4 septembre 2023
Edouard Keita, un jeune Malien passionné, est un défenseur déterminé de la santé et de la jeunesse. Son engagement s’est développé depuis sa victoire dans un concours de sensibilisation au VIH jusqu’à son rôle clé au sein de l’Association Malienne pour la Protection et la Promotion de la Famille. En tant que défenseur des droits de la santé sexuelle et reproductive, il a œuvré pour l’inclusion des jeunes dans la campagne nationale pour la planification familiale et la création du mouvement « Jeunes Ambassadeurs SR/PF ». Son travail avec l’AMPPF a contribué à promouvoir la prévalence contraceptive au Mali, à établir des écoles des maris pour changer les attitudes masculines, et à étendre l’accès aux services de santé reproductive. Pour les jeunes souhaitant s’engager dans des causes sociales liées à la santé et aux droits sexuels et reproductifs, Edouard recommande la persévérance, la conviction et la collaboration avec des organisations partageant les mêmes valeurs pour façonner un avenir meilleur où ces droits sont respectés et promus.
Pouvez-vous nous parler un peu de vous et de votre parcours ?
Edouard KEITA incarne la détermination d’un jeune malien ayant converti sa passion en un engagement marquant. Titulaire d’une maîtrise en marketing et communication, son parcours illustre son dévouement pour la santé et la jeunesse. Dès le lycée, il gagne un concours de sensibilisation au VIH du Projet Jeunes du Ministère de la Jeunesse et des Sports, amorçant ainsi son appel pour la santé reproductive et les droits des jeunes. Guidé par une détermination inébranlable, Edouard devient Chargé de la Pair Éducation et des Initiatives de Développement de la Jeunesse. L’Association Malienne pour la Protection et la Promotion de la Famille (AMPPF/IPPF) retient son attention. Il s’implique au sein du Mouvement d’Action pour les Jeunes, devenant Secrétaire Général.
Au sein du Groupe des PTF Santé coordonné par l’USAID, il est Chargé de Communication, puis rejoint Marie Stopes International Mali, axée sur la Santé Sexuelle et Reproductive. En cinq ans chez Marie Stopes, Edouard promeut la jeunesse et les droits en matière de Santé Sexuelle et Reproductive, participant à des discussions mondiales. Son parcours incarne persévérance et passion. Son engagement pour la jeunesse et la santé inspire les générations et fait avancer des causes vitales. Sa voix, exemple concret de l’impact individuel dans un monde en évolution.
En tant que défenseur des droits de la santé sexuelle et reproductive, pourriez vous partager quelques-uns de vos accomplissements dans le domaine des SR/PF ?
En tant que défenseur des droits de la santé sexuelle et reproductive, mes réalisations sont significatives. Mon plaidoyer a conduit à l’inclusion active des jeunes dans la campagne nationale pour la planification familiale, où ils sont désormais indispensables. J’ai également facilité leur participation à l’élaboration de documents stratégiques liés à la SR/PF, une avancée dont je suis fier. J’ai joué un rôle essentiel dans la création du mouvement « Jeunes Ambassadeurs SR/PF », qui s’est étendu à tous les pays du Partenariat de Ouagadougou, sensibilisant efficacement aux enjeux de la SR/PF.
De plus, j’ai contribué de manière significative à la mise en place de 24 « écoles des maris », engageant 288 maris modèles, dans le cadre du projet BKN financé par l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Mali. Ces écoles ont été cruciales pour changer les attitudes et les comportements des hommes envers la santé sexuelle et reproductive. Mon engagement a été récompensé par diverses distinctions honorifiques, renforçant ma détermination à continuer à défendre les droits essentiels en matière de SR/PF, avec pour objectif ultime l’amélioration de la santé et du bien-être de tous.
Vous avez consacré de nombreuses années à la promotion de la Planification Familiale. Comment évaluez vous l’impact concret de la PF sur la qualité de vie des femmes au Mali ?
L’impact tangible de la planification familiale sur la qualité de vie des femmes au Mali est incontestable, résultant de nombreuses années de dévouement à sa promotion. Notre contribution la plus significative a été la création de la division santé familiale au Mali en 1980. Cette division a joué un rôle pivot dans l’élaboration de politiques de santé essentielles, notamment la déclaration de la politique de population en 1991. Nous avons également influencé la mise en œuvre de projets sectoriels de santé, symbolisée par le logo PF, conçu par l’AMPPF et adopté officiellement par l’État malien en 1995. Ce logo figure aujourd’hui sur les édifices publics de prestation de services, attestant de notre engagement.
