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Louga : Formation des journalistes en santé de la reproduction

La Santé de la Reproduction (SR) reste un secteur peu investi par les médias, mais elle demeure un point sensible pour la survie de la mère et de l’enfant. Un constat fait par le journaliste formateur, Bachir Sow, à Louga lors de la session d’information et de formation à l’endroit des journalistes de ladite localité.  Une initiative du réseau des journalistes en santé, population et développement dans le cadre de son projet «voix pour la santé».

L’information reste un droit pour la population. Dans le domaine de la santé, elle peut aider à sauver des vies. Un plaidoyer fait à l’endroit des professionnels de la communication pour qu’ils investissent le secteur de la santé de la reproduction afin que les informations utiles puissent arriver aux destinataires à savoir le peuple.

A Louga, dans le cadre du projet: «voix pour la santé» exécuté par le réseau des journalistes en santé, population et développement, le formateur El Bachir Sow a insisté sur la responsabilité du journaliste, mais aussi son rôle premier qui est d’informer pour la bonne cause.  «Il ne s’agit pas d’être expert sur quelque chose pour en parler. Il faut aller vers l’information, c’est notre rôle et faire de telle sorte qu’elle puisse arriver à la population en des termes simples, concises pour faciliter la compréhension des uns et des autres » a fait savoir le journaliste formateur.

Et le médecin chef de région, Amadou Touty Ndiaye d’ajouter que beaucoup de décès peuvent être évités en mettant à la disposition des populations les informations disponibles dans les structures de santé d’où la nécessité d’aller vers l’information. «Beaucoup de décès sont dus à un manque d’information. J’invite aujourd’hui, les journalistes que vous êtes à accompagner les structures de santé.  En vous intéressant à la santé de la reproduction dès les premières périodes de règles  jusqu’à la grossesse et même après» a-t-il fait savoir. De l’avis du médecin chef de région, il faut aujourd’hui travailler à inverser la tendance en amenant les concernés  à vivre cette période de la grossesse en toute sécurité jusqu’à l’accouchement et non de penser que cet événement peut conduire à la mort. «Les prestataires de santé sont aujourd’hui formés pour détecter les premiers signes de danger pendant la grossesse. Ils évaluent l’anémie, l’hypertension, entre autres, qui peuvent être des signes de danger. L’idée, c’est de pouvoir référer la patiente à temps pour un meilleur suivi», a-t-il fait savoir.

Tout en reconnaissant que pendant l’accouchement, on peut être confronté à un retard de décision, l’évacuation qui peut conduire à des pertes en vies humaines. D’où la nécessité selon le médecin d’installer des services d’accueil dans les structures sanitaires afin de procéder au tri et à l’orientation du malade. Pour la majorité des journalistes qui ont pris part à cette formation, ils n’ont jamais travaillé sur les questions de santé de reproduction. Cependant, ils gardent des notions qui montrent que la (Sr) touche à la sexualité de l’homme et de la femme, la prise en charge de la grossesse, de l’accouchement et après en passant par la planification familiale. Ils ont en outre déploré le manque de communication entre agents de santé et journalistes pour répondre aux préoccupations des populations d’où la difficulté de l’accès aux sources.  Le président des journalistes en santé, population et développement, Alassane Cissé a exhorté ses confrères à mieux s’impliquer dans les questions de la santé de reproduction. Pour lui, c’est inadmissible qu’en ce 21ème siècle des femmes accouchent en perdant la vie.

Zéro cas de décès pendant l’accouchement : Le district de Louga pour le maintien

Malgré  les difficultés connues dans la santé de la reproduction avec les retards en consultation prénatale, la maternité du district de Louga a enregistré un taux satisfaisant lors des accouchements. Une visite sur les lieux jeudi dernier, nous a permis d’avoir des informations  sur la situation de la santé de reproduction dans cette structure de santé. De ce fait, le médecin chef de district, Alioune Diop a renseigné que pour l’année 2016, aucun décès n’a été enregistré. Aujourd’hui, en croire le médecin chef de district, et la maîtresse sage femme, Doumbé Sarr Faye, le défi reste de maintenir la tendance.  Une chose qui ne sera pas certes facile mais pas impossible puisse qu’ils ont réussi à le faire. «Nous insistons beaucoup sur les visites prénatales qui doivent nous permettre de déceler les signes de danger chez la femme afin d’en décider le traitement qui convient. Mais le constat, est que les femmes arrivent très tard dans les structures pour des consultations et dès fois même à terme. Ce qui rend notre travail difficile car n’ayant pas tout le temps nécessaire pour le suivi», a fait savoir la maîtresse sage femme. Et de poursuivre : «aujourd’hui, nous organisons des causeries pour amener les femmes à se rendre dès le début de leur grossesse à l’hôpital.

Des émissions sont aussi prévues pour sensibiliser la population afin de maintenir l’acquis de zéro décès lors de l’accouchement». Un autre problème auquel la maîtresse sage est confrontée, c’est les visites post natales. «Pour la première et la deuxième phase, le taux est maîtrisé.  La première visite se fait 2 heures après l’accouchement pour chercher à déceler quelques problèmes qui peuvent être un danger pour la femme. La 2ème visite, c’est après une semaine quand elles amènent leur bébé prendre le vaccin BCG. Après, c’est difficile de les avoir, car une fois qu’elles ne sentent plus de douleurs, elles pensent qu’elles sont totalement guéries. Ce qui n’est pas toujours le cas, puisqu’il peut y avoir des complications, des infections, entre autres» a déclaré la sage-femme.  Pour la prévalence en accouchement assisté à savoir avec un personnel de santé qualifié, le docteur Diop a déclaré qu’en 2015, il était à 48% contre 55% en 2016.

Planification Familiale : Louga à pas de caméléon

Si au niveau national, le taux est passé de 14 à 21%, à Louga plus précisément au district sanitaire, il est à 8%. Une performance pas très satisfaisante, selon le médecin chef de district, docteur Alioune Diop, malgré la disponibilité des différentes méthodes.  Selon les sages-femmes trouvées sur place, les croyances culturelles et religieuses sont très ancrées dans la localité. Ce qui amène beaucoup de femmes à refuser à s’adonner à des pratiques de contraception pour l’espacement des naissances. «Ici, les gens sont très conservateurs. Beaucoup d’époux refusent que leur femme le fasse parce qu’ils pensent que c’est une manière de réduire le nombre de naissances», a confié l’une des femmes. Et d’ajouter : «il y a aussi le problème de l’émigration. Mais de plus en plus les choses commencent à bouger et des femmes viennent d’elles-mêmes pour demander les services. »  Pour amener les hommes à s’intéresser davantage à la planification familiale, le district de Louga compte mettre en place un programme dénommé «l’école des maris». Une manière de les sensibiliser sur les dangers qui peuvent exister quand la femme à des grossesses rapprochées, d’où l’importance d’espacer les naissances.

Denise ZAROUR MEDANG

SudQuotidien

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