29 décembre 2021
La première édition de la Campagne Nationale de Planification Familiale a été officiellement lancée jeudi dernier à Cotonou. Organisée cumulativement avec la semaine de survie de l’enfant, ladite campagne vise à encourager l’adhésion massive des populations aux méthodes contraceptives modernes. Une initiative qui vise à renforcer la santé de la mère et de l’enfant.
« Les recherches montrent que si les femmes avaient la possibilité d’espacer leurs accouchements de trois ans, la mortalité infantile chuterait de 24% et la mortalité des moins de 5 ans de 35%. Faciliter l’accès des adolescentes aux moyens de contraception moderne est un point de départ essentiel pour améliorer la santé à long terme, mais également pour améliorer la santé maternelle et néonatale », a fait savoir la Représentante de l’UNFPA.
Quant à la Ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance, Véronique Tognifodé, elle a déploré le faible taux de prévalence contraceptive face à une telle croissance démographique.
« L’enquête démographique de santé 2017-2018 a révélé que l’indice synthétique de fécondité au Bénin est de 5,7 enfants par femme alors qu’il était établi à 4,9 enfants par femme. De plus, la population est essentiellement jeune. Plus de 25% sont âgées de 15 à 49 ans. Notre croissance économique n’est pas suffisante pour faire face à cette fulgurante montée démographique qui en résulte avec ses corolaires socioéconomiques et surtout, en termes d’occupation professionnelle », a-t-elle martelé.
La situation sanitaire de la femme, du nouveau-né, de l’enfant, de l’adolescent et du jeune demeure une préoccupation majeure. Car, selon les résultats de l’enquête démographique de santé 2017-2018, le ratio de la mortalité maternelle tourne autour de 391 pour 100000 naissances vivantes avec un indice synthétique de fécondité estimé à 5,7 enfants par femme, une prévalence contraceptive des femmes en union de 12,4%.
En ce qui concerne les adolescents et jeunes, on note, d’après les résultats de l’enquête démographique 2017-2018, que les adolescentes contribuent pour 1/5 de décès maternels et que la prévalence contraceptive des adolescentes de 15 à 19 ans reste faible et tourne autour de 4%, a fait savoir le Ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin.
Et de poursuivre, le Bénin s’est engagé à réduire, dans le cadre des objectifs pour le développement durable, le taux de mortalité maternelle en dessous de 125 pour 100 000 naissances vivantes et le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans en dessous de 10 pour 1 000 naissances vivantes et de doubler la prévalence contraceptive à 24% d’ici 2030.
Pour ce faire, la couche des adolescents et jeunes de la tranche d’âge de 10 à 24 ans doit être particulièrement ciblée par nos interventions car, elle se trouve confrontée à d’importants problèmes de santé sexuelle et de la reproduction dont entre autres, la non utilisation des méthodes contraceptives dans un contexte de rapport sexuel non protégé, la fréquence des grossesses non désirées, des avortements provoqués et leurs complications, l’utilisation de sources d’informations non fiables en matière de santé, le commerce sexuel du fait de la dépravation des mœurs et de la situation économique précaire.
Publié le 29-12-2021 dans MatinLibre
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