Le Premier Ministre ivoirien, Robert Beugré Mambé a ouvert, le mardi 11 décembre 2023, à Abidjan dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire les travaux de la 12e Réunion Annuelle du Partenariat de Ouagadougou (RAPO) en présence de l’Ambassadrice des Etats Unis, celui du Canada et un parterre d’acteurs et de défenseurs des droits en Santé Sexuelle et Reproductive/Panification familiale.
Après le Niger en 2022, les pays membres du Partenariat de Ouagadougou (PO) se rencontrent en Côte d’Ivoire pour la 12e réunion annuelle. Près de 400 participants sur place et 900 en virtuel vont réfléchir autour du thème « Genre et santé reproductive : les stratégies pour un changement social et comportemental en faveur de la jeunesse ».
A l’entame, la Directrice de l’UCPO a ravivé la mémoire aux participants et hôtes de l’édition 2016 tenue pour la 1re fois à Abidjan, qui avait enregistré la création du Think Tank Jeunes du PO et lancé les toutes premières réflexions quant à l’agenda jeune qui en est à sa 5è année de mise en œuvre. Elle n’a pas manqué de justifier le choix de la Côte d’Ivoire pour l’édition de cette année.
« Ce n’est pas fortuit. Nous avons toujours pris soin de choisir les pays de la RAPO de façon équitable afin que les 9 pays puissent l’abriter et le choix de votre pays a été unanime par les membres de notre partenariat. Ce choix nous est apparu évident ces dernières années au vu des efforts significatifs de votre pays et du nombre d’utilisatrices additionnels engrangés chaque année, faisant de la Cote d’Ivoire une des locomotives du PO » — Marie Ba, Directrice de l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou
La Cote d’Ivoire s’active à mettre en place, d’ici 2030, 4 mesures phares. Il s’agit notamment de la gratuité de l’accès des femmes y compris les adolescentes et jeunes aux services de PF sur toute l’étendue du territoire ; l’augmentation de la contribution financière du gouvernement de 400 millions FCFA à 2 milliards 500 millions de FCFA ; la disponibilité des produits contraceptifs et l’institutionnalisation de la semaine nationale d’intensification de la PF. Ce fort engagement, souligne Robert Beugré Mambé, traduit l’adhésion au Partenariat de Ouagadougou et la détermination du pays à faire avancer l’agenda régional sur les questions de la SR/PF.
« En 2022, la Côte d’Ivoire a enregistré le plus important accroissement du nombre d’utilisatrice de méthodes contraceptives modernes avec un total de 121 milles nouvelles utilisatrices. Ce chiffre place le pays en tête en ce qui concerne l’adoption de nouvelles méthodes tandis qu’il occupe le deuxième rang en termes de prévalence contraceptive derrière le Burkina-Faso », a-t-il commenté. Selon le chef du gouvernement, depuis la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) qui s’est tenue au Caire en 1994, la Côte Ivoire a pris la décision stratégique de prioriser la Planification familiale dans le but de contribuer à la régulation de la croissance démographique et à une réduction significative de la mortalité maternelle, néonatale et infantile. L’objectif visé, affirme-t-il, consiste à accroitre le taux de prévalence contraceptive des femmes en âge de procréer passant de 25, 5% en 2022 à 32,3% d’ici à fin d’année 2025 conformément au Plan d’action national budgétisé (2022-2025) » — Premier Ministre de la Côte d’Ivoire, Robert Beugré Mambé
Des partenaires réitèrent leur soutien au PO
Ils sont deux à prendre la parole à l’ouverture de la rencontre : l’Ambassadrice des Etats-Unis en Côte d’Ivoire et son homologue du Canada. Pour Anderson Blanc, Ambassadeur du Canada en Côte d’Ivoire, c’est une fierté, d’être à ce grand rendez-vous pour célébrer « les efforts collectif » visant à accélérer l’accès aux services de SR/PF en Afrique de l’Ouest francophone. « Le Canada est un fiable partenaire du partenariat de Ouagadougou depuis 2017 », a-t-il rappelé tout en indiquant que « malgré les avancées, il y a encore du chemin à faire ».
Pour sa part, Jessica Davis Ba, Ambassadrice des USA, a fait savoir que le thème retenu pour cette année est particulièrement pertinente. « La jeunesse a besoin de notre engagement, de notre protection et de notre accompagnement. Les statistiques sont claires et alarmants. Au moins une femme sur 4 accouche avant l’âge de 18 ans en Afrique subsaharienne. Et en Côte d’Ivoire le pourcentage de jeune fille entre 15 et 19 ans qui ont été enceintes est de 23 % », a-t-elle indiqué. D’après la diplomate américaine, il est crucial d’avoir les jeunes au cours des échanges. « Chers jeunes nous sommes à votre écoute et prêts à vous accompagner dans la mise en place de programmes adaptés et répondant à vos besoins. Vous êtes les leaders d’aujourd’hui et de demain », a lancé Jessica Davis Ba.
Cette année, la RAPO a accueilli deux délégations de pays externes au réseau. Il s’agit de la République Démocratique du Congo (RDC) et du Madagascar. Des participants tchadiens sont également présents.