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Les bonnes pratiques en matière de planning familial doivent être maintenues pour limiter les effets de la crise sanitaire

10 septembre 2020

La santé de la reproduction et la planification familiale font partie des priorités du dossier d’investissement du Sénégal dans le cadre du Mécanisme de Financement Mondial (Global Financing Facility). Cela démontre la détermination de l’État du Sénégal à avancer sur ces problématiques. 

En effet, le gouvernement du Sénégal montre un engagement ferme afin que plus aucune femme ne meure en donnant la vie et qu’il n’y ait plus de morbidité infantile ou infanto-juvénile évitable. Un grand pan de cette démarche est inscrit dans la Stratégie Nationale pour la Planification Familiale. Le Sénégal, grâce à son taux de prévalence contraceptive satisfaisant 25,4℅. Même s’il reste en deçà de certains pays de la sous-région (au Burkina Faso 26% pour l’ensemble des femmes et 30,3% pour les femmes mariées), peut compter sur le dispositif d’accompagnement mis en place au niveau de la chaîne d’approvisionnement (JEGGE SI NA–AKSI NA assuré par la Pharmacie Nationale d’Approvisionnement, Pharmacie Régionale d’approvisionnement) et avec l’objectif qu’aucune femme, en zone urbaine ou rurale, ne soit privée des médicaments adaptés à ses besoins en matière de contraception.

Le contraste est fait avec le suivi des grossesses ; les dispositifs de prise en charge garantissent un accompagnement à terme au profit des nouvelles mamans et de leurs nouveau-nés. Ces mesures ne sauraient être retardées par l’avènement de la pandémie au Sénégal en Mars 2020. Les services de santé néonatale et de planification familiale doivent être séparés de ceux prenant en charge les cas de Covid-19 afin de garantir la sécurité des patientes.

Ainsi, en suivant les dispositions mises en pratique pour l’endiguement de la pandémie, les femmes peuvent se procurer les contraceptifs au poste de santé le plus proche, munies de leurs masques. Dans les structures médicales, toutes les mesures barrières doivent être respectées : se laver les mains avant l’entrée (mise à disposition de matériels de lavage), respecter la distanciation sociale de 1m entre chaque femme, tousser dans le creux du coude, etc. Tout en réduisant les déplacements inutiles, les femmes doivent continuer à assurer leurs occupations quotidiennes au sein de leurs foyers.

Avec le soutien de leurs conjoints, elles peuvent se rendre au poste de santé en toute sécurité afin que le principe du choix puisse être respecté. Les professionnels de santé, notamment les pharmaciens, doivent prendre en charge les besoins des jeunes et des femmes en contraceptifs de qualité, dans le respect de l’anonymat, favorisé par le port du masque. 

Du côté du secteur privé, les industriels fournisseurs de produits contraceptifs de qualité doivent veiller à ce que l’approvisionnement ne soit jamais interrompu en cette période de crise, en faisant adopter le strict respect des mesures de lutte contre la COVID-19 tout au long de la chaîne de valeurs. De même, pour maintenir un bon niveau d’accès à une information de qualité sur la santé de la reproduction et la planification familiale, les fournisseurs de service doivent mettre en place des dispositifs de télé-animation pour les animatrices des centres d’appels (Lydia Call Center, Adama Call, etc.) afin de respecter les mesures de distanciation sociale. 

Finalement, toutes ces dispositions sanitaires ont le même objectif : permettre aux femmes et aux jeunes de pouvoir assurer le respect de leurs droits sexuels et reproductifs. C’est seulement lorsqu’ils pourront réellement décider par eux-mêmes du “qui”, du “quand” et du “où” que nous pouvons espérer des générations futures plus épanouies.

 Amy Sakho

Publié le 09-09-2020 dans Enquête+

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