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Au Burkina Faso, des écoles des maris pour améliorer le quotidien des femmes

Pour sensibiliser les hommes aux droits des femmes, des clubs de discussion ont été mis en place dans des villages de trois régions du Burkina Faso. L’Ecole des maris, appelée aussi Club des maris, est un projet de la Banque Mondiale qui semble porter ses fruits. Un groupe de discussion permet aux hommes de s’affranchir des préjugés et de s’impliquer davantage dans la vie de famille.

En finir avec les préjugés

Tâches ménagères, hygiène, grossesse, accouchement… Tous les sujets sont abordés sans tabou à l’Ecole des maris. Au-delà du nom donné à cet espace de discussion et d’échange, le projet n’a rien d’infantilisant. Il s’agit, au contraire, de donner une place plus importante à l’époux au sein de la famille et de son foyer. La campagne de sensibilisation implique directement les habitants du village et leur donne la parole.

Ici, ils peuvent parler sans crainte du qu’en-dira-t-on, de sujets traditionnellement laissés aux femmes, comme la planification familiale, les consultations prénatales et la nécessité d’accoucher dans un centre de santé

Ouanibaouiè Bondé, médiatrice de l’Ecole des maris

Une approche nouvelle

Financé par l’Association Internationale de Développement, un groupe de la Banque Mondiale, le Club des maris réunit une fois par semaine une quinzaine d’hommes qui discutent de la vie de famille, sous l’encadrement d’un facilitateur du village. Cela leur permet d’échanger leurs expériences, de poser des questions et surtout d’être bien informés afin de pouvoir mieux s’impliquer dans la vie de famille. Dans le village Mamboué, à l’ouest du Burkina Faso, Waimbabie Gnoumou, cultivateur de 38 ans et père de huit enfants, a vécu cette expérience qui lui a permis de changer de comportement, comme le raconte sa femme.

Le jour de mon accouchement, c’est lui qui m’a conduite à l’hôpital et a voulu rester à mes côtés pendant mon accouchement. Ce jour-là, j’étais tellement contente que j’ai oublié la douleur

Martine Gnoumou, épouse d’un participant à l’Ecole des maris

Un investissement de long terme

Le projet, lancé dans trois régions du Burkina Faso, s’adresse également aux futurs époux. Il les prépare à assumer les responsabilités de la vie de couple et surtout à mieux s’informer sur la santé en générale, les méthodes contraceptives et les situations d’urgence. Selon l’incontournable chef du village, l’Ecole des maris a permis à ses membres de « changer positivement de comportement envers leurs femmes« . 

En attendant les statistiques du Centre de santé et de promotion sociale, le nombre de femmes utilisant de nouvelles méthodes contraceptives s’est accru grâce à cette approche simple et innovante, comme le précise la Banque Mondiale. Dans le seul village de Mamboué, une dizaine de maris ayant participé au groupe de discussion ont assisté aux consultations prénatales ainsi qu’aux accouchements, ce qui n’arrivait jamais avant. Cette sensibilisation devrait permettre sur le long terme de diminuer le nombre de décès néonatals encore très elevé dans certains villages.

Eléonore Abou Ez

Publié le 06-07-2020 dans franceinfo:Afrique

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