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Planification familiale : le gouvernement invité à respecter son engagement

L’adoption en conseil des ministres de la Politique d’exemption du paiement direct des coûts des services et produits de la Planification familiale (PF), au profit des jeunes et adolescents en république du Bénin se fait toujours attendre, bloquant ainsi son opérationnalisation.

Dans le cadre de ses plaidoyers en matière de promotion de la Planification familiale (PF), la section béninoise de l’Alliance droits et santé a, au cours d’une conférence de presse qu’elle a donnée hier à Cotonou, souligné la nécessité pour le Bénin d’adopter et de rendre opérationnelle incessamment la politique d’exemption du paiement direct pour améliorer l’accès à l’offre de services Pf aux adolescents et jeunes. Elle invite le gouvernement à faire diligence à propos.

La section béninoise de l’Alliance droits et santé est revenue sur la question lors sa conférence de presse, hier mercredi 9 août 2017 au CODIAM à Cotonou. C’était pour entretenir la presse en cette veille de la journée internationale de la jeunesse, sur le niveau de mise en œuvre des engagements pris par le Bénin en matière de la Pf au bénéfice des jeunes.

8 engagements qui souffrent de leadership politique

La non adoption et opérationnalisation de ce document de politique élaboré par le ministère de la santé depuis environ un an est synonyme de non respect des engagements, notamment le n°7 pris par l’Etat béninois au plan international, en matière de la PF à en croire le Directeur exécutif de CERADIS-ONG, Nourou Adjibadé, point focal au Bénin de l’Alliance droits et santé. Pour mémoire, a-t-il rappelé, le Bénin a signé le partenariat de Ouagadougou et souscrit aux huit engagements de la conférence d’Addis-Abeba en novembre 2013.

Il s’agit de:

  • faire passer le taux de prévalence contraceptive (TPC) à 20% d’ici 2018
  • augmenter progressivement d’ici 2018 le montant alloué à l’achat des produits contraceptifs à 250 millions de F CFA
  • réviser les politiques, normes et protocoles, pour renforcer la délégation de tâches et améliorer la santé reproductive
  • disséminer la déclaration de politique de population national (Depolopo)
  • développer une stratégie de contractualisation avec le secteur privé dans le cadre de la PF
  • assurer la disponibilité et l’accessibilité des produits contraceptifs sur toute l’étendue du territoire national en impliquant les relais communautaires
  • rendre gratuit d’ici 2015 l’accès aux méthodes modernes de contraception dans les formations sanitaires publiques pour la couche des adolescents et jeunes
  • renforcer la communication autour de la PF notamment au niveau des groupe cibles (femmes exprimant un besoin non-satisfait, les adolescents et jeunes).

A propos de ces engagements, le leadership qui est attendu et qui a été observé à plusieurs égards lors des conférences internationales n’a réellement pas pris la forme qu’espéraient les acteurs de la société civile, relève Loukmane Tidjani au nom des champions de la PF de l’Afrique de l’Ouest. Toutefois, il reconnait qu’il y a des efforts mais qu’ils ne sont pas suffisants.

«Les efforts sont là, mais les indicateurs nous disent qu’il faut redoubler d’ardeur.» confie-t-il.

Pour une jeunesse de développement durable

Lors de la conférence de presse, la section béninoise de l’Alliance droits et santé, par la voix du Directeur exécutif de CERADIS-ONG, a appelé le gouvernement à l’adoption dans les meilleurs délais de cette politique élaborée relativement à l’engament 7, et de la mettre en application. A l’en croire, cela est une condition nécessaire pour que le Bénin ait une jeunesse en bonne santé, capable de contribuer à sa croissance économique et à son développement durable.

Ledit document de politique d’exemption, aux dires de Nourou Adjibadé, a pour objectifs d’augmenter la couverture contraceptive chez les adolescents et jeunes, en passant de 5% en 2015 à 20% en 2020 ; réduire les grossesses précoces et non-désirées chez les adolescents et jeunes ; et de contribuer à atténuer les barrières socioculturelles freinant l’accès à la PF pour les adolescents et jeunes, et augmenter le taux de rétention des adolescents et jeunes à l’éducation scolaire. «Tout cela contribuera à réduire les avortements clandestins et la mortalité maternelle chez les adolescents et jeunes » soutient-il. Il est question ici d’un « impératif catégorique et non négociable », dira Loukmane Tidjani.

«La question de la planification n’est plus seulement une question de santé, mais une question de développement en général ; c’est un virage non négociable lorsque vous avez un taux de croissance démographique de 3%, et une croissance économique qui stagne et qui a du mal à aller vers 10%.» affirme-t-il.

D’ailleurs, le Bénin face à la croissance rapide de sa population qui risque de doubler en 2030 avec 65% de jeunes, a dans le document de stratégie de croissance pour la réduction de la pauvreté (SCRP 2011-2015), opté pour une maîtrise de la fécondité. Et la PF en est un pilier. A cet effet, le champion de la PF appelle toutes les parties prenantes, en particulier le gouvernement, à accélérer les processus en matière de renforcement du système sanitaire et de promotion de l’accès des adolescents et jeunes aux services de santé. Il invite le gouvernement au respect des engagements pris en la matière.

Blaise Ahouansè

Paru le 10-08-2017 dans la Nouvelle tribune

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