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1971 Grossesses précoces enregistrées en milieu scolaire: La région de Sédhiou, première de la classe

Ce n’est pas si beau parfois de voir une fille aussi excellente gâcher ses études à cause d’une grossesse. Pour lutter contre ce phénomène qui fait des ravages dans le milieu scolaire sénégalais, surtout dans la région de Kolda, des séances d’éducation de la santé de la reproduction sont dispensées au niveau des Collèges d’enseignements moyens (Cem) pour sensibiliser davantage les élèves.

Ce qui se passe dans les écoles sénégalaises est terrible, même si le nombre de grossesses diminue d’année en année, mais il reste toujours très important. Pour l’année 2018, 1971 cas de grossesses précoces ont été enregistrés dans tout le Sénégal. Mais les régions sud du pays sont championnes en la matière avec Sédhiou qui a battu le record avec plus de 30 %. Ensuite viennent les régions de Kolda et de Ziguinchor. « Les régions du sud représentent plus de la moitié du pourcentage pour le territoire national », a déclaré Younoussa Sall, professeur de Svt au Cem de Saré Moussa de Kolda, et point focal du Groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (Geep) créé en 1994 pour venir en aide aux élèves.

En effet, les auteurs de ces grossesses ne sont que les élèves entre eux où le taux est très élevé et les étudiants, ensuite viennent les enseignants qui occupent un taux de 2,02 %. Entre ces deux couches, viennent les militaires, les travailleurs des Btp, les Jakartamen, entre autres. Raison pour laquelle, ce dernier a fait savoir que les responsabilités sont partagées et que les parents doivent être interpellés dans le combat de la sensibilisation qui ne doit pas être réservée uniquement pour les élèves. « Parfois les parents ont leur part de responsabilité surtout avec le port de tenues indécentes des filles », a-t-il déploré. Avant d’ajouter : « Parfois, ce n’est pas du tout aisé de voir une fille excellente qu’une grossesse gâte son avenir scolaire ».

Pr Sall s’exprimait en marge de la cérémonie officielle de lancement de la Santé de la reproduction des adolescents et adolescentes au Cem Sikolo de Kolda sur le thème : « Une information de qualité pour des prises de décisions responsables, sous l’égide de l’UNFPA en collaboration avec le Fonds français Muskoka. Dans les années 2005, révèle-t-il, 17 cas de grossesses ont été enregistrés dans le Cem de Saré Moussa. « L’année dernière on s’est retrouvé avec deux cas », a-t-il affirmé. Ce qui montre que chaque année le nombre diminue. Mais, cependant, à côté des grossesses précoces, il y a autre chose plus gênant que sont les mariages précoces qui font gaffes dans cette région.

Marie Sadio, élève en classe de cinquième au Cem de Sikilo, interrogée sur les grossesses, a conseillé à ses camarades de respecter les conseils de leurs parents et d’éviter l’absentéisme à l’école pour aller rendre visite à leurs copains. Ce qui peut être source de grossesse. Elle a profité de cette occasion pour lancer un message envers ses pairs : « Laissez les garçons et concentrez-vous sur vos études, parce que vous êtes appelées demain à être les leaders féminins de ce pays ». Abondant dans le même sens, Aïssatou Diallo, élève leader, animatrice au niveau du Lycée Bouna Kane de Kolda, de préciser : « Les grossesses sont plus fréquentes dans les Collèges d’enseignements moyens que n’importe quel autre établissement scolaire ».

Saër DIAL

Publié le 20-10-2018 dans lactuacho

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