Pour Coura Gaam Diouf, les adolescents et les jeunes méritent plus d’attention dans les programmes et projets en lien avec la SR/PF car ils sont vulnérables tout en état l’avenir de nos pays. Elle ajoute que « les pays doivent aussi investir dans l’accès à une information de qualité en matière de SR/PF et, demain, nous aurons des femmes autonomes, capables de décider de leur fécondité ».
Coura Gaam Diouf est Coordinatrice Nationale du Projet Promotion des Jeunes (PPJ) qui est une Direction au Ministère de la Jeunesse, de l’Entreprenariat et de l’Emploi au Sénégal. Sociologue de formation (spécialisée en organisation des entreprises), elle est à la tête de l’équipe qui anime ce projet depuis novembre 2020. Ce projet mène des activités sur l’ensemble du territoire sénégalais depuis 1991. C’est une des premières structures à travailler sur la santé reproductive des adolescents et des jeunes.
Le PPJ est une structure dont le cœur de métier est la promotion de la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes. Il s’appuie sur un réseau de 16 centres conseil ados, des espaces et bureaux conseil pour ados à travers le Sénégal. Ces structures sont des espaces d’écoute, de prise en charge psycho-sociale des adolescents et jeunes.
Au cœur de nos interventions, précise Coura Gaam Diouf, il y a « la communication entre pairs pour permette aux adolescents et jeunes de se rencontrer et d’échanger sur leur santé reproductive. Ces rencontres sont aussi un moyen de les sensibiliser sur toutes les thématiques de la SR et de les encourager à avoir un comportement responsable ».
L’initiative du NEW DEAL, qui est une intervention porteuse et à haut impact sur le développement du potentiel des jeunes filles, en est une parfaite illustration. Coura Gaam Diouf constate avec joie que la santé reproductive des jeunes est hissée, aujourd’hui, au niveau le plus élevé dans l’agenda des gouvernements, les organisations de la société civile et les partenaires techniques et financiers.
« Le PPJ a plus de 30 ans d’existence, c’est à la fois réjouissant et encourageant, dit-elle, de voir que d’autres partenaires et d’autres ministères sectoriels prennent désormais en charge les questions liées à la santé reproductive des adolescents et jeunes. D’où l’intérêt de renforcer cette approche multisectorielle, pour plus d’efficience dans nos interventions au profit des ados jeunes.
Accent particulier sur les jeunes à la RAPO
Les travaux de la 11ème Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou (RAPO) – bouclés, hier en début d’après-midi à Niamey avec un accent particulier sur les jeunes – illustrent aussi tout cela de fort belle manière, ajoute-t-elle. A ce sujet, la Coordinatrice du PPJ, qui en est à sa première participation à une RAPO, déclare : « nous avons de quoi de quoi être fiers de cette jeunesse qui comprend les enjeux du développement durable qui intègrent la problématique de la santé de la reproduction. Nous savons tous qu’en s’occupant, aujourd’hui, de ce groupe nous aurons, demain, des femmes autonomes et en mesurer de prendre librement des mesures concernant leur fécondité ».
Pour elle, « les adolescents et les jeunes méritent, de ce fait, plus d’attention dans les programmes et projets en lien avec la SR/PF car ils sont vulnérables tout en état l’avenir de nos pays. Ils doivent donc être plus présents dans les instances de décisions. J’ai d’ailleurs constaté avec plaisir que les jeunes fortement représentés à cette RAPO ont touché du doigt ce point crucial ».
Tirant un premier bilan de sa participation à la réunion annuelle de l’UCPO, Coura Gaam Diouf a souligné que cette rencontre est un « important moment d’apprentissage et d’échanges sur les bonnes pratiques et les expériences réussies dans nos pays qui pourraient être dupliquées ». Elle note aussi, pour s’en réjouir, que les pays représentés à cette RAPO ont présenté des résultats qui ont contribué à augmenter les indicateurs de la SR/P dans des pays du PO.
Un autre point souligné par Mme Diouf est la mobilisation des ressources locales pour financer la SR/PF. Elle a d’ailleurs assisté, hier en début de matinée, à discussion de haut niveau sur cette question. Pour elle, il faudra effectivement trouver les moyens de mobiliser, entre autres, les entreprises et les institutions pour contribuer au financement de la SR/PF. Cet effort collectif, soutient-elle, est nécessaire pour, dans les toutes prochaines années, renforcer les programmes et projets de planification familiale surtout ceux qui s’adressent aux adolescents et aux jeunes.
Ainsi, on pourra espérer, de l’avis de la coordinatrice du PPJ, avoir des jeunes et des femmes en bonne santé, préparer la capture du dividende démographique et réussir la transition démographique. Rappelons qu’au Sénégal la prévalence contraceptive chez les femmes en union était de 26 % en 2019 et l’ambition est de la porter à 46 % en 20226. En ce qui concerne les adolescentes mariées, l’ambition est de réduire les besoins non satisfaits de 22,9 % à 15 % pour la tranche d’âge 15-19 et de 19,6 % à 10 % pour les adolescentes mariées de 20-24 ans .