23 juillet 2025
L’Objectif principal de la recherche était de mesurer l’incidence de la discontinuité de l’utilisation des méthodes contraceptives modernes, identifier et analyser les facteurs et les raisons liés à cette discontinuation.
L’équipe a utilisé une méthode mixte avec une approche quantitative et qualitative complémentaires et imbriquées. Une cohorte de nouvelles utilisatrices PF a été suivie pendant un an ; la fréquence du suivi dépendant de la méthode utilisée. Des entretiens individuels approfondis et/ou des discussions de groupes ont été réalisés avec les femmes qui ont discontinué et celles qui ont continué les méthodes, avec les gestionnaires et les prestataires de services de soins de santé ainsi que les personnes influentes et/oules détenteurs d’enjeux en communauté. Les logiciels Stat et Nvivo 14 ont été utilisés respectivement pour l’analyse des données quantitatives et qualitatives.
De janvier 2024 à Janvier 2025, l’équipe de recherche a :
Durant la période de suivi :
« … les femmes plus âgées constitue une tranche de population qui utilise beaucoup les méthodes et qui est observante … C’est dans cette tranche qu'on a beaucoup de clientes qui utilisent beaucoup les méthodes contraceptives de façon prolongée … »
(RCI, Gestionnaire de district, 51 ans, urbain)
« … pour les petites filles là même ça dépend. Quand elles sont d'humeur, elles viennent faire mais après elles disent qu’elles n’en veulent plus. On ne connaît pas vraiment leur problème. Soit, elles oublient soit, elles disent qu’elles n’en veulent pas, elles ne savent même pas ce qu'elles veulent ... »
(RCI, Prestataire, 32 ans, rural)
« Moi par exemple, j’ai fait mes menstrues sur une longue période, je suis venu voir la sage-femme, elle m’a conseillé de prendre certains comprimés, quand j’ai pris, j’ai arrêté de saigner. Cela m’a encouragé »
(RCI, continuante, 15-24, urbain, V3)
« ... quand je lui (conjoint) ai parlé de prendre la contraception, il a dit qu'il y'a pas de problème, il m'a même complété l’argent pour ma première visite parce que quand c'est comme ça tu dois prendre carnet, tu dois faire ceci, il y'a des tests à faire. Donc après ça, quand le rendez-vous arrive je m'en vais moi-même … quand j'oublie … je fais le test et puis, on continue. »
(RCI, Discontinuante, 30 ans, urbain, V2)
Les principaux facteurs de discontinuation observés sont :
Les raisons de discontinuation sont largement dominées par les effets secondaires (58,6%). Ensuite, certaines femmes ont évoqué le manque de temps pour aller dans la formation sanitaire (15%), l’abscence du conjoint (4,8%), et l’oubli de la prise (5,1%).
« La première fois que j’ai utilisé la contraception moderne, je ne voyais pas mes menstrues, la deuxième fois l’implant n’a pas été bien posé et c’est sorti. La sage-femme m’a grondé, je suis rentrée à la maison et je n’ai plus mis pied à l’hôpital encore … la méthode m’a fait maigrir … Cette méthode a eu plus d’effets négatifs sur moi que positifs »
(RCI, discontinuante, 20 ans, rural, V1)
L’accessibilité a été analysée sous les dimensions d’accessibilité géographique, financière et d’acceptabilité :
Un peu plus du tiers des femmes (36%) ont déclaré avoir une autonomie de prise de décision d’utilisation des services PF. Il n’y a pas de différence selon l’âge.
Le plan d’action issu de la restitution des résultats au niveau national et régional recommande, entre autres, la continuité du renforcement de capacités de prestataires avec un accent particulier sur la gestion des effets secondaires, le réaménagement des salles dans les formations sanitaires afin d’améliorer la confidentialité et le respect de l’intimité. Pour la création d’un environnement favorable, il est recommandé des communications ciblées pour améliorer le dialogue avec les jeunes et le pouvoir de décision de l’ensemble des utilisatrices.