Réalisée par l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique (Insae) avec l’appui de plusieurs partenaires techniques et financiers sur un échantillon de 15 928 femmes de 15-49 ans dans tous les ménages sélectionnés et 7 595 hommes de 15-64 ans, la cinquième enquête démographique et de santé (Eds V) révèle que ces sept dernières années, le rapport de mortalité maternelle est estimé à 391 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes…
Sur 100 000 naissances vivantes, 391 décès maternels sont enregistrés, selon l’enquête démographique et de santé (Eds V), réalisée sur le terrain en 2018. « L’EDSB-V a demandé aux femmes des informations sur la survie de leurs sœurs pour estimer la mortalité maternelle. Le rapport de mortalité maternelle comprend les décès des femmes pendant la grossesse, l’accouchement ou les 42 jours qui ont suivi l’accouchement à l’exclusion des décès dus à un accident ou à des actes de violence », informe l’enquête.
« La grande majorité (83 %) des femmes de 15-49 ans ayant eu une naissance vivante au cours des cinq dernières années a effectué au moins une visite prénatale auprès d’un prestataire formé (médecin, infirmière ou sage-femme). Le nombre et moment des visites sont également importants. La moitié des femmes (52 %) ont effectué au moins quatre visites prénatales et pour 51 % la première visite s’est déroulée avant quatre mois de grossesse », précise le rapport de synthèse de ladite enquête. Des résultats définitifs de cette enquête par sondage représentative au niveau national, il faut aussi retenir que l’efficacité des soins prénatals dépend de la qualité des services rendus lors des consultations. « Pour 71 % de mères, la dernière naissance a été protégée contre le tétanos néonatal. Parmi les femmes ayant reçu des soins prénatals pour la naissance la plus récente, 98 % ont eu leur tension artérielle mesurée et 94 % ont eu un prélèvement d’urine », peut-on lire dans le rapport d’enquête.
Retenons également que plus de 8 naissances sur 10 se sont déroulées dans un établissement de santé, la plupart dans le secteur public. Par contre, 15 % des naissances se sont déroulées à la maison. Globalement, 78 % des naissances ont été assistées par un prestataire formé, la majorité a été assistée par une infirmière ou sage-femme. La proportion des naissances qui ont été assistées par un prestataire formé varie sensiblement par département, passant de 48 % dans l’Alibori à 98 % dans l’Ouémé.
L’assistance à la naissance par un prestataire formé augmente avec le niveau d’instruction de la mère et avec le niveau du bien-être économique du ménage. Quant aux soins postnatals indispensables pour prévenir des complications après l’accouchement, il faut souligner que deux tiers de mères (66 %) ont reçu des soins postnatals dans les deux jours consécutifs à l’accouchement, mais 27 % de mères n’ont pas reçu de soins postnatals. « De même, 64 % des nouveau-nés ont reçu des soins postnatals dans les deux jours consécutifs après la naissance, mais 29 % n’ont pas reçu de soins postnatals », renseigne l’Eds V. Rappelons que la présente enquête fournit des informations dans plusieurs domaines comme la fécondité, l’activité sexuelle, les préférences en matière de fécondité et la connaissance et l’utilisation des méthodes de planification familiale, VIH/sida et des infections sexuellement transmissibles (IST) etc.
Aziz BADAROU
Publié le 16-04-2019 dans matin libre