufs (09) pays du PO présélectionnées, un comité d’évaluation procédera à des entretiens virtuels avec trois membres identifiés par l’association elle-même. Sur la base de ces entretiens, les six (6) meilleures candidatures sélectionnées pour prendre part à la demi- finale seront identifiés. La liste des six (06) associations retenues sera publiée sur le site web du Partenariat de Ouagadougou pour annoncer la demi- finale
Les six (06) demi-finalistes de défieront autour de leur plan de plaidoyer sur l’accès des jeunes à la SR/PF en contexte de crise. Elles bénéficieront dès cette phase d’un accompagnement technique (coaching) par une des organisations membres du Think Tank Jeunes du PO. Sur les six (06) organisations présélectionnées, trois (03) seront retenues pour la finale.
La demi-finale sera virtuelle et un lien de connexion à la plateforme choisie sera communiqué aux demi-finalistes. Chaque association demi-finaliste devra remplir une fiche technique et la soumettre soixante-douze (72) heures avant la compétition. Pendant sept (07) minutes chaque association présentera son plaidoyer en considérant les membres du jury comme leur cible de plaidoyer. A cette phase, les candidats présenteront leur objectif de plaidoyer en se rassurant d’être le plus cohérent et convaincant possible. Ils devront préciser et justifier la problématique ou thématique de SR/PF des jeunes en contexte de crise jugée pertinente par eux et qu’ils auraient fait ressortir dans leur intitulé de plaidoyer.
Chaque association est libre de choisir le format dans lequel il souhaite présenter son message (jeux de rôle, discours, déclamation, story telling…). La présentation ne devra pas se limiter à une simple lecture d’un projet de plaidoyer, l’originalité de la présentation est un élément clé.
4.4 LIGNES DIRECTRICES
Section 1 : informations sur l’organisation (maximum 2 pages)
Nom, Pays et adresse de l’organisation
Préciser les liens vers les comptes sur les réseaux sociaux si vous en disposez (Twitter, Facebook, LinkedIn, etc) |
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Principal responsable de l’organisation
Indiquer le nom de l’un des responsables de votre association
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Nom :
Âge : Poste : Adresse de courriel : Téléphone portable :
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Principale personne de contact
Indiquer le nom du membre de votre association qui va être le point focal
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Nom :
Âge : Poste : Adresse de courriel : Téléphone portable : |
Statut juridique de l’organisation (certificat d’enregistrement)
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Énoncé de mission | |
Coalitions et réseaux auxquels participe votre organisation (indiquer les éventuels postes de direction) | |
Principales réalisations en matière de plaidoyer |
Section 2 : Initiatives en matière de plaidoyer (maximum 2 pages)
Description approfondie du problème à résoudre
S’agissant de l’accès des jeunes à la SR/PF en contexte de crise comme priorité dans les pays du PO, veuillez expliquer pourquoi il s’agit d’un problème urgent ou d’une opportunité ? Pourquoi est-il crucial de s’attaquer à ce problème maintenant ? Que se passera-t-il si nous n’agissons pas dès maintenant ? |
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Indiquer et justifier la problématique / la thématique/ou question prioritaire de l’accès des jeunes à la SR/PF en contexte de crise que vous avez choisie | |
Intitulé de votre plaidoyer | |
Objectif de plaidoyer
L’objectif doit être SMART (précis, mesurable, réalisable, réaliste et défini dans le temps). Il doit être réalisable dans un délai court, idéalement en quelques mois. |
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Résultat attendu
Qu’est-ce qui changera à la suite du plaidoyer proposé ? Dans quelle mesure améliorera-t-il l’accès des jeunes SR/PF en contexte de crise ? |
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Décrire le contexte local
Pourquoi ce plaidoyer est-il important dans votre contexte ? |
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Indiquer le nom du ou des décisionnaires
Qui cherchez-vous à influencer et pourquoi ? (Le décisionnaire est une personne ayant le pouvoir de concrétiser l’objectif) |
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Indiquer les principales activités en matière de plaidoyer, « chaque activité doit être SMART », demandez- vous à chaque reprise pourquoi cette activité est vraiment cruciale pour achever votre objectif ? | |
Pérennité : Montrez comment le projet a été conçu pour garantir que ses effets positifs perdureront au-delà de la période de financement | |
Indiquer le nom des partenaires/alliés au plaidoyer avec qui vous allez collaborer pour atteindre l’objectif en question ? |
Les critères de notation sur 60 par le jury seront les suivants :
La finale se déroulera en présentiel lors du dialogue régional des jeunes en 2025. Chaque association devra défendre comment des mécanismes et des initiatives d’accès à la SR/PF en contexte de crise doivent prendre en compte les jeunes pour de meilleurs résultats en Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescents et Jeunes. Il s’agira en 7 minutes de présenter son plaidoyer tout en considérant les membres du jury comme leur cible de plaidoyer.
Toutes les présentations devront être envoyées au moins 72 h avant la compétition.
Les trois (03) finalistes bénéficieront d’un appui technique pour un renforcement de capacités de la part des associations partenaires du concours. Un certificat de participation à la finale leur sera également octroyé.
1er prix : Subvention à hauteur de trois millions de francs CFA pour le renforcement institutionnel de l’organisation
2ème prix : Un ordinateur portable
3ème prix : Un vidéo projecteur
[1] Santé et droits en matière de sexualité et de procréation, haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme, https://www.ohchr.org/fr/women/sexual-and-reproductive-helth
[2] Site « planification familiale » de l’UNFPA, https://www.unfpa.org
[3] Par exemple, L’Institut National de le Statistique et de la Démographie dans son dernier recensement sur la population au Burkina Faso fait état de 77,9% âgée de 35ans ; 76% pour le Sénégal, le Niger avec le taux de fécondité le plus élevé au monde (6,2 enfants par femme en 2021) 79%, etc.
[4] Crise politique et institutionnelle au Burkina Faso, Guinée, Mali et Niger, changement climatique au Sénégal entrainant le déplacement des populations pêcheurs, l’instabilité politique en Mauritanie, etc.
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