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Interview

Antoine Fassou, activiste féministe et acteur de changement social

Antoine Fassou Loua milite pour l’abandon des mutilations génitales féminines et organise des campagnes de promotion des droits en santé sexuelle et reproductive pour les jeunes. Il est également engagé dans les cadres d’échanges pour une meilleure participation des jeunes dans le processus décisionnel des politiques. Son plus grand souhait est de vivre dans une société juste et égalitaire où les femmes ont les mêmes chances que les hommes, et où les adolescents et les jeunes ont accès à l’information et aux services de santé sexuelle et reproductive sans contrainte.

Qui est Antoine Fassou?

Antoine Fassou Loua est passionné par les questions liées à la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes ainsi que la planification familiale afin d’informer ses pairs sur leurs droits en santé sexuelle et reproductive. Originaire de Guinée, il est étudiant en Master en Santé Publique et milite pour la promotion de l’abandon des mutilations génitales féminines.

Passionné par le digital, Antoine est responsable de l’organisation des campagnes digitales de promotion des droits et de la santé sexuels et reproductifs, d’activités de sensibilisation et de renforcement des capacités, ainsi que de campagnes de sensibilisation visant à donner aux jeunes les moyens de faire des choix judicieux concernant leur bien-être sexuel. Dévoué à son militantisme en tant que défenseur des droits sexuels et reproductifs, il a assisté à plusieurs cadres d’échanges nationaux et régionaux pour une meilleure implication des jeunes dans le processus décisionnel des politiques et l’engagement dans son pays.

Avec votre expertise en matière de communication digitale, selon vous, comment la communication digitale peut être un levier pour un changement social ? Quel est le rôle des médias dans la lutte contre les stéréotypes de genre et la promotion des droits des femmes en Afrique de l’Ouest ?

La communication digitale implique une très grande diversité de canaux, due à la multitude de supports numériques qui existent. Les réseaux sociaux, par exemple, sont des vecteurs incontournables d’informations, de promotion et de sensibilisation à grande vitesse, et ils possèdent en outre une large audience qui est soit directement soit indirectement impactée par le changement de comportement social.

Les médias jouent un rôle primordial dans la promotion de l’information et dans la sensibilisation. Ils sont un véritable facteur de changement de comportement social incontournable dans la promotion de l’abandon des stéréotypes dans les communautés.

Vous vous définissez comme un défenseur des droits des femmes. Qu’est-ce qui motive votre engagement pour le respect des droits des femmes, l’égalité et leur autonomisation ?

Mon engagement personnel et mon militantisme sur les questions d’ordre prioritaire pour les femmes et les jeunes me motivent toujours à plus d’un titre pour œuvrer aux côtés de la société civile guinéenne dans le but de contribuer d’une manière efficace au changement social. Pour moi, favoriser la mise en œuvre des programmes permettant d’autonomiser les filles et les femmes afin de participer pleinement à la vie économique dans tous les secteurs est un pari à gagner dans l’approche genre pour atteindre les objectifs internationaux de développement durable et améliorer les conditions de vie des femmes.

Pensez-vous que l’environnement juridique africain soit favorable à l’épanouissement de la femme et lui permette de jouir pleinement de ses droits en santé sexuelle et reproductive ?

En Afrique, précisément en Guinée, malgré l’existence des textes de lois qui protègent les filles et les femmes, il reste encore à promouvoir leur application pour permettre aux filles et aux femmes de jouir pleinement de leurs droits en santé sexuelle et reproductive. L’environnement judiciaire n’est pas favorable, malgré les efforts fournis par nos États et les partenaires au développement. Non seulement l’accès à l’information reste un véritable handicap, tant chez les autorités que chez la population, mais aussi l’insuffisance de l’offre de services de santé sexuelle et reproductive est un véritable problème de santé publique qu’il faut penser.

Avec un long parcours d’activiste, comment avez-vous réussi votre insertion professionnelle ? 

L’activisme est pour moi ce que les vaisseaux sanguins sont pour l’organisme. Activiste à la base, aujourd’hui je suis Coordinateur national de l’ONG Global Media Campaign to end FGM en Guinée, ce qui fut d’ailleurs pour moi une porte d’entrée dans la vie professionnelle. Les rapports humains étant l’un de ses principaux atouts, grâce à l’activisme j’arrive à beaucoup travailler avec d’autres jeunes leaders défendant les mêmes causes au niveau de la sous-région tout comme dans le monde à travers des plateformes digitales.

Regardant vers l’avenir, quel est votre plus grand souhait pour la vie des femmes et des jeunes en Afrique de l’Ouest ?

Mon plus grand souhait, c’est de vivre dans une société plus juste et égalitaire où les femmes et les filles ont les mêmes chances que les hommes sur tous les plans. Je rêve d’un monde où les adolescents et les jeunes ont accès à l’information concernant leur santé sexuelle et reproductive, mais aussi d’un accès aux services de santé sexuelle et reproductive sans aucune contrainte.

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