De plus, la clinique pilote de l’AMPPF, établie en 1972, a servi de lieu de formation pour la première génération de l’École Nationale de Médecine du Mali. Elle a été cruciale pour l’introduction des premiers contraceptifs, qui sont désormais classés comme médicaments essentiels depuis l’initiative de Bamako. Au fil des ans, l’AMPPF a étendu son maillage à travers le territoire malien. Aujourd’hui, nous couvrons plus de 33 aires de santé grâce à nos services disponibles dans sept antennes régionales en plus du district de Bamako. Cette expansion a permis un accès plus large à la PF, donnant aux femmes la possibilité de faire des choix éclairés sur leur santé reproductive. En favorisant l’accès à l’information, à l’éducation, et aux services de PF, nous avons amélioré considérablement la qualité de vie des femmes au Mali, en leur offrant la liberté de décider de leur avenir reproductif. Notre engagement continuera à contribuer positivement à l’émancipation et au bien-être des femmes dans notre pays.
Dans votre travail de promotion de la planification familiale, quels défis avez-vous rencontrés et quelles stratégies avez-vous mises en place pour les surmonter ?
Dans notre travail de promotion de la planification familiale, nous avons été confrontés à plusieurs défis majeurs, mais nous avons également mis en place des stratégies pour les surmonter. Tout d’abord, l’un des principaux défis était de montrer notre impact dans l’augmentation du taux de prévalence contraceptive au Mali. Au niveau mondial, le Sommet de Londres sur la PF en juillet 2017 a renouvelé l’enthousiasme et l’engagement envers la PF. En Afrique de l’Ouest francophone, le Partenariat de Ouagadougou a été créé en 2011 pour accélérer l’utilisation des services de PF. Pour relever ce défi, en tant qu’ONG, nous avons intensifié l’offre de services, en mettant l’accent sur les méthodes de longue durée d’action. Nous avons également soutenu les campagnes nationales en faveur de la planification familiale pour sensibiliser davantage.
Le Plan d’Action National de la Planification Familiale (PANB) 2019-2023 du Mali est un élément essentiel de notre stratégie. Il renforce les acquis du PANB 2014-2018 en tenant compte des défis et des opportunités identifiés. Il détaille les interventions prévues pour les cinq prochaines années, visant à améliorer la santé et le bien-être de la population en fournissant des services de PF axés sur les droits humains et de haute qualité. En tant qu’ONG, nous collaborons activement avec le gouvernement pour atteindre l’objectif ultime du PANB, qui est d’atteindre un taux de prévalence contraceptive de 30 % d’ici fin 2023. En résumé, notre engagement envers la PF au Mali implique une intensification des services, un soutien aux campagnes nationales et une collaboration étroite avec le gouvernement pour relever les défis et réaliser notre vision d’un accès accru à la PF, contribuant ainsi à l’amélioration de la santé et du bien-être de la population.
L’implication des jeunes au sein de l’AMPPF semble jouer un rôle important. Comment leur participation influence-t-elle positivement la promotion de la PF ?
L’implication active des jeunes au sein de l’Association Malienne pour la Promotion de la Planification Familiale (AMPPF) joue un rôle essentiel dans la promotion de la planification familiale et de la santé reproductive en général. Cette implication est une pierre angulaire de notre mission, axée sur la réduction de la mortalité maternelle et infantile. Tout d’abord, l’AMPPF a placé les jeunes au cœur de sa gouvernance en créant le Mouvement d’Action pour les Jeunes (MAJ). Ces jeunes sont également considérés comme une cible prioritaire dans la prestation de nos services. Leur participation est cruciale car ils agissent comme des catalyseurs pour la demande de services de PF. Les activités qu’ils mènent, telles que les caravanes, les camps chantiers, les visites à domicile et les animations scolaires, ont un impact direct sur l’augmentation des chiffres de fréquentation de nos services.
