Population Reference Bureau (PRB) et International Youth Alliance for Family Planning (IYAFP) ont organisé un atelier d’échanges et de plaidoyer pour l’accélération de l’intégration de l’éducation complète à la sexualité dans les curricula de formation scolaire au Burkina Faso. C’était ce jeudi 30 mai 2019 à Ouagadougou.
Le Burkina Faso s’est résolument engagé dans la planification familiale et la santé reproductive. A cet effet, il a été lauréat du prix de leadership en planification familiale lors de la Conférence Internationale sur la Planification Familiale qui s’est tenue du 12 au 15 novembre 2018 à Kigali au Rwanda.
Cependant, au début de l’année 2017, l’ONG Population Reference Bureau (PRB) a organisé une étude, dans 16 pays dont le Burkina Faso, pour évaluer la mise en œuvre des politiques nationales en matière de planification familiale. A l’issue de cette étude, vu que le contexte politique était favorable, une des recommandations était de vérifier si les décisions et les lois prises sont traduites sur le terrain.
Saidou Sawadogo, responsable de l’équipe de plaidoyer, a expliqué qu’au Burkina Faso l’étude a été menée dans trois régions. Il s’agit de la région du Centre, des Hauts-Bassins et la Boucle du Mouhoun pour évaluer la mise en œuvre des politiques nationales. A l’issue des résultats, une insuffisance criarde d’informations chez les jeunes sur la santé sexuelle et reproductive ainsi que la planification familiale a été révélée.
Ce manque d’information serait un des facteurs explicatifs de plusieurs conséquences potentiellement indésirables au niveau des jeunes et adolescents. A savoir, les grossesses non désirées, les avortements non sécurisés, les IST et le VIH/SIDA, la violence basée sur le genre.
C’est dans cette dynamique qu’un atelier d’échanges et de plaidoyer est organisé en vue d’accélérer le processus d’intégration de l’éducation complète à la sexualité dans les curricula de formation scolaire, ce jeudi 30 mai 2019 à Ouagadougou.
L’atelier a regroupé une vingtaine de participants issus des organisations de la société civile, des départements ministériels en charge de la santé, de la jeunesse et de l’éducation. Le ministère de la santé accompagne l’initiative. Pour Dr Ida Kagoné Salou, du ministère de la santé, le manque d’informations conduit à prendre des décisions qui peuvent avoir comme conséquences des grossesses non désirées ou non planifiées.
L’éducation complète à la sexualité dans les curricula de formation scolaire au Burkina Faso va aider à combler le manque d’informations vis-à-vis des adolescents et des jeunes pour qu’eux-mêmes puissent prendre des décisions pour leur vie, a-t-elle indiqué.
Par ailleurs, elle a révélé que malgré les importants résultats engrangés par le Burkina Faso, le taux de prévalence contraceptive tourne autour de 30,7 chez les femmes en union.
En rappel, Population Reference Bureau (PRB) et International Youth Alliance for Family Planning (IYAFP) sont des ONG qui se sont associées pour mettre en œuvre le projet Empowering Evidence-Driven Advocy (EEDA) ou encore le projet de « renforcer le plaidoyer basé sur des preuves » dans plusieurs pays africains dont le Burkina Faso. Ce projet bénéficie du financement de la Fondation Bill et Melinda Gates.
Jules César Kabore
Publié le 30-05-2019 dans Burkina 24