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Offre des services de SR/PF en temps de COVID-19 au Niger : satisfaire les besoins des femmes et des jeunes

Une vingtaine de femmes sont assises sous un hangar dans un CSI de Niamey. Bébés soigneusement emmitouflés dans le voile qu’elles portent et qui leur servent également de cache né, certaines attendent l’arrivée du Docteur pour faire consulter leurs enfants. D’autres disent vouloir rencontrer  la sage-femme pour une méthode de contraception. Ce qui frappe dans cet endroit, c’est le silence de mort  qui y règne. Aucune femme n’adresse la parole à une autre  contrairement à leurs  habitudes lorsqu’elles se rencontrent dans un centre de santé. 

Attentives seulement à l’appel de l’infirmière de service pour faire consulter les enfants et quitter les lieux. Je suis ici uniquement venue pour faire vacciner mon enfant et respecter le calendrier de vaccination, affirme Zeinabou Sani qui dit tout bas, avec le coronavirus, nous avons peur maintenant  et nous faisons attention dans les formations sanitaires.

Cette inquiétude de Zeinabou est fondée, car,  le Niger est depuis le 19 mars 2020 touché par la pandémie du Coronavirus.  A la date du 23 septembre 2020, le Niger a enregistré  1193 personnes testées positives à la COVID-19.  La situation est aujourd’hui sous contrôle, mais le virus continue toujours de circuler dans le pays. La crainte d’être contaminé persiste toujours surtout dans les formations sanitaires. Malgré cela, les formations sanitaires ne désemplissent pas.

Mme  Tanko Hadiza infirmière à Niamey reconnait que  la pandémie au Coronavirus ou COVID 19 a des conséquences sur l’organisation du système de santé dans son ensemble ainsi que sur la santé des populations. Il fut un moment ou certains services n’étaient même pas disponibles et les gens fréquentaient très peu nos services  surtout au niveau de la Santé de la reproduction, affirme Mme Tanko.

S’agissant précisément de  l’offre des services SR/PF, un document du Ministère de la santé publique indique que le ralentissement des activités  est lié au confinement,  aux rumeurs sur le test du vaccin COVID sur les populations et à la peur d’être contaminé ou dépisté positif à la COVID19.

Face à la situation, plusieurs stratégies ont été mises en place selon la même source pour protéger la santé et les droits des femmes et des filles. Parmi elles, le renforcement de la mise en œuvre des interventions traditionnelles à travers le Tutorat  et les  cliniques mobiles  avec leurs équipes ; la sensibilisation des Relais Communautaires sur le COVID, l’appui des Relais communautaires, aux mentors et aux équipes des cliniques mobiles ainsi que la Distribution à Base Communautaire. L’autre stratégie déployée est selon la même source le renforcement de la sécurisation des produits SR/PF.

La sécurisation des produits est en effet  importante  pendant cette période de la COVID-19 où, quelques inquiétudes existent relativement à  la production, au transport et à la distribution des produits vitaux y compris les contraceptifs. C’est ce qui ressort d’une présentation  faite par Mme Néné Fofana-Cissé, Présidente coalition Sécurité Contraceptive en Afrique de l’Ouest (SECONAF/ RHSC)  lors d’un webinaire avec les journalistes de l’Afrique de l’Ouest regroupées au sein de women’s Edition de PRB en       août dernier.

Mme  Néné Fofana-Cissé citant le rapport de planification et de suivi des achats (PPMR) s’est appesantie sur la rupture et la possibilité de rupture de stock des principaux contraceptifs dans les mois à venir (DIU, implant, injectables) dans les  pays de la CEDEAO. Elle a également fait cas d’une étude de l’Institut Gutmacher dans 132 pays à faible  et moyen revenus (PFMR, 2020) et qui relève  comme impact de Covid 19 sur l’offre des services de SRMNIA, une perturbation des soins essentiels de santé sexuelle et reproductive. L’étude fait ainsi ressortir «une baisse de 10% de l’utilisation des contraceptifs réversible à courte et longue durée d’action ».

Au Niger en matière de santé de la reproduction, des données présentées par le Directeur de la Planification Familiale, Dr Issoufa Harou lors d’une journée d’orientation des journalistes sur la continuité des services SR/PF en temps de la COVID-19 font ressortir au total 11 800 accouchements en 2020 dans les formations sanitaires contre 10 325 en 2019 soit un écart de + 1475 accouchements. Selon Dr Harou. Il y a un écart positif des femmes vues en accouchement dans les formations sanitaires. Dans le domaine de la planification familiale, les données font cas de 195002  nouvelles bénéficiaires au programme et nouvelles vraies  en 2020 contre 193479 en 2019. Soit un écart de + de 1526 nouvelles bénéficiaires en PF.

Fatouma Idé

Publié le 25-09-2020 dans Le Sahel

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