3 décembre 2024
En Afrique de l’Ouest, 225 femmes meurent tous les jours en donnant la vie et pour chaque femme qui meurt, il y a environ 30 autres qui souffrent d’infirmité. Ces taux de morbidité et de mortalité entrainent dans la sous-région près de cinq milliards de dollars de pertes de productivité. Cette sous-région est également caractérisée par les taux de fécondité les plus élevés au monde avec une prévalence contraceptive très faible et un indice synthétique de fécondité extrêmement fort. Environ 25% des femmes mariées figées de 15 à 49 ans, souhaitent espacer ou limiter les naissances mais n’utilisent pas de méthodes contraceptives modernes essentiellement du fait de l’inaccessibilité des services de planification familiale. Selon le Partenariat de Ouagadougou, en Afrique de l’Ouest, comparativement aux pays anglophones et lusophones, les pays francophones présentent les plus forts taux de mortalité maternelle et infanto-juvénile, les plus forts indices de fécondité, les plus faibles taux de prévalence contraceptive.
Le Partenariat de Ouagadougou a été lancé lors de la Conférence Régionale sur la Population, le Développement et la Planification Familiale tenue à Ouagadougou (Burkina Faso), en février 2011 par les neuf gouvernements des pays francophones de l’Afrique de l’Ouest, en collaboration avec des partenaires financiers et techniques, dans le but d’accélérer les progrès de l’utilisation des services de planification familiale au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’ivoire, en Guinée, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal et au Togo. Ce Partenariat repose sur deux principes à savoir une meilleure coordination des bailleurs de fonds pour maximiser le soutien aux pays et également sur la collaboration et la coopération nationales et régionales pour répondre aux besoins non satisfaits en matière de Planification Familiale. Son objectif pour 2024 est d’atteindre 13 millions d’utilisatrices de méthodes contraceptives modernes d’ici 2030, Selon Marie Ba, directrice de l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou, pour ce 13ème Réunion Annuelle, il y a quelques disparités dans les pays qui ont réussis à atteindre leurs objectifs.
Nous félicitons encore la Guinée et le Togo qui ont réussi à obtenir ses objectifs et les dépasser et de pouvoir encourager certains autres pays du partenariat qui, cette année, ont eu un peu plus de difficultés par rapport à la mise en oeuvre de leurs Plans d’Action Nationaux Budgétisés… C’est tout l’intérêt pour l’ensemble des neufs pays de pouvoir s’entraider et d’échanger pour atteindre leurs objectifs. Mais, les financements de la planification familiale ont connu une hausse que cela soit domestique ou le financement des bailleurs et c’est une très bonne nouvelle.
– Marie BA, Directrice de l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou
Elle invite à avoir encore plus d’efficience dans l’utilisation de ces fonds et encourager justement l’utilisation de la contraception et la planification familiale par le plus grand nombre et pour celles qui le désirent, car il y a des pays qui trainent.
« Dans le cas du Sénégal, il y a eu une période de flottement entre l’ancien Plan d’Action National Budgétisé et le nouveau qui couvrira la période de 2024 à 2028 et on espère vraiment qu’avec ce lancement qui s’est fait il y a quelques mois au niveau du Ministère de la Santé, ils pourront résorber le gap qu’ils ont engrangé ces dernières années » espère-t-elle. Pour la plupart des pays, le principal défi réside souvent dans le manque de suivi de ces plans d’action nationaux budgétisés, qui sont pourtant très ciblés et basés sur des données permettant de déterminer les régions prioritaires, les groupes de femmes cibles et les utilisatrices additionnelles à atteindre.
« Le Sénégal et d’autres pays pourront résorber ce gap. En Afrique de l’Ouest francophone, les taux de prévalence contraceptive continuent à évoluer », laisse-t-elle entendre. Concernant les pays du Partenariat de Ouagadougou, elle renseigne que dans les premières phases, la plupart d’entre eux augmentaient d’un point de pourcentage par rapport au taux de prévalence contraceptive. Là, il a diminué relativement et se situe à peu près 0,7%, 0,8% pour la plupart des pays, sauf le Burkina qui lui encore arrive à maintenir malgré la crise sécuritaire et humanitaire à un taux de pourcentage d’une croissance de 1,2%, comme quoi c’est possible pour les autres pays qui eux ne traversent pas forcément ces crises-là. Donc, il y a une évolution mais, on aimerait qu’elle soit encore plus rapide sur les années à venir.
Sur les défis, elle souligne le financement domestique qui témoigne de la souveraineté des pays pour l’augmentation du financement de la planification familiale, la création de la demande et la communication pour le changement de comportement.
Par Ngoya Ndiaye
Source : 3 décembre 2024 – Journal Rewmi – Page 7
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