Informer et sensibiliser à la problématique et le rôle de la jeunesse dans l’atteinte des objectifs du Partenariat de Ouagadougou (PO) en prenant en compte les aspirations, revendications des jeunes et les réponses appropriées, tel est en substance le but de la 5e réunion annuelle du PO prévue la semaine prochaine à Abidjan.
Le Partenariat de Ouagadougou tiendra sa 5e Réunion Annuelle à Abidjan en Côte d’Ivoire du 12 au 14 décembre pro- chain. Né de la volonté commune de 9 pays de l’Afrique de l’Ouest Francophone et de différents partenaires techniques et financiers, le Partenariat a pour but d’accélérer les progrès dans l’utilisation des services de Planification Familiale (PF).
Depuis sa création, des progrès ont été notés dans l’accès aux moyens de contraception. Entre 2012 et 2015, le nombre de femmes sous méthodes contraceptives dans les pays du Partenariat est passé de 3.000.000 à 4.350.000, soit une augmentation de plus d’un million de femmes additionnelles.
Dans la même dynamique le Togo a vu croître substantiellement le nombre d’utilisatrices additionnelles de méthodes contraceptives modernes, passé de22000en2012à 87 000 en 2016 avec une baisse de 2 000 en 2015.
En 2016, le partenariat de Ouagadougou est entré dans sa phase d’accélération qui prévoit d’atteindre 2.000.000 d’utilisatrices additionnelles d’ici 2020. Les parties prenantes du Partenariat se retrouvent annuellement pour échanger sur leurs intérêts communs et partager les résultats et contraintes dans la mise en œuvre des plans d’actions.
Pour cette 5e réunion annuelle le thème choisi est : « Promouvoir la contraception c’est garantir un meilleur avenir pour les jeunes.» L’objectif principal de la réunion d’Abidjan est de mettre les jeunes au centre des échanges afin d’améliorer leur prise en compte dans les programmes, stratégies et plans d’actions PF. Les participants feront également le bilan des réalisations des différentes parties prenantes pour la première année de la phase d’accélération et échangeront sur les dé s et contraintes que rencontrent les membres du Partenariat, et les solutions pour améliorer la mise en œuvre des plans d’actions PF de deuxième génération.
Les jeunes togolais portent le flambeau du plaidoyer pour la prise en compte de leurs droits en matière d’accès aux services de santé de reproduction.
Intégrer les jeunes dans la mise à jour des plans d’actions pays, c’est garantir le succès de ces plans. Le Togo l’a bien compris et la Loi Santé de la Reproduction (SR) de 2007 donne l’autorisation aux jeunes d’avoir accès aux services de SR/PF. Le plan de repositionnement de la planification familiale issu du PO a dédié trois axes aux jeunes pour leur plein accès aux services de PF. Ainsi le Togo a pris un engagement majeur en se fixant comme objectif pragmatique et réaliste de porter la prévalence contraceptive de 15,2 % en2012à20,3%en 2017.
En effet la jeunesse occupe une bonne place dans ce plan et le Gouvernement a prévu à leur endroit, notamment la sensibilisation à la planification familiale et la lutte contre le VIH et l’offre de services. Estimés à 30,7 % de la population togolaise, les adolescents et les jeunes de la tranche d’âge 10 – 24 ans sont en majorité vulnérables à l’infection au VIH, aux infections sexuellement transmissibles (IST), aux grossesses précoces et non désirées et aux avortements clandestins.
Toutefois, un service public de santé des jeunes et adolescents est ouvert par l’Etat aux jeunes de toutes les couches sociales, qu’ils soient ou non dans le système scolaire.
En dehors de cette structure publique, les jeunes eux-mêmes, à travers le Mouvement d’Action des Jeunes (MAJ) de l’Association Togolaise pour le Bien- Etre Familial (ATBEF) et d’autres regroupements luttent pour une effectivité de l’accès des jeunes et adolescents à l’information et aux services conviviaux de la santé reproductive.
A cet égard, on notera la réalisation du projet du jeune Isidore Kuessan du MAJ de l’ATBEF «pour l’accès des jeunes aux services de SR, agissons maintenant». Ce projet a permis de sensibiliser l’opinion à l’importance de cet accès et de porter devant les autorités l’urgence de réduire les tarifs à l’accès des jeunes et l’institutionnalisation de l’Education Sexuelle Complète (ESC) ; un projet mené en partenariat par l’ATBEF et Agir PF).
Ce message de l’institutionnalisation de l’ESC a été également porté auprès des députés lors d’une session de plaidoyer au cours de laquelle le concept et ses résultats ont été présentés. C’était en partenariat avec ATBEF, Plan International Togo et Relutet.
D’autres actions ont été également menées pour former et informer les jeunes en matière de santé de la reproduction. C’est ainsi qu’en septembre dernier, le MAJ de l’ATBEF a organisé sur le campus universitaire de Lomé, l’édition 2016 du camp régional des jeunes sous le thème : « Agir pour l’accès des jeunes à l’éducation sexuelle complète et aux services communaux de qualité ».
Organisé grâce à l’appui du projet régional Agir pour la planification familiale (AgirPF) et de la Fédération internationale de la planification familiale (IPPF), ce camp dénommé «Go- dodo 2016 » a connu la participation de 140 jeunes venus du Togo mais aussi du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Niger. Ce cadre de rencontre et d’échanges entre les jeunes afin de leur permettre de discuter sur les droits de la santé sexuelle et reproductive et de prendre également des décisions positives et responsables concernant leur vie.
L’organisation de ce camp régional constitue également une opportunité pour les jeunes de s’approprier le contenu de la bande dessinée «Assibi et Salifou, la première fois» réalisée par les jeunes et pour les jeunes, leur permettant d’améliorer leurs conditions en santé sexuelle et de prendre des décisions sexuelles saines et surtout responsables.
Les jeunes ambassadeurs de la PF ont été également mis sur pied en vue de booster le plaidoyer. Ils entreprennent régulièrement des campagnes de sensibilisation de toutes les couches sociales, y compris les autres jeunes. Ils interpellent aussi sans complexes leurs gouvernements sur les engagements pris par ces derniers, notamment sur la disponibilité, l’accessibilité et la gratuité des services de contraception pour les adolescents et les jeunes.
A propos du Partenariat De Ouagadougou
Le Partenariat de Ouagadougou a été lancé lors de la Conférence Régionale sur la Population, le Développement et la Planification Familiale tenue à Ouagadougou au Burkina Faso en février 2011 par les 9 gouvernements des pays francophones de l’Afrique de l’Ouest et leurs partenaires techniques et financiers pour accélérer les progrès dans l’utilisation des services de planification familiale au Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo.
Le PO est basé sur deux principes. Il mise sur une meilleure coordination entre les bailleurs de fonds pour optimiser leurs soutiens aux pays et également sur une collaboration et coopération aux niveaux national et régional pour remédier au taux élevé des besoins non satisfaits en matière de planification familiale.
L’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO), basée à Dakar (Sénégal), facilite la communication entre les pays et les bailleurs actuels et potentiels, aide à suivre les progrès par rapport aux objectifs du PO, et partage des informations entre les parties prenantes du Partenariat et d’autres publics.
K.N.