La numérisation transforme notre monde et offre aux jeunes des possibilités sans précédent d’accélérer le développement durable. Les technologies numériques telles que les appareils et services mobiles contribuent à faire progresser les (ODD).
En 2022, 3/4 des adolescents et jeunes agés de 15 à 24 ans étaient connectés. Ce taux est plus important que celui de tous les autres groupes d’âge. Ce qui démontre que le numérique est plus que jamais un outil au service des jeunes.
Cette année, le ton est donné par les nations unies pour la célébration de la journée internationale de la jeunesse est « le progrès à portée de clic : la jeunesse et le secteur numérique au profit du développement durable ».
A notre ère, la participation fiable et effective des jeunes à tous les niveaux passe par l’utilisation des outils numériques. Ils nous donnent une panoplie d’opportunités ainsi que la possibilité de briser les barrières, d’accéder à des informations de qualité et de réduire considérablement les coûts de production. C’est notre aubaine ! Juste par un simple clic, nous pouvons renforcer nos connaissances afin de jouer un meilleur rôle, collaborer sur ce qui nous implique des quatre coins du monde, exprimer nos opinions et créer du contenu (visuel, écrit, audio) qui nous parle pour aborder les questions qui nous interpellent dans nos différents Etats.
La communauté du Partenariat de Ouagadougou (PO) n’est pas en marge de cet élan pour l’implication des jeunes à travers le numérique. Depuis 2017, le PO est doté d’une stratégie jeune dont l’objectif est de nous impliquer pour créer un impact significatif dans l’acceptation et l’utilisation de la planification familiale dans ses 9 Etats. Plusieurs initiatives ont été développées par les jeunes et les partenaires pour faciliter l’accès à l’information et aux services, le travail collaboratif et les échanges et apprentissages à distance.
Les plateformes en ligne, applications et ressources digitales tels que “ADO AVANCE ENSEMBLE” mettent à disposition des adolescents et jeunes des informations et autres services fiables sur la SR/PF. Cette plateforme facilite la recherche de l’information sur notre corps et son fonctionnement tout en nous fournissant une éducation sexuelle adaptée et exempte de discrimination. Lancée en août 2022, l’initiative a jusque-là permis de toucher 500.000 adolescents et 300.000 jeunes dans 5 pays dont 4 du PO.
En 2022, en collaboration avec Breakthrough ACTION, un projet financé par l’USAID, des jeunes du Think Tank Jeunes du PO ont pris part à la création d’un chat bot, où sont développés des contenus adaptés aux adolescentes et jeunes sur leur santé sexuelle et reproductive. Selon le point focal jeune PO du Sénégal Demba Samba BA,
“cette plateforme a permis de réduire les problèmes d’accès à l’information sur les DSSR et contribuer à la prise de responsabilité des jeunes pour une vie sexuelle responsable. »
Le numérique nous donne également l’opportunité de palier aux gènes à poser des questions sur la SR dans nos sociétés où les tabous sont encore d’actualité. En Guinée Conakry, Gnoumagbé Diakité, chargée de communication du rassemblement des jeunes leaders de Guinée affirme :
“Avant j’avais du mal à me confier à un spécialiste ou à un proche par peur d’être jugée. Mais avec l’appli « Kouyé », je me sens très en sécurité. Je pose des questions et j’obtiens des réponses de façon confidentielle”.
Dans ce même ordre d’idées, lors d’une étude d’impact du projet C’est La Vie ! menée par l’ONG RAES, un jeune a déclaré “j’ai aimé les conseils de la page concernant les questions taboues […] ainsi que les débats. Cette page nous a apporté certaines informations, et nous encourage aussi. Depuis que je la consulte, je donne des informations et conseils à mes amis”
Le numérique contribue alors à une démocratisation et décentralisation des services de SR/PF dans la région et renforce à la prise de décision des jeunes pour une vie sexuelle responsable. C’est pourquoi la communauté internationale se doit d’engager davantage les Etats dans les résolutions pour une meilleure connectivité, l’accès des jeunes aux outils de l’intelligence artificielle, la sécurité des données et la formation pour une utilisation saine. Les Etats quant à eux sont attendus sur le terrain de la mise à disposition d’internet pour les jeunes, tout en tenant compte des inégalités de genre en la matière.
Marie Cynthia Ahamadah, youth lead à l’Unité de Coordination du PO estime d’ailleurs à cet effet que « les jeunes auraient bien plus d’impact dans leur communauté via les outils du numérique si internet leur était beaucoup plus accessible ».
La fracture numérique reste donc un défi majeur , surtout dans les pays en voie de développement où le problème d’accès à internet et de maitrise des outils du numérique se pose toujours. Malgré l’importance démontrée du numérique et des possibilités qu’il offre, son utilisation par la partie de la population la plus encline à produire le changement dans nos sociétés, les jeunes, reste bien limitée.
Sibila Samiratou Ouedraogo
Youth Lead