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Au Niger, l’école des maris améliore la vie des femmes

Au Niger, les époux se montraient souvent hostiles au dispensaire et empêchaient leurs femmes d’y être suivies pendant la grossesse. Depuis 2007, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a crée l’école des maris, avec des résultats étonnants.

Au Niger, une femme meurt toutes les deux heures en donnant la vie. Dans le pays, qui affiche l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde, l’UNFPA a décidé de cibler les hommes. « Dans notre société patriarcale, l’homme a le pouvoir de décision dans la famille. Nous avons donc décidé de faire de lui le centre de notre stratégie », révèle Issa Sadou, chargé de mission à l’UNFPA, au journal L’Humanité.

Formée de 12 membres maximum, chaque école des maris est encadrée par une « coach » provenant d’une ONG locale. Deux fois par mois, des réunions proposent un espace de réflexion pour sensibiliser les époux à l’importance des pratiques relatives à la reproduction et à la planification familiale. « Ce sont les hommes qui empêchent les femmes de fréquenter les centres de santé, explique Aïchatou Aminami, chef du centre de Gomba. Il faut leur faire comprendre que si elles ne les fréquentent pas, elles encourent des risques. » Une sélection est ainsi faite à l’entrée : après un entretien, seuls les maris désireux de changer les mentalités en matière de santé et de reproduction seront choisis.

Des hommes qui pourront par la suite distribuer la bonne parole et former leurs pairs. Impulsés par l’UNFPA, le système reste donc aux mains des locaux.

Et, en cinq ans, les résultats sont bons. En 2013, 52% des femmes se sont présentées au Planning familial, contre 26% trois ans plus tôt. « Il y a eu un net changement. Plus de 170 femmes viennent chaque mois pour une première consultation. On compte cinq accouchements par jour, avant on en avait à peine un », témoigne Aïchatou Aminami. Dans la région de Zinder, la première ciblée par l’UNFPA pour ses indicateurs alarmants, le taux de fréquentation du Planning familial est passé de 21% en 2007 à 69% en 2012 et le taux d’accouchements assistés a progressé de 26% à 51%. Face à ces chiffres encourageants, l’initiative d’abord cantonnée à la région de Zinder s’est étendue à toutes les régions du pays : onze écoles étaient en place en 2007, elles sont aujourd’hui 610. L’école des maris s’étend même par-delà les frontières du Niger et a essaimé en Sierra Leone, au Sénégal, en Gambie, en Guinée, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire.

Un article de madame.lefigaro.fr

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