21 juillet 2023
Les résultats de la 3ème phase de l’enquête de suivi des indicateurs de la planification familiale ont été au centre d’un atelier de dissémination qui s’est tenu jeudi 13 juillet 2023 à l’hôtel Noom de Niamey. Réalisée par l’Institut National de la Statistique (INS) et le Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires sociales, en collaboration avec le Projet Intitulé Performance Monitoring for Action (PMA) de l’Institut Gates à l’Ecole Bloomberg de Santé Publique de l’Université Johns Hopkins Baltimore (USA), l’objectif principal visé à travers la réalisation de cette enquête, tout comme les deux précédentes phases, est de recueillir des données en temps réel auprès des ménages sur la disponibilité, l’accessibilité, l’utilisation de la contraception par les femmes âgées de 15 à 49 ans et la disponibilité des méthodes dans les sites de prestation de santé, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, sur l’ensemble du territoire national.
Au-delà de l’analyse et des leçons tirées des données, les résultats de cette enquête transversale de la phase 3 de PMA ont conforté l’INS, avec l’appui de ses partenaires, dans son option de recourir davantage à l’utilisation des technologies de communication, en particulier, le téléphone portable comme support de collecte de données et l’internet comme moyen de transmission de ces données sur le terrain.
C’est le Secrétaire Général Adjoint du Ministère du Plan, M. Sama Mamane, qui a présidé la cérémonie d’ouverture de l’atelier de dissémination des résultats de la 3ème phase de l’enquête de suivi des indicateurs de la planification familiale. La cérémonie s’est déroulée en présence de la Directrice Générale de l’INS, Mme Takoubakoye Aminata Boureima, des cadres des ministères de la Santé Publique, du Plan et de l’INS ainsi que de plusieurs invités notamment les membres du Comité Consultatif Technique (CCT) de PMA, le représentant du bureau de l’Association des Chefs Traditionnels (ACTN), du Réseau des Journalistes pour le Développement de la Statistique (RJDSN) et ceux des Partenaires Techniques et Financiers (PTF).
Dans l’allocution qu’il a prononcée à cette occasion, le Secrétaire Général du Ministère du Plan a, au nom du Ministre du Plan Dr Rabiou Abou, exprimé toute sa profonde gratitude au projet PMA, à l’INS, au Ministère de la Santé, au Comité consultatif et technique, aux PTF et à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cette enquête. M. Sama Mamane n’a pas manqué de souligner que la présence massive de leurs représentants à cette cérémonie qui consacre l’ouverture de l’atelier de dissémination des résultats de la troisième (3ème) phase de l’enquête de suivi des indicateurs de la planification familiale, marque surtout tout l’intérêt qu’ils portent aux activités que mène le Système Statistique National (SSN) en général et l’Institut National de la Statistique (INS) en particulier.
Collecter des indicateurs clés de Planning Familial
Le SG du Ministère du Plan a ensuite rappelé que le projet de recherche dénommé Performance Monitoring and Accountability 2020 (PMA2020) est mis en œuvre depuis 2013, dans onze (11) pays d’Afrique et d’Asie dont le Niger, pour surmonter certaines insuffisances constatées dans la collecte des données sur la contraception, la distribution de méthodes de contraception. Il permet aussi d’appréhender les motifs de rupture éventuelle de stock de contraceptifs et constitue un outil de suivi annuel des progrès réalisés en matière de planification familiale, a expliqué M. Sama qui a aussi tenu à ajouter que cet outil de suivi rapide a été conçu pour collecter des indicateurs clés de planning familial permettant d’évaluer le progrès des objectifs nationaux et mondiaux en matière de planification familiale.
En ce sens, il a aussi rappelé que le Projet PMA a vu le jour grâce au financement de la Fondation Bill and Melinda Gates avec la collaboration scientifique de l’Université Johns Hopkins des États Unis et des instituts de recherche nationaux des différents pays dont l’INS-Niger. Cette plateforme commune a permis de mettre à la disposition des différents acteurs des indicateurs annuels actualisés, fiables, de qualité et à même de guider des actions pour améliorer la situation, devrait il ajouter avant de préciser que la plateforme a connu un changement de dénomination avec la réalisation des enquêtes de base et de suivi et l’apparition d’un partenaire d’accompagnement à savoir JH PIEGO.
Ainsi, pour mieux répondre aux besoins spécifiques des pays en matière de données et d’explorer les facteurs sous-jacents des dynamiques et de l’utilisation des méthodes contraceptives, la plateforme s’appelle désormais Performance Monitoring for Action (PMA). Ces enquêtes de PMA visent donc à suivre les changements en matière de disponibilité et d’utilisation des contraceptifs, a détaillé le SG du Ministère du Plan qui a, par la même occasion fait référence au fait que dans ce cadre, après l’enquête de base réalisée au cours de la période de décembre 2020 à avril 2021, celle de la phase 2 dont la collecte sur le terrain a eu lieu de janvier à mai 2022, le Niger a collecté les données de la troisième phase de novembre 2022 à février 2023.
