«Nous avons lancé le concours impact jeunes pour récompenser les meilleures initiatives portées par les associations de jeunes»

Elu président du Conseil National des Jeunes de son pays, en août 2021, Ibrahima Diabaté, est impliqué dans l’humanitaire et dans la vie associative. Il a été Porte-parole du Parlement francophone des jeunes de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie. A la tête du Conseil national des jeunes, il a, avec l’appui des partenaires, lancé le concours impact jeunes pour récompenser les meilleures initiatives portées par les associations de jeunes visant au changement social et comportemental.

Quelle appréciation faites-vous de ce thème : «Genre et santé reproductive : les stratégies pour un changement social et comportement en faveur de la jeunesse ?»
Ce thème revêt une importance capitale d’autant plus qu’il souligne la nécessité de mettre en place des stratégies visant un changement social et comportemental en faveur de la jeunesse pour promouvoir leur santé et bien-être. Les pays membres du Partenariat de Ouagadougou dans lequel nous figurons présentent également un profil démographique largement jeune, avec environ 20% de la population générale âgée de 15 à 24 ans, selon la pyramide de la population de 2022. La Côte d’Ivoire, en tant que pays hôte, ne fait pas exception, avec 75,6% de sa population âgée de moins de 35 ans, selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2021.
L’orientation donnée par la présente démontre l’engagement de nos Etats à placer les jeunes au cœur de l’action.
Je salue la tenue de cette 12ème RAPO et exprime ma gratitude à l’endroit de toutes les parties prenantes impliquées dans la réussite de cet événement pour leur contribution dans l’atteinte des actions du Partenariat de Ouagadougou. Nous sommes honorés d’accueillir cet événement et sommes disposés à collaborer en vue de solutions plus accentuées pour l’autonomisation des jeunes, des femmes ainsi que pour la bonne tenue de cet évènement.

Quelle est la situation de l’accès des jeunes aux services de Santé Reproduction/Planification familiale dans votre pays ?
Malgré une augmentation du taux d’accès aux méthodes contraceptives modernes, passant de 13% en 2012 à plus de 20% en 2020, selon la Banque mondiale, l’accès demeure un défi. Ces obstacles peuvent être attribués à l’éloignement des centres de santé et au manque d’information sur la santé reproductive, y compris les mesures de soutien de l’Etat, notamment la gratuité.
Il est essentiel de souligner l’engagement de l’Etat ivoirien à offrir à chaque couple et famille un accès libre à des services de planification familiale de qualité. Je ne peux occulter la gratuité des services de planification familiale pour les adolescents et les jeunes dans tous les établissements sanitaires publics et communautaires sur l’ensemble du territoire ivoirien depuis le 26 septembre 2021.
En outre, des progrès notables comprennent la création des Services de Santé Scolaire et Universitaire- Sante Adolescents des Jeunes (SSSU-SAJ), la formation de plus de 5 000 Agents de Santé Communautaires (ASC) dans l’offre de services de planification familiale, et une amélioration de la prévalence contraceptive en Côte d’Ivoire. L’année 2023 décrétée année de la jeunesse par le Président de la République, marquée par l’adoption du Programme Jeunesse du Gouvernement, permettra à l’Etat d’accentuer les actions en matière de santé sexuelle.

Quelles sont les initiatives menées par les ados et jeunes pour un changement social et comportemental en leur faveur ?
En Côte d’Ivoire, la jeunesse n’est pas en marge de la quête du changement social et comportemental concernant la santé reproductive et la planification familiale. Au sein du Conseil national des jeunes de Côte d’Ivoire, plusieurs actions sont menées, telles que l’organisation de séminaires de renforcement des capacités pour les 125 présidents départementaux de jeunesse, abordant les fondamentaux de la santé reproductive.
Sur un total de 125 présidents élus dans les départements, figurez vous un seul instant que seulement 03 sont des jeunes filles. Notre objectif est de montrer à la communauté que le droit à la santé sexuelle et reproductive n’est pas qu’une affaire de femme. En les outillant et faisant d’eux des pairs éducateurs, l’action devient plus concertée et inclusive.
Depuis 2022, avec le soutien du Ministère de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique et le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), nous avons lancé le concours impact jeunes qui vient récompenser les meilleures initiatives portées par les associations de jeunes dans différents domaines dont la santé sexuelle et reproductive et la fistule obstétricale. Ce concours a enregistré plus de 412 initiatives réparties sur l’ensemble du territoire national.
En outre, la dynamique se poursuit au sein des organisations de jeunesse. A titre d’exemple, la Fédération Ivoirenne du Scoutisme Féminin (FISF), la Fédération, des Mouvements et Associations de Jeunesse et d’Enfance de Côte d’Ivoire (FEMAJECI) et l’Association Menstrue Libre, ont décidé de faire de la santé reproductive et de la planification familiale, leur cheval de bataille.

Propos recueillis par B.S.