La promotion de la Planification Familiale (PF) dans la région de Diourbel (centre) doit servir de levier pour aider à la réduction de la mortalité maternelle et infantile aujourd’hui « problématique avec un taux de contraception faible de 78% » a plaidé le médecin-chef de région, Dr Mame Balla Mboup.
En 2016, la Région médicale a recensé 115 décès maternels dans les structures de santé alors que le taux national fait par le Recensement général de la population fait état de 350 décès pour 100 000 naissances vivantes, a relevé Dr Balla Mbacké Mboup lors d’une présentation faite pour des journalistes dans le cadre d’une visite d’étude sur la PF au niveau de la Région médicale de Diourbel.
« Ces décès sont dus à des grossesses à risques non planifiées dont les grossesses précoces, les grossesses trop rapprochées, trop tardives, trop nombreuses. Si la PF était performante dans la région elle aurait impacté sur la planification des grossesses pour éviter les décès maternels », a dit le médecin-chef de région.
Le plan national de planification familiale vise l’amélioration de l’état de santé de la population en général et à la réduction de la mortalité et morbidité maternelle, néonatale et infantile par la prévention des grossesses à risque (précoces, nombreuses, rapprochées et tardives) et non désirées et la prise en charge de l’infertilité et l’infécondité.
Ainsi le concept d’espacement des naissances matérialisé au niveau de ce plan de promotion par la campagne médiatique « Moytu Nef » est juste un « espace inter-génésique d’au moins 3 ans après une grossesse et 06 mois après un accouchement ».
L’utilisation de produits contraceptifs est ainsi recommandée par les prestataires de santé pendant cette période pour une bonne santé du couple mère-enfant. « La PF est un important facteur et une grosse intervention pour la réduction de la mortalité maternelle », poursuit le médecin.
« Les zones péri-urbaines, dans une situation de précarité et de paupérisation, sont également pourvoyeuses de décès maternels. Ce sont des zones qu’il faut attaquer pour faire la promotion de la planification et lutter contre la mortalité maternelle », a dit Dr Mboup.
Pourtant dans la région, « dans tous les trois districts sanitaires la situation de la PF est très faible, le district de Touba qui polarise 25 postes de santé est à 6%, là où Mbacké s’érige en tête de pont avec 12,5% ».
Aujourd’hui, « un des grands défis de la région médicale est d’amener le Taux de prévalence contraceptive des femmes en union de la région de 7% à 31% en 5 ans en le multipliant par 5 ou progressant de 7 points en moyenne par année », renseigne-t-il.
Cela correspondant à un recrutement progressif et un maintien dans le Programme de 156 198 femmes en fin 2020 en réduisant en même temps les besoins non satisfaits de 26,8% à moins de 15%.
En perspective de l’atteinte de ces objectifs d’ici 5 ans la région médicale compte sur une « mobilisation sociale continue et un plaidoyer pour créer la demande et trouver des fonds nécessaires pour le plan régional de planification familiale ».
Il s’agit également pour les autorités médicales d’aller vers un vaste programme de renforcement des compétences de tous les acteurs impliqués, de l’équipement des services de PF et de la disponibilité des produits, mais également une forte implication du secteur privé et du niveau communautaire dans l’offre de service de PF.
La région de Diourbel reste une « zone stratégique » dans la mise en œuvre du Cadre stratégique national de Planification familiale et présente un dispositif d’offre qu’il faut rentabiliser pour capter la demande potentielle existante avec la satisfaction des besoins.
Ainsi la Direction de la Santé de la Reproduction et de la Survie de l’Enfant a fait de Diourbel une région stratégique en matière de promotion de la Planification familiale avec un objectif de 31% d’ici 2020.
En effet, renseigne le médecin chef, « si le niveau national doit être performant c’est à partir de la région de Diourbel ».
Mais pour atteindre l’objectif très ambitieux de 31% de TPC en 2020, il faut, a estimé Dr. Mboup, « de gros investissements sur les services de santé et leur organisation et sur la communication et le plaidoyer, la supervision formative et le suivi évaluation ».
Outre l’accès à des produits contraceptifs pour gérer la survenue des grossesses dans un temps génésique d’au moins deux ans pour la Mortalité maternelle
Psanté de la mère et de la fille, la question de l’accès à un personnel qualifié au moment de l’accouchement et de l’accès en temps opportun à des soins obstétricaux d’urgence en cas de complications.
L’autre gros défi de la région reste également les consultations prénatales avec un taux très faible d’achèvement situé à 34%.