9 août 2022
Le 5 août 2022, jour emblématique de la célébration de la fête de l’indépendance du Burkina Faso, le Réseau des Associations pour la Santé Reproductive, le Droit et le Genre (RENASAGE) a célébré, en différé, la Journée Internationale de la Femme Africaine (JIFA) à travers une séance de causerie-débat sur un thème d’actualité.
La Journée Internationale de la Femme Africaine (JIFA) est célébrée chaque 31 juillet en reconnaissance des contributions et des réalisations des femmes africaines au développement et à la libération de l’Afrique. Pour la petite histoire, Aoua Keïta, femme politique et militante malienne, est à l’origine de cette journée. Au Burkina Faso, le Réseau des associations pour la santé reproductive, le droit et le genre (RENASAGE) a décidé de ne pas rester en marge de cette célébration très peu connue dans notre pays, en organisant une séance de causerie. Convaincue que la résilience et la prospérité des pays africains passent par le renforcement du leadership et de l’autonomisation des femmes, elle a retenu le thème central suivant : « Le leadership féminin, rôle de la femme africaine dans nos sociétés et son importance dans les prises de décisions comme clé de voûte pour son autonomisation ».
Ce rendez-vous du donner et du recevoir avait pour objectif d’amener les jeunes filles et les femmes à prendre conscience du rôle qu’elles peuvent jouer dans la société, selon la coordonnatrice du réseau. Dans son mot qu’elle a prononcé à cette occasion, Marie Salomé Diallo/Zoungrana a confié que la célébration de la JIFA par le RENASAGE a été rendue possible grâce au Fonds pour les femmes francophones XOESE, dont la vision est « un monde où les filles et les femmes jouissent pleinement de tous leurs droits humains fondamentaux dans un cadre économique, social et environnemental sain et durable, et d’opportunités égales d’accès aux ressources et à la prise de décision au même titre que les hommes ». Cette séance de causerie a été animée par Alizata Kouda, consultante et formatrice dans plusieurs domaines, et N’Pèrè Adèle Traoré, consultante sociologue, formatrice et experte en genre.
De la substance de l’intervention de Mme Traoré sur la participation de la femme à la vie active, l’on retient que la femme rencontre encore, de nos jours, au Burkina Faso comme partout ailleurs, des difficultés pour sa participation efficiente au niveau de l’animation de la vie politique et des activités de développement. « Au niveau du Burkina Faso, nous peinons à avoir 20% au niveau des instances de décisions telles que l’Assemblée nationale et le gouvernement », a-t-elle déploré.
Partant du constat que les obstacles sont aussi internes à la femme, l’oratrice estime qu’elle doit avoir davantage confiance en elle-même et s’engager dans les combats tant sur le plan économique que politique. Elle a par ailleurs souhaité que la volonté politique soit davantage confirmée et affirmée. Parce que, dit-elle, « depuis qu’on a quitté l’ère révolutionnaire, on ne sent pas la volonté politique s’affirmer, même quand les textes sont là. Nous prenons le cas de la loi sur le quota-genre. Une loi sur laquelle on tergiverse depuis des années, de révision en révision, et l’efficacité peine à se faire sentir. Tout cela prouve la mauvaise volonté des partis politiques et du gouvernement ». Des échanges constructifs ont eu lieu entre les participantes et les panelistes.
Performances du RENASAGE
A ce jour, le RENASAGE compte une quinzaine de formatrices, une soixantaine d’animatrices, une dizaine d’animateurs formés aux questions de droits, de genre, de santé sexuelle, de lutte contre le VIH et les violences ; avec plus de 30 000 personnes touchées par les activités. Depuis janvier 2021, le réseau met en œuvre un Programme d’appui aux droits, à la SSR et à la lutte contre le VIH/SIDA des jeunes au Burkina Faso, qui va se dérouler jusqu’en 2024.
Après avoir fait la genèse du RENASAGE, la chargée de formation, Isabelle Tall, a confié que le réseau intervient à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Ouahigouya et Kaya. Il œuvre dans le domaine de la santé, les activités génératrices de revenus, la promotion des droits des femmes, la lutte contre le VIH/SIDA et les violences basées sur le genre. « Nous touchons plusieurs couches. Dans un premier temps, nos actions ciblaient les femmes, ensuite les jeunes filles. Après, on s’est dit que si on parle des femmes et des jeunes filles, pourquoi ne pas aller vers les hommes aussi. Actuellement, nous sommes réparties au niveau bas pour prendre des enfants du primaire et du secondaire pour voir si ça peut changer la vie de la femme », a signifié Mme Tall, faisant allusion à leurs cibles prioritaires. Créé en 2014, le réseau a son siège social à Ouagadougou.
Publié le 07-08-2022 dans Le faso
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