23 juin 2024
Pendant trois jours, du 19 au 21 juin 2024, une cinquantaine de journalistes, chercheurs, blogueurs et experts se sont réunis à Cotonou (Bénin) pour une rencontre régionale d’orientation organisée par l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO) et Population Council. Il s’agissait d’échanger sur l’utilisation des données de la recherche dans le domaine des droits en santé sexuelle et reproductive et de la planification familiale.
Les rideaux sont tombés le vendredi 21 juin 2024 sur l’atelier régional d’orientation des journalistes sur l’utilisation des données de la recherche en santé sexuelle et reproductive et en planification familiale (DSSR/PF). Organisée par l’UCPO et Population Council à Cotonou, cette rencontre, qui a regroupé 55 participants, a permis de passer en revue, outre une mise à jour sur la santé reproductive et la planification familiale (SR/PF) dans les pays du Partenariat de Ouagadougou (P.O), diverses thématiques, telles que l’exploitation des données de recherche, l’état des lieux des actions menées dans le cadre de l’agenda du P.O, les stratégies d’approches digitales de changement social et comportemental en Afrique de l’Ouest, la communication stratégique sur les données de recherche, l’intelligence artificielle…
Abordant l’état de la recherche dans les 9 pays du P.O (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo), Thiaba Sembene, Coordinatrice Société Civile au sein de l’UCPO, a rappelé qu’après 2020 et le ralentissement dû au Covid-19, qui avait impacté le financement de la SR/PF, des questionnements en 2021 ont permis de constater le peu d’études acceptées et partagées dans le monde francophone et l’insuffisance de données en matière de DSSR/PF. Or, sans données, selon elle, « il était difficile de se projeter ».
L’agenda de la recherche de l’UCPO reposait sur deux objectifs :
D’où la feuille de route formulée pour engager des entrevues avec les bailleurs et les gouvernements, d’une part, et, d’autre part, discuter avec les journalistes.
Ainsi, l’agenda de la recherche a permis l’organisation d’un atelier régional en 2022 en Guinée, suivi d’un appel à candidatures pour les instituts de recherche, l’évaluation des candidatures, l’organisation d’un atelier de cadrage qui devait aboutir à la validation des résultats par pays. Thiaba Sembene a également rappelé que trois instituts ont été sélectionnés selon les thématiques choisies.
Abordant la question relative à l’état de la recherche dans les pays du P.O, le Dr Abou Coulibaly de l’IRSS a déclaré que son institut a relevé, au niveau des trois pays couverts par leur étude, à savoir le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et la Guinée, un difficile accès des femmes et des jeunes filles aux services de la PF, un fort taux de fécondité et un taux élevé de besoins non satisfaits touchant 47 millions de femmes et de jeunes filles. Sur l’analyse de la mise en œuvre de la gratuité des services de PF, objet de l’étude de l’IRSS, le Dr Coulibaly a souligné que des mesures ont été effectuées sur l’efficacité des politiques menées et sur le taux de satisfaction des femmes et des jeunes filles par rapport aux normes qualitatives et quantitatives des services offerts, notamment la disponibilité du personnel et des intrants, ainsi que l’avis des prestataires, des hommes et des utilisatrices.
Pour le Dr Denise de l’IASP, dont l’étude avait porté sur l’amélioration de la continuité de l’utilisation des méthodes contraceptives par les femmes et les jeunes filles au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et en Guinée, elle souligne que la discontinuité dans l’utilisation de la contraception dans ces pays varie de 28 à 66 %. Elle rappelle que l’objectif de l’étude portait sur l’identification des facteurs communautaires et l’analyse des raisons de la discontinuité de l’utilisation de la contraception par les femmes et les jeunes filles des pays concernés. Certains de ces facteurs, constate-t-elle, sont d’ordre sociodémographique ou communautaire, d’autres sont liés aux méthodes elles-mêmes ou au système de santé dans son ensemble.
Quant au Dr N’Koné de LASDEL, directeur délégué adjoint de la coordination au Bénin, sur « l’accès des jeunes à la PF », il a constaté l’accès difficile des jeunes aux services de la PF dans les pays couverts par leur étude, évoquant un environnement social défavorable, des problèmes d’accessibilité financière, la méconnaissance des services de PF, mais aussi la qualité des services offerts.
Plusieurs autres thématiques ont été abordées durant l’atelier, dont une communication sur l’intelligence artificielle (IA) par Koffi Djamessi et la communication stratégique par Adam Nouhoum. Pour rappel, la cérémonie d’ouverture officielle a été marquée par le discours du représentant du ministère du Numérique et de la Digitalisation du Bénin, en présence de celui du ministère de la Santé, mais aussi par les mots prononcés par Fatou Bintou Mbow, Directrice de Population Council Sénégal, et le Dr Djenebou Diallo, Responsable Plaidoyer Sénior au sein de l’UCPO.
Il faut souligner que les participants s’étaient scindés, le dernier jour, en deux groupes. L’un des groupes s’est rendu au marché Missobo où la clinique mobile de l’Association Béninoise pour la Promotion de la Famille (ABPF) recevait des femmes, des jeunes filles et des hommes pour des consultations, des conseils et d’autres services de SR/PF. L’autre groupe est parti au Centre des Jeunes ILEWA, qui fait de la sensibilisation, de l’orientation, des cours d’anglais et d’autres activités.
Le même cérémonial d’ouverture a été reconduit durant la cérémonie de clôture, avec beaucoup plus d’ambiance et de poignants mots d’au revoir.
Cheikh Aïdara
Source : lauthentic.info
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