30 novembre 2022
Parler des aspects liés à la santé sexuelle et reproductive reste encore tabou dans la société malienne. Pourtant, c’est un droit pour les adolescents et les jeunes. Pour combler ce vide, des acteurs œuvrant pour la promotion du droit à la santé de la reproduction optent pour l’éducation sexuelle par les pairs.
Dans notre pays, rares sont les parents qui discutent de santé sexuelle et reproductive avec leurs enfants. Pour s’informer, les jeunes se rabattent sur leurs aînés, sur Internet ou d’autres sources. « Je préfère m’informer sur la santé de la reproduction sur les réseaux sociaux et par mes pairs. Néanmoins, je souhaite qu’il ait assez de contenus de sensibilisation en ligne, notamment sur Facebook, Tik-Tok, Instagram », témoigne Na Coulibaly, jeune étudiante.
« Il faut rapprocher les jeunes où qu’ils soient pour leur donner des informations fiables sur la santé de la reproduction afin qu’ils adoptent des comportements responsables », propose Souleïmane Diallo, militant pour la promotion de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et jeunes.
La meilleure approche pour une éducation sexuelle responsable serait de maintenir l’éducation par les pairs. La pair-éducation est une stratégie de sensibilisation des jeunes par des jeunes de la même tranche d’âge. Elle consiste à former des jeunes sur les notions de santé de la reproduction afin qu’ils puissent informer et sensibiliser leurs pairs sur les notions apprises.
En fonction de l’évolution, les types et les formes de pair-éducation doivent innover. « De nos jours, il est impossible d’atteindre tous les jeunes du Mali de façon standard. Nous devons donc aller vers la segmentation de la pair-éducation », explique Ibrahima Traoré, responsable du programme jeunes de Population service international (PSI) Mali. « Certains jeunes n’ont pas été scolarisés, d’autres œuvrent dans des activités informelles, il y en a aussi qui sont professionnels de sexes. Alors, certaines catégories de jeunes ne se sentiront pas à l’aise de recevoir des informations par d’autres », nuance-t-il.
Pour que les messages de sensibilisation passent, Ibrahim Traoré préconise que « chaque catégorie de jeunes soit informée et sensibilisée par leur semblable ». C’est pourquoi il est nécessaire de tenir compte de la segmentation de la pair-éducation par âge, par affinité, par classe sociale, par zone et surtout par intérêt.
Etant donné que la pair-éducation par communication interpersonnelle est plus concrète en termes d’impact, aujourd’hui il faut s’adapter à la réalité du monde, s’orienter vers les besoins des jeunes et développer des stratégies adaptées en tenant compte de la digitalisation.
Le développement technologique et l’avènement des réseaux sociaux ont fait des adolescents et jeunes des accros à ces outils. C’est alors une opportunité à saisir pour développer la pair-éducation en ligne ou e-pair éducation.
La pair-éducation en ligne ne peut pas remplacer l’éducation physique. Pour Souleïmane Diallo, « c’est par la pair-éducation sur le terrain qu’on peut capitaliser sur les comportements des jeunes à travers les échanges ». Il ajoute que « le message passe convenablement lors des échanges physiques que via Internet ».
Ibrahim Traoré abonde dans le même sens : « Cette méthode de pair-éducation a ses limites. Car non seulement la connectivité ne couvre pas tout le Mali, mais aussi tous les jeunes n’ont pas accès aux outils qui leur permettent d’accéder à ces plateformes.»
En outre, pour informer et sensibiliser le maximum d’adolescents et jeunes, ces deux méthodes doivent être combinées pour une complémentarité.
Publié le 15-11-2022 dans Benbere
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