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Interview

Brian Sossou : une militante passionnée pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des filles

Brian Sossou est une experte en communication et en plaidoyer, ainsi qu’une consultante spécialisée dans les questions de recherche féministe. Elle est la Présidente-Fondatrice de l’association « Filles en Actions », et actuellement Coordinatrice de ce mouvement qui est en train de devenir un réseau national. Avec une expertise solide de 9 à 10 années d’expérience dans le domaine associatif, en particulier dans la défense et le soutien des filles, Brian Sossou est parfaitement qualifiée pour accompagner les jeunes, notamment les filles, dans la découverte de leurs droits en matière de défense. Elle est également une fervente militante pour la promotion de l’égalité des sexes et aide les jeunes à s’engager dans cette noble cause.

Qui est Brian Sossou (courte bio) ?

Brian Sossou est une Stratégiste digitale spécialisée en réseaux sociaux et en communication multimédia, avec plus de 4 ans d’expérience dans ce domaine. En tant que survivante du harcèlement sexuel en milieu professionnel, elle se considère comme une activiste, une féministe et une féministe radicale, engagée dans la lutte contre toutes les formes de violence basée sur le genre, en particulier le harcèlement sexuel en milieu scolaire, universitaire et professionnel.

À l’âge de 24 ans en 2021, Brian est une jeune femme pleine de joie de vivre et d’espoir, avec une forte conviction envers la justice pour tous et l’égalité des sexes. Forte de ses 7 ans d’expérience dans la vie associative (SSRAJ, humanitaire, engagement des jeunes, Policy Young, VBG, zéro grossesses précoces en milieu scolaire etc.), elle est aujourd’hui Présidente de l’ONG « Filles en Actions », une organisation féministe basée au Bénin avec une vision élargie pour l’Afrique. L’ONG se bat contre les violences faites aux femmes et aux filles, en contribuant à leur autonomisation à travers diverses initiatives.

Pourquoi le choix du nom ‘’Filles en Actions’’ pour votre ONG ? Quels sont les axes d’intervention de l’ONG Filles en Actions, les résultats et défis rencontrés ? En tant que Présidente, quels sont vos challenges et perspectives ?

Le mouvement « Filles en Actions » promeut le potentiel des adolescentes, des filles et des jeunes femmes en leur donnant les commandes de leur vie et en luttant contre les violences sexistes et sexuelles. Depuis sa création en 2018, le mouvement est devenu un réseau féministe national avec plus de 520 membres actifs et a touché plus de 5000 filles. Il a renforcé leur éducation dans les écoles, les universités et les formations extra-scolaires, et a élevé la conscience de près de 400 filles sur leurs droits sexuels. Le mouvement a également créé des espaces féministes et mené des plaidoyers communautaires sur des thèmes prioritaires pour les filles. Le principal défi de « Filles en Actions » est de maintenir la constance malgré les obstacles socio-culturels. Le mouvement a besoin de plus de soutien financier pour poursuivre son action et toucher davantage de filles qui connaissent leur valeur et leur pouvoir.

Aujourd’hui, après avoir obtenu nos résultats, nous constatons que les thèmes les plus marquants sont la promotion des SSR et le renforcement du pouvoir des filles et des femmes. Ces sujets sont essentiels pour le développement et le bien-être des jeunes, en particulier des filles et des femmes. Notre objectif est de continuer à réfléchir aux approches et méthodologies pour aider et soutenir les jeunes, en se concentrant sur leur milieu socio-culturel. Nous voulons les aider à atteindre leur plein potentiel, à devenir des éducateurs pour les autres jeunes et à prendre des décisions pour eux-mêmes. Pour ce faire, nous mobiliserons des ressources pour un mouvement à long terme de renforcement et de capacité de résistance, en mettant l’accent sur des projets qui permettent aux jeunes de décider pour eux-mêmes. Notre stratégie est centrée sur le bien-être et l’épanouissement des jeunes, en particulier des filles et des femmes. Il s’agit d’une façon de faire qui permet de construire un mouvement féministe et qui est en ligne avec l’agenda anticonformiste. Enfin, nous continuerons à développer de nouvelles opportunités d’apprentissage et de nouvelles façons de comprendre, en gardant constamment à l’esprit le droit de décision des jeunes filles et des jeunes en général sur leur corps, leur vie et leur avenir.

Après 09 ans de vie associative et aujourd’hui Présidente – Fondatrice de l’ONG Filles en Action, qu’est ce qui nourrit votre passion pour la lutte féministe et les Droits en Santé Sexuelle et Reproductive ?

