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Interview

Diaka Camara, Fondatrice et Présidente de la Fondation Diaka Camara pour l’éducation en Guinée

Qui est Diaka Camara?

Diaka Camara est Journaliste Guinéenne, activiste, animatrice, productrice d’émissions télé et créatrice de contenu audiovisuelle. Elle est CEO de l’Agence de Communication et de Production Audiovisuelle CBC Worldwide COM&Prod, basée en Guinée. Diaka Camara est également la Fondatrice et la Présidente de la Fondation Diaka Camara pour l’éducation. Elle est titulaire d’un Baccalauréat +4 en Communication-Journalisme de l’Université de Houston, au Texas. Après avoir passé une majeure partie de sa vie aux États-Unis, en 2011, Diaka Camara décide de retourner en Guinée. À travers son agence CBC, son objectif est de créer des contenus « Made in Guinée » pour enrichir et diversifier les programmes de la télévision guinéenne. Top10 est sa première émission télévisée, qu’elle anime également.

En 2017, la Fondation Diaka Camara pour l’éducation est créée pour promouvoir l’éducation pour tous en Guinée et en particulier celles des jeunes filles. À travers cette fondation, de nombreuses campagnes de lutte contre les violences basées sur le genre ont été lancées, dont la campagne #BrisonsLeSilence en 2018 devenue virale. Elle a également construit des bibliothèques dans des écoles publiques démunies d’infrastructures et a accordé des bourses scolaires aux filles issues de famille pauvre. En 2018, Diaka Camara crée et produit la première émission de télé-réalité de l’Afrique de l’Ouest Francophone « Le Mannequin ». L’émission porte sur l’autonomisation des femmes et la promotion de l’industrie de la mode en Afrique. À travers CBC Worldwide, Diaka Camara continue de créer des contenus « made in Guinea », par des Africains pour les Africains et le reste du monde. Elle croit farouchement au pouvoir du « Storytelling » pour changer la narrative sur le continent African. À Travers CBC, elle s’engage à raconter des histoires africaines inspirantes de manière vraie et authentique.

Que pensez-vous de l’environnement éducatif des jeunes filles et de l’autonomisation des femmes en Afrique de l’Ouest? Comment contribuez-vous personnellement à l’émergence de ces secteurs?

L’environnement éducatif des jeunes filles en Afrique laisse à désirer. La scolarisation de la jeune n’est pas malheureusement une priorité chez nous en Afrique. L’UNESCO souligne qu’en Afrique, ce sont près de 28 millions de filles âgées de 6 à 15 ans qui sont toujours privées d’éducation aujourd’hui. La jeune fille est celle qui reste à la maison à faire les tâches ménagères, ou à vendre au marché pour aider la famille et dans certains cas elle est mariée très précoce à quelqu’un de trois fois plus âgé qu’elle. À travers la Fondation Diaka Camara, nous offrons des bourses scolaires aux jeunes afin de les assister à poursuivre leur cycle scolaire. Nous offrons aussi des kits scolaires à chaque rentrée scolaire aux filles qui sont premières de leur promotion.

La Fondation Diaka Camara fait beaucoup de sensibilisation auprès des parents. En 2018, elle a lancé une campagne intitulée #BrisonsLeSilence pour lutter contre les violences basées sur le genre, y compris le mariage précoce et l’excision dont sont victimes les filles dans nos sociétés. La campagne continue à ce jour. En ce qui concerne l’autonomisation de la femme en Afrique, elle est plus qu’indispensable pour une croissance économique plus forte en Afrique. Les femmes représentent plus que la moitié de la population, en Guinée par exemple les femmes représentent 52% de la population. Elles sont souvent très entreprenantes et très battantes, mais malheureusement sont souvent heurtées à beaucoup de difficultés. Les femmes doivent avoir accès à l’éducation, la formation, et au crédit pour leur permettre d’être complètement autonomes. À travers la Fondation Diaka Camara, nous avons financé beaucoup de formations pour les femmes et dans plusieurs domaines. Entre autres des formations digitales, des formations dans la teinture, la saponification, la couture, etc. Il est important pour nous de former et d’outiller ces femmes afin de les rendre autonomes et cela nous permet de lutter de manière plus efficace contre les violences basées sur le genre.

Quels sont les défis auxquels vous êtes confrontés en tant que femme, défenseure des droits des filles et femmes ? Comment contribuez-vous à l’intégration socio-économique et politique de la femme en République de la Guinée ?

Les défis sont bien nombreux. On me traitre de « déraciné » étant donné que j’ai grandi aux États-Unis, mais bon ça ne me dit absolument rien. Je vois les défis comme un challenge. Je contribue à l’intégration socio-économique de la femme en soutenant les femmes dans différents domaines. Comme je vous l’ai dit tantôt à travers la Fondation Diaka Camara nous investissons beaucoup dans la formation et l’accompagnement des femmes entrepreneurs. Je ne mêle pas du domaine politique. Je suis plus tôt activiste, on ne peut pas être sur tous les fronts. Je laisse ce combat à mes sœurs qui font un travail remarquable là-dessus.

Relever le défi du développement en Guinée par l’éducation des jeunes et surtout des jeunes filles est une priorité pour la Fondation Diaka Camara, quelles sont les actions menées pour l’atteinte de vos objectifs ?

En dehors des bourses scolaires et les kits scolaires que nous offrons aux élèves et étudiantes, la Fondation Diaka Camara a mis en place un projet dénommé « Une École, Une Bibliothèque » qui consiste à créer des bibliothèques modernes dans les écoles publiques dans des endroits désœuvrés. La fondation compte mettre en place 15 bibliothèques dans les 5 communes de Conakry à raison de trois par communes, du primaire au lycée.

Le volet éducation sexuelle des jeunes fait-il partie des axes d’intervention de la fondation ? Pensez-vous qu’il soit déterminant pour garantir le bien être des jeunes filles ?

Oui, le volet éducation sexuelle fait partie des axes d’intervention de la Fondation, elle contribue beaucoup à la lutte contre les violences basées sur le genre. La Fondation Diaka Camara pour l’éducation a compris très tôt que le développement socio-économique de nos pays ne passera que par l’éducation et c’est pour cela que nous avons fait de l’éducation notre cheval de bataille.

Regardant vers l’avenir, quel est votre plus grand souhait pour la vie des femmes et des jeunes en Afrique de l’Ouest ?

Mon plus grand souhait serait de voir toutes les filles en Guinée avoir accès à une éducation afin de contribuer à faire de la Guinée une société juste et équitable ou les droits des femmes et des filles seront respectées et protégées.  C’est ainsi que nous pourrons faire de notre Guinée une Guinée émergente.

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