La Cité de Naaba Kango a servi ce vendredi 21 mai 2021 de cadre de lancement d’un projet au profit des adolescents et jeunes dénommé, « Projet santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes au Burkina-Faso ».
Ce projet, financé à hauteur de plus de 6 milliards de FCFA, concerne les adolescents et jeunes de 10 à 24 ans. Il couvrira des régions de la Boucle du Mouhoun, de l’Est, du Nord, du Sahel et du centre-Nord. Le projet sera mis en œuvre par le Fonds des Nations Unies pour la Population et vise l’amélioration de l’accès des adolescents et jeunes de ces régions à l’information et prestations de services de qualité de santé sexuelle et reproductive, et de planification familiale. Et ce, à travers le renforcement de leur autonomisation, de l’offre des services et la promotion d’un environnement durable.
Le projet va s’articuler sur trois composantes. La première va concerner le renforcement des capacités des adolescents et jeunes scolarisés et non scolarisés y compris les personnes déplacées internes pour faire des choix et prendre des décisions éclairées sur leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs. Il sera question au cours de cette étape de fournir l’information de qualité sur la santé sexuelle et reproductive, la planification familiale aux ados et jeunes de 10 à 24 ans.
La deuxième composante concernera l’offre des services de santé sexuelle et planification familiale, de VIH/SIDA, IST, les violences basées sur le genre dans les structures publiques, privées et au niveau communautaire. Au cours de la troisième composante, il sera question de travailler pour un environnement favorable aux changements de normes en faveur des droits de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes. Le plaidoyer et le renforcement des capacités des leaders d’opinion, des décideurs sont des activités qui seront entreprises au cours de cette étape.
Dr Alimata Diarra Nama, représentante de l’OMS, par ailleurs représentante du représentant résident de l’UNFPA a soutenu que « les besoins en matière de santé de la reproduction ne sont pas satisfaits. « Les personnes se retrouvent privées du droit de faire des choix fondamentaux pour leur propre corps et leur propre avenir. Une situation qui a des répercussions sur le bien-être de leur famille et sur les générations futures », a-t-elle souligné.
Tout en affirmant que les jeunes sont le fer de lance de la capture du dividende démographique, Alimata Diarra Nama appelle à la préservation de la Santé Sexuelle et Reproductive de ceux-ci. C’est ainsi qu’elle a émis le souhait de voir ces jeunes avoir le plein accès à des informations.
Elle a signifié que le « Projet Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescents et Jeunes au Burkina Faso », est développé pour répondre à ces problématiques citées plus haut. « Il entre en droite ligne des objectifs de la politique nationale de la jeunesse, du plan stratégique sur la santé des jeunes et mettra l’accent sur le renforcement des compétences et des capacités d’agir des adolescents et des jeunes scolarisés et non scolarisés, y compris les personnes déplacées internes à faire des choix et prendre des décisions éclairées sur leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs » a-t-elle précisé.
Financé par le royaume des Pays-Bas, le chargé des affaires de l’ambassade des Pays-Bas au Burkina Faso, Marteen Rush a indiqué que ce projet fait partie des 17 projets bilatéraux que finance son pays via son ambassade au « Pays des hommes intègres ».
Il a mentionné que l’adolescence est une étape de transition, de maturation physique et d’acquisition des rôles sociaux qui est associée à l’émergence d’une conscience de la sexualité. « À cette période de la vie, les jeunes sensibles à la pression des pères, peuvent prendre des décisions irrationnelles mettant leur vie en danger », a-t-il dit.
Selon ses propos, si cette période n’est pas bien suivie, elle expose de nombreux jeunes à tout genre de dangers comme des grossesses précoces chez les jeunes filles, des avortements et des IST. Il a laissé entendre que les garçons ne sont pas de ces dangers.
« Le droit à une information complète à la santé sexuelle et reproductive et les droits aux services de santé sexuelle et sexuelle reproductive sont des droits universels », a-t-il rappelé.
Marteen Rush a informé qu’à ce financement s’associe celui de l’accompagnement technique financier de la construction de cinq centres médicaux avec antenne chirurgicale et d’un CHU à Fada. Il a expliqué que tous les projets que son pays finance sont en phase avec les politiques nationales.
Pr Charlemagne Ouédraogo, ministre de la Santé, a soutenu que les jeunes sont des partenaires précieux à considérer dans le processus de développement des Etats. « Dans le même temps, les sillons qui nous parviennent des phénomènes socio-sanitaires divers développés autour dans ces milieux d’espoir que sont les adolescents et les jeunes nous interpellent et nous obligent à porter une extrême attention sur ces moteurs développement durable », a-t-il déclaré.
Il a poursuivi que la population du Burkina Faso est très jeune. La tranche d’âge de 10 à 24 ans s’élève à plus de 7 millions selon le ministre de la Santé. « La fécondité des adolescents et des jeunes est très élevée. Les 15 à 19 ans ont déjà utilisé une méthode contraceptive au cours de leur vie, en raison de l’accès limité à ces informations de services de santé et les droits de santé sexuelle et reproductive, y compris la contraception », a-t-il relevé.
Les ministères de la jeunesse, de la santé, de l’action sociale et de l’éducation sont impliqués dans la mise en œuvre de ce projet qui s’étendra sur cinq ans durant.
Willy Sagbe
Publié le 21-05-2021 dans burkina24