Une expérience associative de 9 à 10 ans qui renforce ma passion pour la lutte féministe et l’engagement continu en faveur de cette cause. Je suis inspirée par les nombreuses filles et femmes qui se battent pour atteindre leur plein potentiel, pour avoir leurs droits, leur liberté, pour élever la conscience et les discours. Je suis particulièrement passionnée par les femmes qui sont en charge de leur corps, de leur destin et de leur avenir. Bien que certaines soient nées dans des privilèges, beaucoup travaillent dur pour créer leurs propres privilèges, car cela est un droit pour tous. Je suis ravie de voir que la génération actuelle de féministes est plus anticonformiste que jamais, et qu’elle se bat pour la liberté de décision des femmes, pour leur positionnement dans toutes les instances de décision.

Mon engagement dans la lutte féministe est également alimenté par la défense des droits en matière de santé sexuelle et reproductive. Ces combats vont de pair, car la lutte féministe vise à ce que chaque personne soit libre de disposer de son corps comme elle l’entend, sans être dictée par qui que ce soit. Je suis également heureuse de constater que de nombreuses résolutions politiques intègrent désormais les valeurs féministes, afin que chacun puisse disposer de son corps en toute liberté. Au Bénin, nous avons mis en place plusieurs lois qui donnent plus de pouvoir aux femmes pour décider de leur corps, sans subir de pression extérieure. Tout cela nourrit ma passion pour l’engagement continu dans la lutte féministe. 

Dans le cadre du projet « Nos Droits, Notre vie », vous conduisez le processus stratégique de plaidoyer pour la mobilisation politique et publique sur les questions de promotion et de jouissance effective des DSSR, quelles sont les activités mises en place dans votre processus stratégique de plaidoyer ?

“Nos droits. Notre vie” est un projet pilote de six mois, qui a été lancé en janvier 2023 et se terminera en juin 2023 dans la commune de Tori-Bossito, située dans l’Atlantique du Bénin. Il vise à faire avancer les droits sexuels et reproductifs des adolescents et des jeunes en renforçant la mobilisation politique en faveur de la promotion de la jouissance effective des DSRAJ. Pour atteindre cet objectif, un consortium de quatre organisations travaille en étroite collaboration avec des jeunes. Le projet a déjà organisé plusieurs séances, notamment des ateliers narratifs pour documenter les vécus, les expériences, les voix, les priorités et les défis des jeunes en matière de jouissance effective de leurs DSRAJ, des formations sur les techniques de plaidoyer basées sur les évidences pour constituer une note de plaidoyer assez solide, centrée sur les besoins prioritaires des jeunes, ainsi qu’une analyse situationnelle des initiatives, projets et programmes mis en œuvre dans la commune pour la promotion des DSRAJ, y compris les chiffres connus, les leçons apprises et les perspectives.

Ce projet continue de travailler avec les parties prenantes clés pour analyser les résultats obtenus jusqu’à présent et définir les engagements réalistes et temporellement possibles pour répondre aux plaidoyers des jeunes. Il prévoit également un déjeuner public de plaidoyer, où les jeunes auront l’opportunité de plaider officiellement devant la population et le conseil communal, la direction exécutive et des parties prenantes clés de s’engager. En réponse aux besoins des jeunes pour que la promotion des DSRAJ soit effective dans la commune de Tori-Bossito, le projet envisage un cadre multi-acteurs, des communiqués, etc. “Nos droits. Notre vie” a mobilisé des jeunes qui n’ont jamais participé à une vie associative et qui n’ont jamais participé à une offre. Il offre également de belles perspectives qui permettront de poursuivre ce projet au-delà de cette phase pilote.

Au regard de vos actions jusqu’à ce jour, quelles sont vos perspectives pour l’avenir et quel est votre plus grand souhait pour la vie des femmes et des jeunes en Afrique de l’Ouest ?

Nos résultats majeurs proviennent de la promotion des SSR et de l’autonomisation des filles et des femmes. Après avoir documenté la situation des filles en matière de santé et d’hygiène menstruelle, nous élaborons actuellement un rapport qui reflète la situation au Bénin. Ce rapport sera validé lors d’un camp prochainement. Nos perspectives consistent à continuer d’analyser nos résultats, développer de nouvelles approches et mobiliser des ressources pour les mouvements de résistance centrés sur le droit de décision des jeunes filles et des jeunes en général. Nous sommes fiers des débats ouverts sur des sujets tels que la santé sexuelle et reproductive des jeunes, ainsi que sur les violences sexistes et sexuelles, qui sont le fruit du militantisme féministe. Mon plus grand souhait pour la vie des femmes et des jeunes en Afrique est qu’ils soient libres dans leurs choix et leurs actions, centrés sur leur bien-être et leur épanouissement.

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