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Loi sur la santé sexuelle et reproductive au Bénin : les députés outillés par l’ABPF pour la promotion des droits en la matière

11 octobre 2021

Les députés étaient du 7 au 9 octobre 2021 à Grand-Popo en atelier de renforcement de capacités sur l’éducation à la santé sexuelle sur initiative de l’Association Béninoise pour la Promotion de la Famille (ABPF) avec l’appui de l’Assemblée Nationale. Il s’agit d’un atelier organisé en prélude à la modification prochaine par l’institution de la loi N° 2003-04 du 3 mars 2003 relative à la santé sexuelle et la reproduction en République du Bénin.

La cérémonie d’ouverture dudit atelier a connu la présence du Président de l’Assemblée Nationale, Louis Gbèhounou Vlavonou et de la Présidente Nationale de l’ABPF, Judith Maffon Gbèhinto. Ce n’est pas la première fois que l’ABPF travaille avec l’Assemblée Nationale pour la promotion des droits basés sur l’éducation sur la santé sexuelle et de promotion. La particularité de cet atelier de Grand-Popo est qu’il est l’aboutissement d’un processus visant à renforcer l’arsenal juridique du Bénin en la matière. C’est du moins ce qu’a laissé entendre la présidente de l’ABPF, Judith Maffon Gbèhinto au cours de ladite cérémonie.

« Un atelier organisé par l’ABPF sur la santé sexuelle et reproductive s’est déroulé en ces mêmes lieux du 15 au 17 Septembre 2020 avec la participation active de plus de 40 députés de la 8e législature. L’une des principales recommandations de ces assises eut été de revoir la loi 2003 sur la santé sexuelle et reproductive au Bénin. Nous nous réjouissons que ce point très important, ait été suivi d’actions concrètes », a déclaré la présidente Judith Maffon Gbèhinto.

Lorsqu’on sait que le projet de loi portant modification de la loi N° 2003-04 du 3 mars 2003 relative à la santé sexuelle et de reproduction en république du Bénin est inscrit à l’ordre du jour de la 3ème session extraordinaire de l’année 2021 du Parlement qui s’est ouverte le jeudi 07 octobre dernier, on peut dire sans se tromper que cet atelier vient à point nommé.

Les députés touchent du doigt la situation au plan national
Au-delà des aspects techniques contenus dans le projet de loi modificative, l’atelier aura été pour les députés, l’occasion d’avoir une idée de la situation de santé sexuelle et de reproduction au plan national. En témoigne les propos de la Présidente Nationale de l’ABPF, Judith Maffon Gbèhinto.

«Savez-vous que, dans nos pays, deux filles sur trois n’ont aucune idée de ce qui leur arrive quand elles commencent à avoir leurs menstrues ? En effet, lorsqu’ils passent de l’enfance à l’âge adulte, trop de jeunes reçoivent des informations souvent contradictoires sur leur sexualité. Ce qui se traduit par une demande croissante de la part des jeunes pour des informations fiables. Bien enseignée, l’éducation complète à la sexualité répond à cette demande. Au-delà du caractère informatif des programmes d’éducation sexuelle, ils aident les jeunes à construire des valeurs positives en ce qui concerne leurs droits et leur santé sexuelle et reproductive. Cette éducation sexuelle doit comprendre des discussions sur la vie de famille, les relations, la culture et les rôles de genre, mais aussi aborder les droits de la personne, l’égalité des genres, l’autonomie corporelle et les menaces qui peuvent exister : discrimination, abus sexuels et violences», a ajouté la présidente Judith Maffon Gbèhinto.

Pour le Président de l’Assemblée Nationale, Louis Ghèhounou Vlavonou, tant il est vrai que l’institution qu’il dirige attache un intérêt particulier et encourage fortement toutes les initiatives relatives à l’éducation de la santé sexuelle et de la reproduction, il convient de souligner que la santé ainsi que les droits sexuels et reproductifs revêtent une importance essentielle pour rendre les femmes et les filles autonomes . Plusieurs communications données les experts Lookman Tijdani et Kader Avonon ont meublé l’atelier.

L’une d’entre elles a porté sur l’état des lieux de la santé sexuelle et reproductive au Bénin et les problèmes y afférents tels que le taux élevé des grossesses non désirées récurrentes, le recours à l’avortement dans des conditions précaires, la faible légitimité des textes de loi en la matière. Plusieurs autres questions liées à la santé de la reproduction comme les questions du genre, du sexe, de l’épanouissement sexuel, des violences et de la problématique de la diversité sexuelle ont été débattues au cours des travaux.

Karim Anonrin

Publié le 10-10-2021 dans Fraternité

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