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L’AIBEF veut s’inspirer des stratégies à succès

L’Association ivoirienne pour le bien-être familial (AIBEF) a participé à la 4e Conférence annuelle du Partenariat de Ouagadougou à Cotonou au Bénin.Dr Yao N’dry Akissi, directrice des programmes de ladite association, estime que pour booster les actions de planification familiale (PF), il ne s’agit plus de rechercher des stratégies novatrices. Mais surtout d’emprunter et d’adapter à notre contexte, des modèles qui ont réussi ailleurs comme« l’école des maris au Niger ». Entretien

Quelles sont les raisons de votre présence à la 4e réunion annuelle du PO?
La Côte d’Ivoire fait partie des neuf pays ayant pris l’engagement d’accélérer la prévalence contraceptive en matière de planification familiale. Et en tant que représentante de la société civile et de la Santé de la Reproduction (SR) en Côte d’Ivoire, nous sommes donc membres des organisations de la société civile du Partenariat de Ouagadougou qui œuvre dans ce sens. Nous sommes ici pour cette 4e réunion parce qu’il s’agit de faire le bilan de nos interventions et de recadrer nos actions pour accélérer davantage ces résultats que nous souhaitons tant.

Pourrions-nous avoir une idée de vos acquis en matière de PF?
Nous avons fixé au départ des objectifs que nous avons trouvé trop peu ambitieux. Ces objectifs sont dépassés. Et nous avons plus de 1.200.000 utilisatrices additionnelles au niveau du PO et au niveau de la Côte d’Ivoire, 200.000 utilisatrices additionnelles pour les méthodes contraceptives modernes.

Malgré ces avancés, des défis subsistent, lesquels ?
Les défis subsistent encore parce que nous sommes à un taux de prévalence de 14%. Alors que pour faire la transition démographique, il nous faut atteindre au moins 60% de prévalence contraceptive. Et ce qui contraste avec les besoins non satisfaits en PF sont de 27% dans la population en général et de 33% chez les jeunes et adolescents en particulier. Ceux-là même qui sont la cible des grossesses précoces, des grossesses non désirées.

A Cotonou, qu’est-ce que vous proposez dans vos stands?
Il s’agit de montrer les priorités de la Côte d’Ivoire en matière de PF pour entrer dans ce cadre du PO qui est d’accélérer le taux de prévalence contraceptive. En le faisant, nous montrons la contribution de l’AIBEF pour atteindre les objectifs que nous nous sommes assignés. Le Plan stratégique de l’AIBEF(2012-2015). Il était d’accroître de 8 à 18% la prévalence contraceptive chez la femme en âge de procréer. Il s’agissait aussi de réduire de 2% le taux d’avortement provoqué, le taux de grossesse précoce chez les adolescents et chez les jeunes. Avec pour axe stratégique, le renforcement et l’extension des services de PF, l’amélioration de la qualité des services de PF, VIH, le renforcement des capacités des individus, des ménages, la mobilisation des ressources additionnelles et le financement du plan.

Quelle est la contribution de l’AIBEF ?
En matière de renforcement de l’offre, l’AIBEF a intégré la PF dans dix district sanitaires de la Côte d’Ivoire. Elle a aussi fait le renforcement des interventions en SR en direction des adolescents et des jeunes, la formation continue des prestataires de santé…

Au total en 2015, nous avons formé 615 prestataires de santé (médecins, infirmiers et sages-femmes) des dix districts sanitaires en Côte d’Ivoire. 300 relais communautaires ont été formés. Ceux-là même qui portent la bonne information à nos populations qui se trouvent dans les zones retirées. Ils n’ont pas toujours la bonne information. Toute chose qui les amène à être réticentes à l’utilisation de la PF.

Nous avons fait la mobilisation de ressources pour financer le plan Pf, appuyé en cela par notre père, IPPF. Nous avons pu, au niveau de la Fédération internationale pour la planification familiale, mobiliser des fonds spécifiques pour booster les activités qu’on appelle les fonds catalytiques.

Et dans ces fonds, nous avons mis en œuvre un projet en direction des jeunes. Nous avons mobilisé des fonds auprès du Fonds des Nations unies pour la population de Côte d’Ivoire. Et même au niveau central pour mener des activités foraines, de rapprochement des services PF, des adolescents et des jeunes, dans les établissements scolaires et dans la population…

Avez-vous des perspectives d’ici 2020?
Pour 2020, nous avons déjà des perspectives. Mais avec les échanges de la 4e conférence de Ouagadougou, il y a des interventions qui ont réussi dans des pays, des stratégies qui ont porté leur fruit. Nous ne sommes plus au stade de recherche de stratégies novatrices, mais nous devons capitaliser celles qui ont marché ailleurs.

Emprunter ces stratégies, les adapter à notre contexte, et faire un passage à l’échelle. Ce qu’on remarque souvent, c’est que nous avons des projets pilotes financés par des partenaires. Lorsque nous devons passer à l’échelle, il n’y a pas de financement. Les États ne sont pas forts pour le faire. Par conséquent,le projet reste dans les tiroirs et on dira que le projet n’a pas marché.

Nous avons  »l’école des maris » qui a bien marché au Niger et nous allons l’expérimenter. La sécurisation des produits contraceptifs avec l’exemple du Burkina Faso. Il a fait recenser tous les intervenants des centres de santé en matière de PF et même les officines privées. Ils font le point de leurs produits contraceptifs chaque lundi. Cela, pour éviter les cas de rupture.

Au Togo par exemple, il y a la distribution à base communautaire des contraceptifs injectables et l’initiation des méthodes contraceptives par des agents communautaires. En copiant cet exemple, cela permettra à la Côte d’Ivoire de faire un passage total dans la délégation des tâches. A notre niveau, les agents communautaires ne font que la distribution des contraceptifs, réapprovisionnent les femmes qui sont déjà sous méthode.

Isabelle SOMIAN

Fratmat.Info

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