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Gouvernement et Société civile appelés à adopter de nouvelles stratégies de sensibilisation à l’endroit des ménages

Malgré l’adoption et la mise en œuvre du Plan d’Action National Budgétisé pour la Planification Familiale (PF) (2014-2018), on observe que le niveau de sensibilisation de la population générale n’a pas sensiblement varié et on note, par ailleurs, une discontinuité dans les stratégies et activités de sensibilisation de façon générale sur l’ensemble du territoire national.

La loi N° 2003-04 du 03 mars 2003 relative à la Santé Sexuelle et à la Reproduction en vigueur au Bénin depuis 2003, dispose en son article 5 : « Tout individu a le droit à l’information complète sur les avantages, les inconvénients et l’efficacité des services de santé sexuelle et reproductive ainsi que sur les
méthodes de planification familiale afin de faire un choix éclairé en toute connaissance de cause. Le droit à l’information sur la planification familiale (PF) figure donc bien en bonne place dans cette loi. Par ailleurs, la maîtrise de la fertilité à travers la promotion d’une fécondité responsable passe forcément par un meilleur accès à l’information sur la planification familiale. Selon les explications des spécialistes en PF, les jeunes vont à l’activité sexuelle sans protection ni contraception à cause des mauvais comportements qu’ils acquièrent par le truchement des technologies de l’information et de la communication. Le rapport alternatif des acteurs impliqués dans la PF, publié en novembre dernier dans le cadre de la revue du plan d’action national pour le repositionnement de la PF, souligne que les acteurs n’échangent pas de façon pertinente avec les communautés et les canaux pour transmettre l’information à la grande masse, ne sont toujours pas appropriés. De plus, les séances de sensibilisation et de formation que les Organisations de la société civile (Osc) organisent avec le soutien financier des partenaires techniques et financiers ne couvrent pas tout le territoire national.
Or, la prévalence contraceptive moderne est davantage faible chez les adolescents et les jeunes (4,2%° chez les 15 à 19 ans en union et 5,7% chez les 20 à 24 ans) par rapport à une moyenne de 12.5% au plan national. De plus, un (01) décès maternel sur six (06) est le fait d’une adolescente, selon l’Enquête Démographique de Santé (EDSB IV/2011-2012). L’absence ou l’insuffisance d’information sur les droits sexuels et reproductifs justifie ces chiffres inquiétants. Des études ont démontré que l’information est incontournable dans toute action visant un changement de comportement. Il est donc important que l’Etat et les Organisations de la société civile agissent pour faire du droit à l’information sur la PF une réalité.

Le leadership du Chef de l’Etat attendu

Face aux taux élevés de grossesses non désirées dans le rang des adolescentes, des taux élevés d’avortements dans le rang des femmes mariées, des taux élevés de mortalité maternelle (335,5 pour 100.000 naissances vivantes selon le dernier Recensement Général de la Population en 2013 au Bénin), il est urgent que le chef de l’Etat s’investisse personnellement dans le combat pour l’amélioration des indicateurs de santé notamment en matière de santé sexuelle et reproductive en lançant une grande campagne nationale de sensibilisation et d’information sur la planification familiale à l’endroit de la population. Cet acte du Chef de l’Etat pourra insuffler une dynamique nouvelle pour une meilleure efficacité des stratégies de sensibilisation et va permettra à tous les jeunes en âge de procréer de jouir pleinement de leur droit à l’information sur la planification familiale.
Le ministère de la santé à travers la Direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant (DSME) pour sa part, devra prendre le relai en collaboration, avec les Organisations de la société civile et les professionnels des médias, pour dérouler sur la durée un plan de communication réaliste et efficace de sensibilisation et d’information à l’endroit des ménages et des personnes en âge de procréer. Ces actions auront pour effet de susciter et d’augmenter la demande en PF parmi les femmes. Les acteurs étatiques, à divers niveaux doivent également assurer une meilleure décentralisation du système de sensibilisation.
La réalisation et la promotion durable des droits sexuels et reproductifs en dépendent. Ainsi, les résultats attendus du Plan d’Action National Budgétisé pour la PF vont davantage s’améliorer d’ici décembre 2018.

Juliette MITONHOUN

Publié le 23-04-2018 dans 24heures au Benin Info

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