Les statistiques démontrent que la fréquentation des services de PF connaît une augmentation notable après des activités intensives menées par les jeunes. C’est pourquoi notre plan triennal et notre programme budgétaire annuel incluent de nombreuses activités basées sur leurs propositions. Nous croyons fermement que rien ne doit être fait pour les jeunes sans leur participation active. Pour souligner l’importance que nous accordons aux jeunes, nous leur offrons des opportunités, y compris des postes à responsabilité au sein de l’AMPPF. Leur influence est si significative que 20 % des membres de l’instance de gouvernance, le conseil d’administration, sont des jeunes. En résumé, l’implication des jeunes au sein de l’AMPPF a un impact considérable sur la promotion de la PF, en favorisant la sensibilisation et en augmentant l’accès aux services de santé reproductive, contribuant ainsi à notre mission de réduire la mortalité maternelle et infantile.
Comment avez-vous réussi à sensibiliser les communautés aux enjeux de la santé sexuelle et reproductive, et comment cela a-t-il contribué à un changement positif ?
J’ai réussi à sensibiliser les communautés aux enjeux de la santé sexuelle et reproductive en adoptant une approche respectueuse des réalités sociales et culturelles de chaque contexte. Cette adaptation est essentielle pour susciter un changement positif. Prenons l’exemple des écoles des maris, une stratégie visant à impliquer les hommes dans la promotion de la planification familiale. Nous avons valorisé leur rôle en les laissant prendre l’initiative, car ce sont eux qui mettent en œuvre ces actions sur le terrain. De même, dans les écoles, nous avons mis en avant les jeunes, tandis que dans les groupements de femmes, nous nous sommes concentrés sur les femmes. Nous avons adopté des approches spécifiques pour chaque public cible.
Globalement, nous sommes satisfaits de notre contribution au bien-être de la population. Nos rapports d’activité regorgent de témoignages de personnes dont la vie a été positivement impactée grâce à nos efforts de sensibilisation et d’éducation en matière de santé sexuelle et reproductive. Cette approche axée sur les réalités locales et l’implication des différents groupes de la société a été un facteur clé de notre réussite dans la promotion de la santé sexuelle et reproductive.
Pouvez-vous partager une expérience ou une histoire inspirante de transformation personnelle ou communautaire résultant de vos activités en faveur de la santé sexuelle et reproductive ?
Je tiens à partager une expérience personnelle inspirante qui témoigne de la transformation personnelle et communautaire résultant de mes activités en faveur de la santé sexuelle et reproductive. Mon parcours a commencé alors que j’étais encore un jeune lycéen, en participant à un simple concours sur le VIH/Sida. Ce premier pas a rapidement suscité mon intérêt pour le domaine de la SR/PF. Avec une persévérance inébranlable et du courage, j’ai suivi de nombreuses formations et participé à des enquêtes. Aujourd’hui, je me trouve à la tête de la plus grande ONG nationale axée sur la santé reproductive et la planification familiale au Mali.
Mon parcours n’a pas été sans défis. J’ai rencontré d’autres jeunes engagés sur ma route, mais beaucoup ont abandonné en cours de route, peut-être par manque de courage ou de confiance en eux. Cependant, mon engagement continu m’a permis d’obtenir un emploi qui correspond à mes aspirations. Chaque jour, cet engagement se renouvelle en moi. En 2019, j’ai été sélectionné parmi les 120 champions les plus engagés au monde pour la SR/PF par la Fondation Bill et Melinda Gates Institutes. Cette reconnaissance m’a conduit à participer à la création du mouvement mondial des jeunes pour la SR/PF, appelé Global Roadmap for Action.
Si, au début de mon parcours, on m’avait dit que j’atteindrais cette position, je n’aurais probablement pas cru en la possibilité. Cependant, je veux rappeler aux jeunes en début de carrière que la persévérance, le courage et la détermination sont essentiels pour surmonter les obstacles et réaliser ses aspirations. Mon parcours est un exemple concret de ce que l’effort et la passion peuvent accomplir, et j’espère qu’il servira d’inspiration à d’autres jeunes qui souhaitent œuvrer pour la santé sexuelle et reproductive.
Dans quelle mesure la collaboration avec d’autres organisations ou partenaires a-t-elle renforcé l’impact de vos initiatives en faveur de la planification familiale ?