Selon les explications de M. Sama Mamane, l’objectif principal visé à travers la réalisation de ces enquêtes est donc, de recueillir des données en temps réel auprès des ménages notamment sur la disponibilité; l’accessibilité; l’utilisation de la contraception par les femmes âgées de 15 à 49 ans et la disponibilité des méthodes dans les sites de prestation de santé (SPS), aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, sur l’ensemble du territoire national.
Dans son intervention introductive, le SG du Ministère du Plan a aussi jugé utile d’insister sur l’efficacité et la rapidité de la plateforme PMA dans la collecte, le traitement, l’analyse et la publication des résultats en matière de planification familiale. En effet, a indiqué M. Sama Mamane, le 23 décembre dernier, les principaux résultats de la phase 2 ont été partagés et moins de sept (7) mois après, c’est au tour des résultats de la phase 3 de faire l’objet du présent atelier de dissémination alors que la collecte des données sur le terrain n’a pris fin qu’en février passé. Aucune enquête d’envergure nationale n’a connu un dénouement heureux en un délai aussi court, s’est-il félicité avant de donner davantage d’explications sur le déroulement de cette 3e phase de l’enquête PMA Niger.
Des données de qualité au service des décideurs politiques et les partenaires
Il ressort des détails présentés que tout comme les deux précédentes phases, cette 3e du genre a concerné la population résidant dans les ménages sélectionnés en général, et les femmes en âge de procréer (15-49 ans) en particulier. Elle a également concerné les sites de prestation de santé et au total, elle a porté sur 3.334 ménages (avec un taux de réponse de 98,8%), 3. 794 femmes âgées de 15 à 49 ans (taux de réponse : 97,1%), et répartis dans 103 zones de dénombrement (ZD). Aussi, l’enquête a concerné 289 sites de prestations de santé (taux réponse de 95,1%) et, a assuré le SG du Ministère du Plan, les résultats issus de cette enquête contribueront, sans nul doute, à mettre en lumière la situation de la Planification Familiale au Niger et seront utilisés comme instruments de plaidoyer par les partenaires du domaine et le Gouvernement dans les activités de planification familiale. C’est pourquoi, il a saisi l’opportunité de la cérémonie d’ouverture de l’atelier, pour adresser les remerciements et toute la gratitude des autorités nigériennes au projet PMA qui apporte son appui technique et financier à l’organisation de ces différentes enquêtes.
Il reste convaincu que le partenariat qui existe déjà, entre le Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, l’Institut National de la Statistique (INS) d’une part et l’Université Johns Hopkins des Etats-Unis d’Amérique, d’autre part, se renforcera davantage. Il fonde également l’espoir, qu’avec la qualité des résultats produits par I’INS, JHU décidera de la reconduction du partenariat qui le lie au Niger jusqu’en fin 2024, contrairement à certains pays membres de la plateforme PMA. Pour conclure, il a salué une fois de plus les efforts de cette Université et ceux du nouveau partenaire d’accompagnement à savoir JH PIEGO, qui contribuent à renforcer et à développer l’outil statistique.
Il importe de souligner que cette opération a été menée de bout en bout par l’utilisation des technologies de communication, en particulier le téléphone portable comme support de collecte de données et l’internet comme moyen de leur transmission à partir du terrain. Un choix technologique qui s’inscrit parfaitement dans le programme de modernisation de l’Institut National de la Statistique qui se prépare activement pour la réalisation du cinquième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGP/H-5). Au regard de la qualité des données collectées à travers notamment un processus rapide et efficace, ce choix technologique conforte ainsi l’engagement de l’Institut National de la Statistique (INS) à œuvrer au côté des partenaires pour satisfaire les besoins statistiques des principaux utilisateurs des données du pays pour qu’ils prennent les décisions appropriées, en vue de satisfaire les besoins sociaux essentiels de base de nos populations.
C’est cette expertise que l’INS est en train d’acquérir et de consolider qui a d’ailleurs été largement mise en avant, pour être saluée lors des échanges et des discussions qui ont suivi la présentation des résultats de la 3e phase de l’étude PMA. Pour ce qui est des résultats de l’enquête transversale, ils révèlent, entre autre, que 87% des utilisatrices de méthodes contraceptives modernes les ont obtenues auprès d’un site de prestation de santé public, au moment où on a enregistré une augmentation de la demande contraceptive satisfaite par une méthode moderne, entre mai 2022 et février 2023, pour retrouver son niveau d’avril 2021. Autre enseignement intéressant qui porte sur les dynamiques contraceptives globales, entre 2021 et 2022, la proportion des utilisatrices des méthodes contraceptives modernes est restée constante à 20%. L’utilisation des méthodes contraceptives de longue durée d’action est restée porche de 4% entre 2021 et 2022 alors que sur la même période, celle de courte durée d’action est proche de 14%.
Publié le 17-07-2023 dans Actu Niger
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