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Distribution de kits d’accouchements : 5 000 femmes et 25 structures de santé visées par l’opération « Halte aux décès maternels »

5 000 kits d’accouchements individuels et sécurisés vont être distribués aux femmes sans accès aux services de santé et à 25 structures sanitaires, visant à réduire la mortalité maternelle et néonatale, dont les chiffres restent alarmants. Cette opération est menée par le ministère de la Santé, avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), dans les zones de Hodh Charghi, Assaba et Guidimagha, en plus du « triangle de l’Espoir », ex-triangle de la pauvreté. 

Plusieurs équipes composées de cadres du Ministère de la Santé et de l’UNFPA procèdent à la distribution d’un lot de 5 000 kits d’accouchements individuels et hygiéniques destinés à 25 structures de santé dans les Wilayas du Hodh Charghi, de l’Assaba et du Guidimagha, en plus des localités situées dans le « triangle de l’Espoir ». Il s’agit de zones pauvres et éloignées, où les structures de santé sont peu performantes en termes d’équipements, de matériels et de personnels de santé en nombre suffisant et de qualité.

Les localités dont il s’agit sont, pour le Hodh Charghi, les postes de santé de Bousteila, Leweinat, Veinya, Feireni, MBerra, Mebdoua, Jebel et Aghor. En Assaba sont visés les postes de santé de Kankossa 2, Garala, Keweila, Sani, Barkeol, Daghveg, Boubaghege, R’Dheidhi, Boulehrath. Au Guidimagha, ce sont les postes de santé de Boully, Hassi Chegar Bouanz, Agoinit, Gouraye, Tachott, Meith, Bekal et Azgueilim. S’y ajoutent des localités situées dans l’ex-triangle de la pauvreté qui englobe les Moughataas de Mbout, Barkéol et Boumeid.

582 décès maternels pour 100 000 naissances

Les populations vivant dans ces espaces géographiques visés par la présente campagne de distribution de kits d’accouchement vivent dans l’extrême pauvreté et l’éloignement des structures de santé. Ces lieux sont aussi confrontés à un taux élevé de décès maternels et néonataux. Rappelons que la Mauritanie enregistre un taux de mortalité maternelle de 582 décès pour 100 000 naissances et un taux de mortalité néonatale de 54 pour 1 000 naissances (Mics, 2015). La plus grande partie de ces décès proviennent de ces régions, ciblées par la campagne.

L’opération en cours vient ainsi consolider les efforts des autorités sanitaires, avec l’appui de leurs partenaires et en particulier l’UNFPA, qui depuis plusieurs années lutte pour réduire le taux des décès maternels et néonataux. La mise en place du Système national de surveillance des décès maternels constitue dans ce cadre un des outils de veille pour suivre de près ces indicateurs et pour en connaître les causes au cas par cas.

Un forfait obstétrical devenu moins cher

Parmi les axes fixés par les autorités sanitaires pour réduire la mortalité maternelle et néonatale figure la réduction du prix de l’accès aux services de santé de la reproduction, à travers le forfait obstétrical. De 9 500 MRO requis pour ce forfait auprès des femmes enceintes pour avoir le droit à des services complets de maternité, y compris les frais d’accouchement et la césarienne, le prix a été réduit à 4 000 MRO, la différence étant subventionnée par la Délégation générale à la solidarité nationale et à la lutte contre l’exclusion (TAAZOUR). Parmi ces femmes désormais abonnées à ce nouveau forfait, l’UNFPA prend en charge 11 500 d’entre elles, désormais dispensées de toutes dépenses liées à la maternité, frais d’accouchement et césarienne compris.

L’étape suivante, qui est l’autre contribution de l’UNFPA à la réponse nationale pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, est l’équipement de 13 centres de santé de référence, afin de renforcer leur plateau technique pour l’offre en soin obstétrical néonatal d’urgence (SONU) de qualité.

S’inspirer de l’étranger pour avancer

L’ambition des autorités sanitaires est de rapprocher le plus près possible les soins de santé de la reproduction des populations, notamment pour les femmes enceinte.

Les autorités seraient encore mieux inspirées si elles tiraient leçons d’expériences qui ont réussies ailleurs, comme les « Waiting House » à Madagascar, des logements construits par l’État ou par les communes à côté des centres de santé, afin d’y accueillir les femmes enceintes dans leurs derniers mois de délivrance et vivants dans des zones éloignées. Ou encore, le recensement de toutes les femmes enceintes dans les villages et hameaux reculés, avec un planning  de leur date d’accouchement, pour permettre au personnel de santé d’aller assister celles qui ne se présenteraient pas à la date prévue de leur délivrance.

Cheikh Aïdara

Publié le 23-09-2020 dans Thaqafa

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