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Projet global de financement pour l’élimination du cancer du col de l’utérus : Financer la prévention secondaire dans les contextes de faible revenu

2 avril 2021

Projet global de financement pour l’élimination du cancer du col de l’utérus : Financer la prévention secondaire dans les contextes de faible revenu

Le cancer du col de l’utérus est le quatrième cancer le plus courant chez les femmes à travers le monde. Pourtant, il s’agit de l’un des cancers les plus faciles à prévenir et à traiter en cas de détection précoce. Les femmes vivant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire et les femmes les plus défavorisées au sein de tous les pays ont beaucoup plus de probabilités de développer un cancer du col de l’utérus et d’en mourir. En 2020, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a lancé une initiative mondiale visant à éliminer le cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique, avec des objectifs intermédiaires à atteindre d’ici 2030.

Alors qu’il existe des défis dans les contextes de faible revenu au regard de la viabilité et la pérennité des financements des efforts liés à cette priorité de santé publique, l’ambition d’élimination représente une nouvelle opportunité d’adopter une approche globale. Il s’agira dès lors de s’appuyer sur la couverture de santé universelle et d’envisager des modes de financement et d’interventions innovants pour développer progressivement les services d’élimination de la maladie dans chaque pays.

Ce rapport de The Economist Intelligence Unit aborde les principaux défis liés au financement pour l’élimination du cancer du col de l’utérus dans des contextes de faible revenu. Les priorités listées ci-dessous peuvent servir à interpeller les dirigeants politiques ou les organismes de financement :

Recueillir des données locales pour mieux documenter la conception et les prises de décisions concernant les mécanismes de financement en santé. Dans chaque pays, il est indispensable de disposer d’une connaissance approfondie de l’épidémiologie et des freins qui pourraient s’opposer au déploiement du dépistage du cancer du col de l’utérus et, si nécessaire, à l’accès aux traitements, afin de donner la priorité aux solutions les plus efficaces et les plus durables. Ces analyses doivent aussi permettre d’identifier et de résoudre les problèmes de financement et de distribution des ressources au sein des systèmes de santé.

Déterminer les capacités de financement au niveau national dans chaque pays et la disponibilité de services de qualité à l’aide d’outils existants d’évaluation et de projection des coûts pour concevoir des programmes d’élimination adaptés et réalistes. À ce titre, des solutions adaptées aux possibilités et aux ressources de chaque pays seront plus pérennes. Les outils actuels d’évaluation et de projection des coûts doivent être utilisés en priorité pour identifier les opportunités et les insuffisances afin de pouvoir étendre progressivement les programmes d’élimination au niveau national. Leur bon fonctionnement repose sur une approche systématique et organisée, qui sera plus facile à déployer dans le cadre d’une couverture sanitaire universelle efficace, intégrant la budgétisation et la planification des services de santé.

Favoriser l’intégration de cet objectif aux enjeux politiques, au financement, à un programme et aux services de santé pour une efficacité durable. Les approches cloisonnées de la santé publique créent des inefficacités pouvant être minimisées ou complètement évitées. Les synergies avec d’autres priorités de santé publique, comme le VIH ou la planification familiale, doivent être recherchées. Le cadre de la stratégie mondiale de l’OMS pour l’élimination doit être utilisé pour promouvoir l’intégration financière. Un engagement fort des preneurs de décision aux niveaux mondial, national, programmatique et des services doit être encouragé pour s’assurer que l’intégration soit optimale et que tous les bénéfices en soient tirés.

Privilégier des solutions innovantes optimisant différentes sources de financement pour compléter le financement national. Dans des contextes de faible revenu, le financement national dédié aux services de lutte contre le cancer, dont le cancer du col de l’utérus, n’est pas suffisant pour développer des programmes à l’échelle nationale. Les conséquences financières mondiales de la pandémie de Covid-19 impacteront à long terme le financement de la santé. Les pays concernés doivent accroître leurs dépenses nationales de santé et améliorer leur utilisation des impôts et des systèmes d’assurance maladie, tout en favorisant l’utilisation d’autres systèmes de financement alternatifs lorsqu’ils sont disponibles. Des approches en consortium permettant de mobiliser des fonds auprès de banques de développement en combinant financement public et privé tout en favorisant l’expertise et la rapidité doit être envisagé.

Naka Kondo

Publié le 31-03-2021 dans The Economist

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