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Plaidoyer en faveur de l’ESRAJ : Les gardiens des traditions mis à contribution

14 janvier 2025

Les grossesses précoces constituent un fléau dans la société nigérienne. En effet 65% de filles sont mariées avant l’âge de 18 ans dont 29 % avant l’âge de 15 ans selon l’ENAFEME 2021.

De ce fait, les adolescentes âgées de 15 à 19 ans contribuent à 25% à la fécondité et donc aux forts taux de mortalité et de morbidité maternelle ; les liens entre le jeune âge et les conséquences néfastes d’une grossesse sont aujourd’hui démontrés. Ces conséquences constituent des tragédies pour les jeunes et leurs familles, une menace pour la santé et la prospérité de la société. Répondre aux besoins des jeunes comporte donc des avantages en matière de santé et de développement car elle profite non seulement aux adolescents et jeunes actuels mais également aux générations futures. Cette situation traduit la nécessité de développer et de mettre en œuvre des programmes spécifiques permettant d’améliorer les indicateurs de la santé de reproduction.

En effet, tout montre que les adolescentes du Niger ont besoin d’accéder aux services et aux informations en matière de santé de la reproduction et d’être soustraites aux pressions du mariage précoce et de la grossesse pendant leur enfance. Une réponse multisectorielle incluant l’intégration de l’enseignement de la santé de la reproduction dans les établissements scolaires du secondaire contribuera à réduire la vulnérabilité des adolescents/tes face aux grossesses précoces et les risques liés aux infections sexuellement transmissibles et au VIH /Sida. De plus, les messages et les modèles diffusés par les média et l’internet sur la sexualité sont souvent contradictoires et sous tendus par le sensationnel. Ils peuvent représenter également une forme de violence qui heurte les sensibilités et les croyances.

Devant une telle situation, l’Education à la Santé Reproductive des Adolescents et des Jeunes (ESRAJ), grâce à des informations de qualité basées entre autres sur des évidences et adossées à des valeurs socio – culturelles constitue un outil qui peut aider les adolescents/tes et les jeunes à adopter un comportement sexuel et reproductif responsable de nature à ne pas compromettre leur intégrité morale, sociale, culturelle et religieuse. L’ESRAJ est également un outil qui peut produire des effets d’entrainement sur la maîtrise de la croissance démographique. Celle-ci à son tour se révèle comme un élément indispensable de la croissance économique et du bien-être social à travers l’accélération vers l’atteinte d’un dividende démographique par le Niger. L’ESRAJ joue un rôle prépondérant dans la santé des élèves et dans la préparation à leur future vie d’adulte. L’éducation à la Santé Reproductive des Adolescents et des Jeunes (ESRAJ), composante de la construction de la personne et de l’éducation du citoyen, contribue à cette formation dans sa dimension individuelle comme dans son intégration sociale. L’enseignement de l’ESRAJ cadre avec la vision des plus hautes autorités de notre pays et du CNSP (Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie) exprimée dans le Programme de Résilience pour la Sauvegarde de la Patrie (PRSP), notamment à travers les axes stratégiques 2 et 4 intitulés respectivement Développement inclusif du capital humain et Amélioration de la participation citoyenne et de l’inclusion sociale.

Depuis sa création, la Coalition des Acteurs pour le Repositionnement de la Planification Familiale au Niger (CAR/PF) a beaucoup contribué à l’intégration de l’Education à la Santé Reproductive des Adolescents et de Jeunes (ESRAJ) au niveau de l’enseignement secondaire. Ainsi, considérant les récentes décisions du ministère en charge de l’éducation nationale relatives à l’enseignement de l’ESRAJ, la CAR/PF consciente de l’importance de la thématique pour les jeunes et les adolescents et aussi de la nécessité d’adapter les contenus enseignés aux enfants aux réalités socio – culturelles du pays, estime qu’il est important de mener des discussions fructueuses sur certains contenus incriminés vu leur importance dans l’amélioration de la santé des adolescents et des jeunes, et au vu des dangers que représentent leur méconnaissance et le libre accès à certaines plateformes numériques.

C’est pour cela, et convaincue que l’école demeure encore le lieu le plus sûr d’avoir toutes les informations fiables, que la CAR/PF a mené des consultations avec certains acteurs clés de la vie socio-politique du Niger. Il s’agit des gardiens des traditions, en l’occurrence les chefs traditionnels, et aussi les leaders religieux, afin de les mettre en contribution dans le plaidoyer en faveur de l’enseignement de l’ESRAJ dans les établissements scolaires au Niger. La mobilisation de ces acteurs a nécessité l’élaboration d’une note d’orientation sur l’importance de l’ESRAJ selon l’islam et l’alignement de l’enseignement de l’ESRAJ avec le Programme de Résilience pour la Sauvegarde de la Patrie (PRSP).


Source : L’Indépendant Plus
L’INDEPENDANT est un Hebdomadaire indépendant nigérien d’informations générales- Siège Niamey. NIF : 19086/S E

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