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Accès des jeunes à la Planification Familiale : les hauts et les bas d’une politique

Le Burkina Faso, à l’instar d’autres pays du monde, a entrepris d’impliquer les jeunes dans les campagnes nationales en faveur de la planification familiale. Plusieurs actions ont été entreprises dans ce cadre mais au constat, « beaucoup reste à faire » puisque, même les jeunes se disent mis à l’écart. Que faire ? Comment parvenir à une sexualité responsable sans une implication des principaux concernés ? S’il existe des structures de sensibilisation, il reste que les programmes eux-mêmes sont défaillants. Jeunes, éducateurs, sociologues et acteurs de la chaîne de la santé sexuelle et reproductive des jeunes semblent parler le même langage mais le chemin est encore long.

 La planification familiale ou l’espacement des naissances au moyen de méthodes contraceptives est l’une des voies de recours du Burkina Faso en vue d’assurer un développement contrôlé de sa population. Avec une structure démographique où les moins de 20 ans sont fortement dominants, l’implication des jeunes dans cette politique nataliste est plus qu’une nécessité. Et pour cause, a expliqué le chef de service Planification familiale à la Direction de la santé de la famille (DSF), Mathieu Bougma, l’activité sexuelle des jeunes et des adolescents est « de plus en plus précoce » et dans la majorité des cas, sans protection, ni contraception. Ce, par le truchement surtout, a-t-il dit, des  nouvelles technologies de l’information et de la communication, grâce auxquelles, les jeunes acquièrent de mauvais comportements.

Pour Adissa Konaté, responsable du Centre d’écoute pour jeunes de l’Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF), les grossesses non désirées, tributaires d’une sexualité précoce, « exposent les jeunes à des risques élevés de cancers et d’handicap ou de décès lors de l’accouchement ». A l’échelle nationale, la forte natalité qui en est aussi une résultante, pose à l’Etat un souci de planification appropriée des ressources pour un développement harmonieux du pays.

C’est fort donc de cela, que dans les plans d’accélération de la planification familiale dont la mise en œuvre implique le ministère en charge de la santé, certaines organisations de la société civile et les partenaires techniques et financiers, l’accès des jeunes aux services d’une sexualité responsable tient une place de choix, soutient Mathieu Bougma. Malheureusement, en dépit des actions menées,  « beaucoup reste à faire », confesse madame Konaté.

La forte proportion des jeunes, selon elle, nécessite le renforcement des actions à leur profit sur le terrain. En outre, a-t-elle poursuivi, les actions de sensibilisation qui avaient permis une baisse notable de la séroprévalence ont connu un relâchement au cours de ces dernières années. Ce  qui justifie l’augmentation des grossesses non désirées surtout en milieu scolaire.

Dans le même registre, Aïcha Ouédraogo, chargée de suivi et de programme du Réseau africain des jeunes contre le SIDA au Burkina Faso (RAJS/BF), a relevé que l’ancien plan de relance de la planification familiale (2013-2015) a présenté des insuffisances notables. « La prise en compte des jeunes n’était pas remarquable dans l’ensemble des offres de service », a-t-elle dit avant d’ajouter qu’il y a eu « un déficit au niveau de la promotion de certaines méthodes de planification en milieu jeune, notamment les pilules de lendemain ».

Mamady ZANGO (Les Editions Sidwaya)

Nadège YAMEOGO (Les Editions Sidwaya)

Valérie TIANHOUN (Les Editions « Le Pays »)

Le pays

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