Les lignes bougent dans la région de Tambacounda, y compris dans les zones de Makacoulibanta et de Dianké Maka. Dans ces localités, le taux de prévalence qui était à moins de 1% est passé à 4 ou 5%. Cette performance est symptomatique des progrès enregistrés à l’échelle régionale.
La salle de causerie du service de la santé de la reproduction de Tambacounda ressemble à une classe. Ce lundi 13 mars 2017, à 9 heures, des femmes enceintes, d’autres tenant dans leurs bras leur nouveau-né, suivent les conseils de Kadidiatou Bâ Sow, la coordonnatrice de la santé de la reproduction de la région. Elle prodigue des conseils pour prévenir le cancer du col de l’utérus. Les causeries sont une entrée en matière pour toutes les femmes qui viennent, la matinée, au centre de référence pour des consultations. « La sensibilisation, ce n’est pas facile », a avoué la praticienne. Elle a ajouté que l’information, l’éducation et la communication portent bien leurs fruits dans cette région. Ici, grâce à l’appui de l’UNFPA et des agents de santé, les marraines de quartier (Badianou Gokh) ont prêché la bonne parole dans les contrées les plus éloignées, faisant ainsi reculer les barrières socioculturelles.
Les services de la planification familiale sont désormais accessibles dans des zones autrefois difficiles d’accès. « Il y a des zones où on était resté des années sans avoir 1% de Taux de Prévalence Contraceptive (TPC). Si nous prenons Makacoulibanta et Dianké Maka, il n’y avait pratiquement pas une couverture en planification familiale. Maintenant, dans ces zones, on est allé jusqu’à 6 ou 7 % de TPC. On peut dire qu’il y a une amélioration », a fait remarquer Mme Sow.
Les localités de Makacoulibanta et de Dianké Maka sont des zones isolées, mais elles reflètent les progrès accomplis par la région en matière de santé de la reproduction. Le taux a bondi entre 2012 et 2016. « Pour la planification familiale, la région avait un taux de prévalence de 4%. C’est l’un des plus faibles du Sénégal. Actuellement, nous sommes à 11%. Beaucoup de progrès ont été accomplis », s’est félicitée la responsable Sr de Tambacounda.
Ces performances ne sont pas tombées du ciel. Elles sont le fruit d’une organisation et des campagnes de sensibilisation.
« Il y a une bonne information des agents communautaires. Grâce à l’appui de l’UNFPA, nous avons organisé les « Badianou Gokh » (marraines de quartier). Ces dernières suivent les femmes durant la grossesse et en période post-partum. Ces femmes allaitantes sont informées de l’intérêt de l’utilisation des services de planification familiale. C’est un peu dans la continuité des consultations prénatales », a détaillé Kadidiatou Bâ Sow.
Jusqu’à 10 heures, des femmes, certaines enceintes, d’autres avec leur bébé, continuaient d’arriver au centre de référence. C’est l’indice de changement de comportements.
Idrissa Sane
Paru le 03-08-2017 dans Le soleil