La collaboration avec d’autres organisations et partenaires a joué un rôle crucial dans le renforcement de l’impact de nos initiatives en faveur de la planification familiale. Un exemple concret de cette collaboration fructueuse est le Projet BKN, que nous menons en partenariat avec PSI Mali et Marie Stopes Mali, avec le soutien financier de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Mali. Cette initiative est actuellement en cours de sa deuxième phase, succédant à une première phase qui s’est étendue de juin 2016 à octobre 2020. Au cours de cette première phase, nous avons réalisé des avancées significatives, notamment le renforcement de la coordination des intervenants dans différentes régions du Mali, la promotion de la sécurité contraceptive, la création de la demande pour les services de planification familiale, et l’amélioration de l’accessibilité à des services de qualité à des tarifs abordables. Ces succès ont conduit à la continuation de ce projet pour la deuxième phase, qui se déroule officiellement depuis le 3 mars 2022 et se poursuivra jusqu’en 2025.
En outre, notre collaboration avec d’autres organisations, telles que la FEMAPH avec le soutien de l’UNFPA, a également été fructueuse. Ces partenariats sont tous alignés avec notre objectif commun d’augmenter le taux de prévalence contraceptive au Mali, en renforçant la sensibilisation, en élargissant l’accès aux services, et en travaillant ensemble pour améliorer la santé reproductive des communautés. En somme, la collaboration avec d’autres acteurs est essentielle pour maximiser l’impact de nos initiatives en faveur de la planification familiale, en combinant nos ressources, notre expertise et notre portée pour atteindre notre objectif commun de promouvoir la santé sexuelle et reproductive au Mali.
En regardant vers l’avenir, quels changements espérez-vous voir dans la vie des femmes et des jeunes en Afrique de l’Ouest grâce à vos efforts et à ceux de votre organisation ?
En regardant vers l’avenir, nous nourrissons de grandes aspirations quant aux changements positifs qui auront lieu dans la vie des femmes et des jeunes en Afrique de l’Ouest grâce à nos efforts et à ceux de notre organisation. Nous nous engageons fortement à transformer leur réalité actuelle. Tout d’abord, nous envisageons un avenir où les femmes et les jeunes occuperont une place centrale dans toutes les initiatives. Actuellement, 90 % de nos actions sont axées sur ces groupes démographiques, visant à leur offrir une vie saine et épanouissante. Nous voyons les femmes comme les piliers de toutes nos actions, ainsi que les jeunes. Nous ne nous limitons pas à la prestation des services du paquet minimum d’activités, mais nous travaillons également inlassablement à la défense de leurs droits. Dans un avenir proche, nous envisageons de voir les femmes et les jeunes jouer un rôle actif dans la société, s’exprimant sur des scènes de haut niveau pour la défense de leurs droits.
Conformément à l’article 16 de la Charte de Kourou Kan Fuka, nous aspirons à voir les femmes être pleinement associées à tous les niveaux de gouvernance, au-delà de leurs occupations quotidiennes. À titre d’exemple concret de notre engagement envers la représentativité, au sein du Conseil d’Administration de l’AMPPF, les femmes sont déjà à 50 % et les jeunes à 20 %, conformément à nos documents statutaires. D’ici à 2030, nous envisageons un avenir où les femmes seront autonomes et les jeunes pleinement responsables, contribuant activement au développement de leurs pays. Les mouvements tels que le Partenariat de Ouagadougou jouent un rôle clé dans cette transformation positive de l’Afrique de l’Ouest, et nous sommes déterminés à travailler sans relâche pour réaliser cette vision lumineuse.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui souhaitent s’impliquer dans des causes sociales et travailler en faveur de la santé et des droits sexuels et reproductifs ?
Aux jeunes aspirant à s’engager pour la santé et les droits sexuels et reproductifs, je recommande la persévérance et la conviction. Comprenez que le changement social est un processus à long terme, pas une victoire instantanée. Soyez prêts à surmonter les défis et à maintenir votre engagement. Restez informés et éduqués sur les questions de santé sexuelle et reproductive, collaborez avec des organisations partageant les mêmes valeurs et participez activement à des campagnes de sensibilisation.
Rappelez-vous que chaque petit progrès compte et que même les plus petits efforts peuvent faire une grande différence. La satisfaction morale de contribuer à sauver des vies et à améliorer la société est inestimable. Vous êtes en train de façonner un avenir meilleur pour les femmes et les jeunes. Continuez à travailler avec détermination, car votre impact est précieux, et les changements positifs surviendront avec le temps. En fin de compte, votre engagement en faveur de la santé sexuelle et reproductive est un acte noble qui aura un impact durable sur la vie des gens et sur la société dans son ensemble. Restez déterminés et continuez à œuvrer pour un monde où la santé et les droits sexuels et reproductifs sont respectés et promus.
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