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Une stratégie nationale de passage à l’échelle pour rapprocher les services de planification familiale des populations

La planification familiale est reconnue comme une stratégie phare pour l’atteinte de la plupart des objectifs de développement durable. C’est ainsi que le Burkina-Faso a adopté en 2017 le Plan National d’Accélération de la Planification Familiale (PNAPF) 2017-2020. L’une des stratégies de ce plan est la délégation des tâches de l’offre des services de la planification familiale.

La délégation des tâches consiste d’une part à autoriser les agents de première ligne à offrir les méthodes contraceptives de longue durée d’action (implants et dispositifs intra-utérins) dans les centres de santé publics et, d’autre part, à autoriser les Agents de Santé des services à Base Communautaire (ASBC) à offrir la pilule, les condoms et les contraceptifs injectables (DMPA-SC : Sayana Press). Après une phase pilote réussie dans les districts sanitaires de Dandé (Hauts-Bassins) et Tougan (Boucle du Mouhoun), le plan de passage à l’échelle de la délégation des tâches est étendu à tous les districts sanitaires.

L’Union Européenne, à travers le Programme Population, accompagne le ministère de la Santé dans la mise en œuvre effective de la délégation des tâches dans les régions du Centre-Est, de l’Est, de la Boucle du Mouhoun et du Centre-Ouest. Le Programme Population travaille avec les agents de santé et avec les acteurs communautaires pour guider la décision des femmes et des couples dans le choix de la taille de la famille ou du moment pour concevoir un enfant, dans une démarche de concertation et d’écoute permanente.

C’est ainsi que dans la mise en œuvre du projet « Promotion de la santé de la reproduction et de l’état civil : Ensemble pour une meilleure santé des familles, jeunes et adolescents au Centre-Est et à l’Est du Burkina Faso (PROSARE) » sur la période 2019-2022, le consortium Plan International/Jhpiego/ABBEF mène des activités de planification familiale.

Dans les régions du Centre-Est et de l’Est, zone d’intervention du projet, des sessions de formation sur site ont été organisées pour la création de la demande et de l’offre de services de planification familiale dans 160 formations sanitaires au profit de 1 003 prestataires de santé (médecins, sages-femmes/maïeuticiens, infirmiers(ères), accoucheuses, agents itinérants de santé).

Pour ce qui est du volet acteurs communautaires, ce sont 320 Agents de Santé à Base Communautaire (ASBC) issus des 160 villages pilotes qui ont reçu une formation sur la distribution à base communautaire des produits contraceptifs et l’injection de DMPA-SC (Sayana Press). Ces derniers sont issus de la communauté, connaissent bien les réalités du terrain, les défis et sont une solution aux problèmes d’éloignement des centres de santé.

Pauline Kaboré, ASBC du village de Kombéolé, dans la commune de Andemtenga, région du Centre-Est, témoigne : « Dans le village, mon travail consiste à sensibiliser et à aider les villageois à faire des choix éclairés sur les méthodes contraceptives. Nous avons reçu notre formation d’agent de santé à base communautaire au Centre de santé et de promotion sociale de Andemtenga. Nous sommes deux à avoir été choisis par la communauté pour assurer cette tâche. J’organise des causeries éducatives de groupe et des visites à domicile dans les familles sur la planification familiale ».

Grâce au travail de Pauline Kaboré, les femmes du village de Kombéolé ont facilement accès aux méthodes de contraception. Aussi, l’ASBC est disponible et accessible pour répondre à leurs préoccupations. Ce qui est confirmé par Claire Sandwidi, habitante du village et utilisatrice de méthode de planification familiale : « C’est lors d’une causerie éducative avec les autres femmes sur la planification familiale, que j’ai été orientée vers l’ASBC Pauline pour obtenir toutes les informations sur la planification familiale.

Depuis que j’ai adopté la méthode contraceptive, je suis beaucoup plus disponible pour mes différentes activités. Les enfants sont en bonne santé. Ce qui nous permet d’économiser pour d’autres besoins. La planification familiale nous permet à mon mari et moi d’attendre le bon moment pour avoir nos enfants. Je suis en bonne santé, mon mari aussi, ainsi que mes enfants ; toute la famille est épanouie. Grâce à la délégation des tâches, les femmes n’ont plus besoin de parcourir des kilomètres pour se rendre au centre de santé et pouvoir bénéficier des services de planification familiale.

Dans le cadre du Programme Population, entre février 2020 à janvier 2021, 568 ASBC ont été formés sur la délégation des tâches. Leurs conseils ont permis à 5 587 femmes d’adopter leur première méthode de planification familiale. Ils ont aussi sensibilisé plus de 96 680 personnes (hommes, femmes et adolescents) à la planification familiale. Ce sont également plus de 19 000 visites à domicile, entretiens counseling, débats de sensibilisation qui ont été conduits par les ASBC.

La planification familiale est un moyen essentiel pour maintenir la santé et le bien-être des femmes et de leurs familles. Elle contribue à réduire de 30% le ratio de mortalité maternelle et de 20% le taux de mortalité infantile. Chaque femme doit donc y avoir librement accès. C’est pourquoi la planification familiale est gratuite sur toute l’étendue du territoire burkinabè depuis le 1er juillet 2020.

Pour en assurer la promotion, le gouvernement burkinabè organise chaque année, depuis 2012, la Semaine Nationale de la Planification Familiale (SNPF). Pour cette année 2021, la semaine se tient du 3 au 9 mai sur toute l’étendue du territoire national.

Publié le 3-05-2021 dans Lefaso

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