L’Initiative OASIS Niger a organisé, hier matin à Niamey, en collaboration avec la Direction Nationale de la Planification Familiale, un atelier de dissémination de résultats des travaux de recherche et action sur la planification familiale chez les jeunes, les consultations natales en groupe et l’approche de counseling par segmentation. Cette étude examine l’influence de la religion et de l’environnement social de proximité sur l’acceptation des services de santé de la reproduction chez les jeunes de 15-24 ans au Niger.
Selon le Directeur de l’Initiative OASIS Niger, Dr. Nouhou Abdoul Moumouni, le présent atelier vise à partager les résultats saillants de l’étude basée sur des données qui proviennent de deux enquêtes réalisées par Camber Collective chez les femmes (2014) et les hommes (2017), afin de promouvoir l’amélioration des programmes de planification familiale et l’ajustement des politiques en la matière. Les résultats démontrent en effet l’efficacité de certaines innovations à vulgariser, notamment l’approche de Consultation natale en groupe et le Counseling par segmentation.
«La Consultation natale en groupe est une approche qui s’avère très utile pour non seulement améliorer le taux d’accouchement au niveau des centres de santé mais aussi pour améliorer la planification familiale post-partum (PFPP). La segmentation, quant à elle, facilite le counseling sur la santé de la reproduction pour le bien être des femmes», explique le Directeur de l’Initiative OASIS Niger qui estime que ce sont des innovations à mettre en œuvre par les partenaires et les acteurs qui interviennent dans le domaine. Dans une troisième dimension, les recherches ont porté sur l’accès aux méthodes contraceptives pour les jeunes. «Là, nous venons de voir qu’il y’a des efforts à faire, surtout au niveau du cadre légal, pour protéger les prestataires et les jeunes et fournir assez d’informations», a relevé Dr. Nouhou Abdoul Moumouni.
Cette évaluation a été conduite par l’Initiative OASIS Niger dans le cadre du projet Full Access, Full Choice (FAFC) grâce à un partenariat avec l’Université de Caroline du Nord, en collaboration avec Pathfinder International, dans un contexte où le Niger escompte un taux de prévalence contraceptive de 50% en 2020. Dans cette optique, «Kula Da Juna» se veut un nouveau modèle de consultations natales en groupe pour améliorer la santé maternelle et infantile à Maradi. Le projet est, en effet, mis en œuvre dans 6 CSI de Maradi et a permis de servir 911 femmes enceintes âgées de 15 à 49 ans et de porter à 71% la proportion des femmes qui utilisent la PF postpartum (PFPP).
S’agissant de l’approche «segmenter pour mieux servir», c’est un outil de segmentation dont l’évaluation a été conduite sur un échantillon représentatif des clientes PF dans les CSI bénéficiaires et non bénéficiaires de l’approche. Ce qui a permis de comparer les niveaux de qualité des services et de satisfaction des clientes dans les deux cas. Concernant l’accès et le choix élargi des méthodes contraceptives chez les jeunes et les adolescents, le volet a permis d’examiner la protection réservée aux prestataires des services SR et des jeunes, d’analyser la connaissance des méthodes contraceptives chez les jeunes, leur accès à l’information sur les services de la PF et l’acceptation de ces services face aux facteurs religieux.
Ismaël Chékaré
Publié le 25-08-2021 dans Le Sahel