8 août 2019
La santé de la mère, celle de l’enfant et de l’adolescent constituent aujourd’hui encore une préoccupation importante en Afrique. Comment améliorer le système de santé pour le bien être de la femme, de l’enfant et de l’adolescent dans nos pays : telle est l’autre préoccupation des représentants de six pays (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Niger, Sénégal et Sierra Leone) qui échangent sur le sujet depuis lundi dernier à Accra au Ghana. Intitulé cours d’été des écoles de la mi- année et du nouvel an en Afrique de l’ouest, cet atelier porte sur la santé de la mère, celle du nouveau- né, de l’enfant et de l’adolescent. Il rentre dans le cadre du programme bilingue (anglais français) du COMCAHPSS et vise également à aider les participants à acquérir des compétences en leadership, en changement des politiques publiques, en communication et en plaidoyer.
Au cours des travaux, l’accent sera mis sur la facilitation du développement et du renforcement du leadership personnel, d’équipe opérationnelle et stratégique, la formulation et la mise en œuvre des politiques de santé pour le bien être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents (WNCAW) dans les pays. L’importance de ce thème a été soulignée par le directeur de la Faculté de la santé publique du Ghana ainsi que les responsables de plusieurs autres structures présents à la cérémonie d’ouverture intervenue lundi dans la soirée à l’hôtel MENSVIC d’Accra.
Le Niger est représenté à cette rencontre par Dr Dagobi Abdoua et Dr Ali Bako Mahaman Tahirou du LASDEL, Dr Ibrahim Souley, directeur général de la Santé de la Reproduction, Dr Halima Moumouni, Chef de Division santé des adolescents et jeunes et Mariama Abdou Gado du Réseau des jeunes ambassadeurs du Niger.
Pour le Directeur Général de la Santé de la Reproduction, Dr Ibrahim Souley, cette session de formation ambitionne la mise en place dans les pays, des équipes multi sectorielles, multidisciplinaires en charge des questions de transformation, de renforcement de leadership, les critiques sur les programmes et les politiques publiques en matière de santé de la reproduction et de renforcement des capacités des acteurs dans le plaidoyer pour un changement de comportement social sur les questions de santé de la reproduction. « Cela pour qu’on ait un noyau d’équipe pays sur le leadership affiché pour la conduite de la coordination de ces programmes de santé de la reproduction, mais également sur la conduite de l’analyse des systèmes de santé de la reproduction pour un changement de politique publique ». Pour Dr Ibrahim Souley, il s’agit aussi « d’engager des acteurs publics dans le plaidoyer pour que l’analyse critique du système de santé puisse s’adresser à partir des problèmes identifiés, des solutions qui doivent être engagées et appliquées pour la résolution des problèmes qui se posent en termes de défis, de la très forte mortalité et morbidité, néonatale, infantile, celle des adolescents et des questions de la santé de la reproduction».
Le Niger a fait beaucoup de progrès en matière de promotion de santé de la reproduction. Mais il y a également des défis. Le Directeur Général de la Santé de la Reproduction explique que selon l’enquête EDNS de 2006, le taux de prévalence contraceptive est de 6% au Niger. «A l’enquête de 2012, nous avons doublé cet indicateur et nous sommes à 12.2 pour le taux de prévalence contraceptive ». En ce qui concerne la mortalité maternelle, ajoute Dr Ibrahim Souley, elle était en 2006 de 648 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes. En 2012, elle est estimée à 535 décès pour 100.000 naissances vivantes et depuis 2015, le Niger enregistre 520 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes. Soit une réduction de 20% de 2006 à 2015. « Nous étions parallèlement pour la santé infantile à 123 décès des enfants de moins de un an pour 1000 naissances vivantes en 1998, 81% en 2006 et 51% en 2012. Donc nous avons fait des progrès en matière d’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant, mais les défis sont énormes », a-t-il affirmé.
Les équipes des différents pays participants ont poursuivi hier les travaux en groupe sur les mécanismes pour réduire la résistance aux politiques ainsi que sur le leadership et la maitrise de soi.
Fatouma Idé
Publié le 08-08-2019 dans le sahel
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