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Avortement provoqué: Interdit mais pratiqué par plus de la moitié des filles en Côte d’Ivoire, révèle Engender Health

« Selon la dernière enquête PMA 2020 réalisée courant 2018, 18% de la mortalité maternelle sont liés aux avortements. Ce phénomène (avortement) est en forte corrélation avec les grossesses à risques (précoces, rapprochées), principalement observées chez les adolescentes et jeunes comme l’indique l’étude réalisée sur les pratiques d’avortement chez les lycéennes à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire, selon laquelle 50 filles sur 80, soit 61,7% ont pratiqué un avortement provoqué ». Ainsi, l’Ong Engender Health préoccupée par le contexte, surtout en ce mois consacré à la célébration de la journée mondiale des droits de la femme (8 mars 2019), a décidé d’agir.

L’Organisation non gouvernementale (Ong) internationale qui a une représentation en Côte d’Ivoire a donc organisé un Meet-up sur les Droits en Santé sexuelle et reproductive à l’endroit des acteurs de la société civile, œuvrant dans cet univers. Il y avait entre autres, la représentation de l’Association des femmes juristes (Afj), l’Ong Messi, l’Organisation des femmes actives de Côte d’Ivoire (Ofaci), l’Association des femmes du vivrier (Afv), l’Ong Femmes en action, Arsip, Onp, IntraHealth, Rcpfasci…

Sans oublier la présence des jeunes ambassadeurs de la Planification familiale. Et cela en vue d’insister sur la nécessité d’une « Prise en charge médicale des complications d’avortement », l’urgence de définir un cadre légal pour les droits en santé sexuelle et reproductive, la promotion de la planification familiale… La rencontre s’est tenue à l’Espace Manvy, II-Plateaux 7e Tranche, le 28 mars 2019.

« Une personne est décédée après avoir pratiqué un avortement clandestin… J’ai décidé de ne plus parler, de rester au marché Gouro d’Adjamé et d’agir sur fonds propre. Toutes ces petites filles qui vendent dans le marché sont des cibles vulnérables… On pourrait ériger de petites cotisations pour venir en aide aux femmes démunies, surtout dans les campagnes… Ces dernières sont parfois incapables d’acheter des cachets de médicaments qui ne coûtent que 200 F Cfa pour se soigner… Les Ong doivent travailler en synergie pour être plus efficaces », a plaidé Mme Tra Lou, présidente de l’Ong Ciel-Bleu.

Par ailleurs, les conférenciers d’Engender Health ont assuré que désormais en Côte d’Ivoire, « après un avortement si une fille se présente pour avoir des soins, elle pourra en bénéficier ».

En Côte d’Ivoire, la loi sur la Santé sexuelle et reproductive est « restrictive ». Elle n’autorise l’avortement que quand la vie de la mère est en danger, a fait remarquer Dr Affi Yves Constant, l’un des consultants. Ainsi pour des cas de viol, d’inceste ou de déformation du fœtus, la femme ou la jeune fille n’est pas autorisée à pratiquer un avortement. Cela, alors que le pays fait partie de ceux qui ont ratifié le protocole de Maputo. Ce document est le tout premier traité à reconnaître l’avortement, dans certaines conditions, comme un droit humain des femmes, dont elles devraient jouir, sans restrictions ni crainte de poursuites judiciaires.

Le taux de mortalité maternelle qui était de 614 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2012 (selon l’Eds 2012) est passé à 645 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2015 (selon le Pnds 2016-2020).

Isabelle Somian

Publié le 29-03-2019 dans fratmat

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