5 mai 2022
Avec la faible utilisation des services de santé de la reproduction, le gouvernement va lancer le mois prochain la campagne pour la planification familiale sur toute l’étendue du territoire avec comme objectif, 396 000 nouvelles utilisatrices. Comment le gouvernement compte s’y prendre pour atteindre cet objectif ?
Dans le rapport du Plan d’Action National Budgétisé de Planification Familiale 2019-2023, l’accès des jeunes aux services et produits PF demeure un défi en raison de l’accès limité aux canaux de communication sociale pour le changement de comportement en matière de planification familiale. A ces facteurs, on peut associer la persistance des pesanteurs socioculturelles et religieuses, la faiblesse du dialogue communautaire sur la planification familiale, le manque de dialogue parents-enfants et enfin le faible plaidoyer en faveur des droits en santé sexuelle et reproductive des jeunes.
Hamssatou Touré, Ménagère à Bamba : « la planification familiale j’entends seulement parler. Je ne l’ai jamais faite. Parce que je suis issue d’une famille à 100 % musulmane. Une fois, j’en ai parlé à mon mari et il m’a fortement déconseillé en affirmant que c’est contraire à la religion et à mes valeurs ancestrales ».
Issouf Haïdara, Maître coranique : « la planification familiale est une chose inventée par les occidentaux qui veulent contrôler nos naissances pour que les pays africains ne puissent pas se développer. Dans le saint Coran, Dieu a explicitement dit de remplir la terre pour qu’il y ait plus de fidèles pour l’adorer. Alors pourquoi aller à l’encontre des dires de Dieu ? Toutes mes femmes n’ont pas fait une Planification familiale, je l’ai interdite ».
Pour Zeïna Baby, Militante pour les droits en santé sexuelle et reproductive : « l’objectif 396 000 nouvelles utilisatrices est possible à condition que tout le monde s’y mette. D’abord en faisant une compagne d’information et de sensibilisation. Parce qu’en plus des rumeurs, il y a aussi les facteurs socioculturels qui font que beaucoup de filles et femmes se méfient de la Planification familiale en disant que c’est pour empêcher la femme d’accoucher ».
Salimata Diallo, Membre des OSC : « en collaboration avec l’Office National de la Santé et de la Reproduction et d’autres ONG, nous avons élaboré plusieurs stratégies. Mais la stratégie la plus répandue, c’est la communication. Il faut que les médias nationaux et locaux diffusent la bonne information pour que ces femmes, jeunes et adolescentes puissent adopter la planification familiale pour réduire la mortalité maternelle. Alors avec l’accompagnement de tous les acteurs, nous pouvons atteindre cet objectif des 396 000 nouvelles utilisatrices ».
Pour le Ministère de Santé, tout comme l’Office National de la Santé et de la Reproduction, une des stratégies idoines pour lutter contre la mortalité maternelle, c’est faire en sorte que les femmes espacent les naissances.
Dr. Ben Moulaye Haïdara, Directeur Général de l’Office National de la Santé et de la Reproduction déclare que notre objectif de 396 000 nouvelles utilisatrices n’est atteignable qu’en développant plusieurs stratégies. Il y a ce qu’on appelle la stratégie adolescents et jeunes communément appelée l’e-campagne. C’est une stratégie de communication sur les réseaux sociaux pour mobiliser les jeunes et adolescents pour connaitre d’abord le sens de la Planification familiale et pour les mobiliser à aller vers les structures de santé. En plus, il y a la mobilisation sur tous les médias et canaux de communication possible durant un mois nous allons faire en sorte que les médias soient inondés d’information sur la PF. Pour encore accentuer l’objectif du ministère de la santé, la vision de Madame la Ministre de la Santé instruit : « couplons la planification familiale au dépistage du cancer du col de l’utérus. Parce que le cancer du col de l’utérus commence à devenir un vrai problème de santé publique ».
Nous allons travailler avec les ONG, les associations des femmes et jeunes pour les mobiliser à aller vers la méthode de planification. Nous avons aussi des stratégies d’équipes mobiles pour que les produits parviennent à la femme. Nous avons aussi des cliniques mobiles à travers les périphéries de Bamako pour desservir ces zones. La stratégie la plus grande, c’est qu’elle est gratuite sur toute l’étendue du territoire pendant toute la période de la campagne. La première barrière que nous constatons entre l’utilisatrice de la Planification familiale et la méthode c’est le coût. Nous levons le coût pendant la campagne c’est pourquoi on s’est dit qu’on peut atteindre 396 000 nouvelles utilisatrices. Les 1500 structures de santé au Mali auront les méthodes de planification familiale et les intrants à leur niveau et vont offrir ces méthodes PF aux utilisatrices gratuitement la prestation sera gratuite. Nous levons ensemble les barrières socioculturelles qui empêchent à ce que la femme parte vers la planification familiale.
Ousmane Mahamane
Publié le 1er Mai dans Maliweb
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