29 octobre 2020
Dans le cadre de la campagne nationale sur la planification familiale lancée depuis le 26 septembre pour deux mois, le Centre de Santé de Toujounine, un des trois départements de Nouakchott-Est, avait refusé du monde ce mardi 13 octobre 2020. La Fédération nationale des personnes handicapées et ses organisations affiliées, en partenariat avec le Ministère de la Santé et l’appui du Fonds des Nations pour la Population (UNFPA), y avait organisé une journée porte ouverte sur la planification familiale, dédiée aux femmes, en particulier celles vivant avec un handicap.
Elles étaient plus d’une centaine de femmes à affluer au centre de Santé de Toujounine, ce mardi 13 octobre 2020. Une réussite en termes de mobilisation réalisée par la Fédération mauritanienne des handicapés, dont les équipes chargées de la sensibilisation avaient sillonné deux jours durant ce vaste département situé dans la Wilaya de Nouakchott-Est. C’est la énième manifestation organisée par la fédération dans plus d’un département de Nouakchott depuis le lancement, le 28 septembre dernier, de la Campagne sur la Planification Familiale initiée par le Ministère de la Santé, avec l’appui de l’UNFPA.
Résultat, une cour remplie de femmes dont la plupart venues pour s’informer davantage sur les bienfaits de la planification dans le bien-être familial, mais surtout sur la santé de la mère et du nouveau-né. Beaucoup piaffait d’impatience pour bénéficier des multiples services de santé de la reproduction offerts par le centre de Santé, notamment en termes de counceling et de produits contraceptifs gratuits. Les discours prononcés à l’occasion leur avaient semblé long.
En effet, plusieurs discours ont été prononcés durant cette journée. Après le mot de bienvenue du médecin-chef du centre de Santé, Dr. Naji Ould Hamed MBareck et du maire de Toujounine, Vadil Ould Chouaib, la présidente de l’Association pour la protection de la femme et de l’enfant handicapé, Mme Hemine Mint Lemrabott, avait aussi présenté son organisation et magnifié « une journée qui brise le mur de l’accessibilité de la femme handicapée aux services complets en santé de la reproduction« , difficultés liées selon elles à la précarité, au manque d’instruction et de mobilité de cette frange.
Le président de la Fédération des personnes handicapées de Mauritanie, Lehbouss Ould El Ide, a parlé des bienfaits de l’espacement des naissances, en particulier pour les femmes souffrant d’un handicap. Il a aussi remercié le ministère de la Santé et l’UNFPA pour cette initiative.
A son tour, le Représentant Résident de l’UNFPA en Mauritanie, SEM. Saidou Kaboré, a d’abord rappelé les trois Zéros de l’UNFPA, « Zéro décès maternel évitable, zéro besoin non satisfait en planification familiale et zéro violence basée sur le genre» , que les Etats du monde, dont la Mauritanie, se sont fixé à l’horizon 2030. Il a ensuite rappelé quelques bienfaits de la planification familiale et prodigué des conseils, dont l’absolu nécessité pour les femmes de suivre leurs consultations pré et post-natales, et d’accoucher dans une structure de santé. Il a également salué le rôle du personnel de santé, notamment les sages-femmes, dans leurs efforts inlassables à sauver la vie des femmes et des nouveau-nés.
Cette campagne sur la planification familiale est très importante pour les femmes en général et pour les femmes handicapées en particulier, ces dernières étant les moins demandeuses de service de planification. C’est l’occasion de les sensibiliser davantage et de leur faire savoir qu’il s’agit d’un service gratuit, tout comme la contraception. Surtout, l’objectif visé par le Ministère de la Santé est de lutter contre la mortalité maternelle, dont l’une des principales causes est justement les accouchements rapprochés. C’est ici l’occasion pour moi de lancer un appel au ministère de la Santé afin que le rôle de la sage-femme soit davantage valorisé et qu’une plus grande attention lui soit accordée. En termes d’affluence au service de la PF, le service reçoit en moyenne 30 femmes par jour.
J’ai 4 enfants en bonne santé, alhamdoulilah. J’ai toujours suivi mes consultations et tous mes enfants sont nés ici au centre de santé de Toujounine, dont le personnel est très attentionné. Seulement, je suis venue pour prendre une méthode contraceptive, car j’ai un bébé de quelques mois et je veux éviter une nouvelle grossesse. Surtout, j’ai déjà eu un problème entre mes deux derniers enfants, qui ne sont séparés que par sept mois.
Je suis mariée, mère de trois filles et un garçon, tous nés par césarienne. Le seul problème que je rencontre, c’est l’absence parfois du personnel qu’on ne trouve parfois pas sur place, et les frais de santé élevés. Je ne dispose pas d’un carnet de la CNAM (caisse nationale d’assurance maladie, qui prend 90% des frais des adhérents : ndlr) et les frais sont insupportables pour moi. Ajouté à cela, le rang est souvent trop long et fastidieux. 0r, pour moi, en tant que femme au foyer, je ne peux pas me permettre de rester toute une journée au centre de santé, alors que je dois préparer le repas pour mes enfants. Tout cela fait que je ne suis pas trop présente dans les structures de santé. Ma mobilité m’empêche également d’avoir l’envie de trop bouger. Pour ce qui est de la planification familiale, je n’ai jamais adopté une méthode. Je suis venue pour voir, écouter, et je me déciderai après.
Cheikh Aidara
Publié le 17-10-2020 dans Thaqafa
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