En Guinée, en raison du contexte difficile lié à la pandémie de la COVID-19 qui touche presque tous les pays de la planète, le gouvernement à travers le Ministre du Plan et du Développement Economique en partenariat avec le Fonds des Nations-Unies pour la Population (UNFPA) a décidé de célébrer la Journée Mondiale de la Population ce mercredi 29 juillet sur toute l’étendue du territoire national. Une annonce faite par le Directeur National Population et Développement au Ministère du Plan et de Développement M. Mohamed Sanoh.
Avec pour thème ‘’stop COVID-19, comment protéger la santé, les droits des femmes et des filles’’, le gouvernement guinéen et ses partenaires voudraient donc saisir selon M. Sanoh, cette opportunité pour mettre un accent sur la vulnérabilité et les besoins des femmes et filles en cette période difficile de COVID-19.
Concernant les statistiques sur le taux de prévalence, M. Sanoh précise qu’elles sont à la hausse: les statistiques fournies par la Direction Nationale de la Population et du Développement indiquent que le taux de prévalence contraceptive est passée de 3% en 1992 à 11% en 2018 ; les besoins non satisfaits en matière de planification familiale est de 22%, contre une moyenne de 52 % en Afrique. Le taux de mortalité maternelle est passé de 926 en 1992 à 550 femmes pour 100.000 naissances vivantes en 2018 contre, moins de 100 prévues par la CIPD (Conférence Internationale pour la Population et le Développement) indique-t-il.
Selon le Directeur National de la Population, le pays est toujours confronté à la recrudescence de plusieurs formes de violences basées sur le genre dont le viol, les mariages et des grossesses précoce. Il enregistre aussi un taux élevé de << non maintien>> des filles à l’école sans oublier le fléau des mutilations génitales féminines/excision.
En Guinée, les mutilations génitales féminines sont d’une prévalence de 96% alors qu’une étude nationale menée en 2016, révèle que 83% des femmes de 15 à 64 ans ont subi une violence basée sur le genre au cours de leur vie dont 29% de viol, annonce Mohamed Sanoh.
Dans sa déclaration, M. Sanoh a rappelé le rôle prépondérant de la femme dans la lutte contre la COVID-19 et l’impact de cette maladie sur les activités de cette couche sociale. A la date du 24 juillet, le nombre de cas enregistrés de COVID-19 est de 6.867 dont 2.101 femmes dans la dynamique de riposte national contre le coronavirus, les femmes représentent la majorité des agents de santé, en première ligne, devenant ainsi très exposées aux effets du COVID-19, sur le plan économique. Elles travaillent dans des conditions difficiles et sont plus affectées par les impacts économiques de la pandémie, la fermeture des écoles, associée aux besoins accrus des personnes âgées a considérablement augmenté le travail de soins ‘’non rémunéré’’ des femmes signale-t-il.
Prenant part à cette activité, Dr Natalia Kanem Directrice Exécutive de l’UNFPA a expliqué l’importance de l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive.
L’accès aux services de santé sexuelle et reproductive est un droit; les pandémies ne font cesser ni les grossesses ni les naissances et ne justifient en aucun cas les atteintes aux droits fondamentaux. Ensemble, ralentissons la propagation de la COVID-19 et protégeons dès à présent la santé et les droits des femmes et filles, lance Dr Natalia Kanem.
Mme la Cheffe du Département du Plan et du Développement Economique a de son côté invité les départements sectoriels impliqués, les partenaires techniques et financiers du pays, les ONG et acteurs de terrain à tous les niveaux à œuvrer dans une synergie d’action, à Conakry et à l’intérieur du pays pour une célébration réussie de la Journée Mondiale de la Population 2020.
Hassatou Lamarana Bah
Publié le 28-07-2020 dans Kalenews