Le 25 novembre 2021 a marqué le lancement de la consultation nationale des parties prenantes du Burkina Faso pour des jeunes éduqués, en bonne santé et épanouis. Les deux jours de consultation ont rassemblé des participants des structures publiques, des organisations de la société civile, des coutumiers et religieux, et des partenaires techniques et financiers du système éducatif et de la santé. Ensemble, les participants ont échangé sur la situation des adolescents et jeunes, afin d’identifier comment les doter de connaissances, d’attitudes et de compétences qui, associées à des services, amélioreront leur santé, leur bien-être et leur autonomie.
« Il est temps de briser les tabous et d’instaurer un dialogue parents-enfants sur la santé de la reproduction », Samiratou Ouya, Lycéenne.
Les jeunes, qui représentent plus de 64% de la population de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC), étaient au cœur du débat pour faire entendre leur voix sur les défis considérables auxquels ils sont confrontés. Au Burkina Faso, 1 jeune fille sur 3 accouche à l’âge de 18 ans et 1 sur 7 est mariée à 14 ans ou moins, ce qui entraine de lourdes conséquences sur leur santé, leur scolarité et leur emploi. Malgré un risque élevé de contracter le VIH, seuls 28% des garçons et 21% des filles âgés de 15 à 19 ans possèdent de bonnes connaissances sur la prévention du VIH. Le Burkina Faso est aussi l’un des pays de l’AOC qui recense le plus de mutilations génitales féminines (MGF), avec plus de la moitié des femmes ayant subi des MGF. « A cela s’ajoutent les actes de violences basées sur le genre (VGB) et l’état embryonnaire de la santé sexuelle en milieu scolaire », a déclaré Mme Fatoumata BENON YATASSAY, gouverneure du Plateau central et représentante du ministre en charge de l’éducation nationale, avant d’affirmer que « ces consultations constituent la pierre angulaire pour continuer le travail en faveur d’une jeunesse épanouie en matière de santé sexuelle et reproductive ».
La consultation a permis aux différentes parties prenantes d’examiner et de valider ces données, et de proposer 20 recommandations pour répondre aux besoins des adolescents et des jeunes par des programmes d’éducation à la vie familiale de qualité, et par des services de santé sexuelle et reproductive, de prévention des VBG et de protection au niveau national. Les participants ont également formulé 13 messages clés pour un engagement régional de haut niveau. Enfin, ils ont élaboré une feuille de route pour l’opérationnalisation effective des recommandations, en précisant comment les parties prenantes doivent s’impliquer dans le processus d’engagement.
Face aux grossesses précoces et non désirées, aux mariages d’enfants, aux violences basées sur le genre, les jeunes filles doivent être éduquées. Cette éducation doit impérativement intégrer les valeurs sociales et culturelles positives pour un épanouissement réel de ces dernières, le Baloum Naba de Tampoui
Mais comment concilier les programmes d’éducation à la vie familiale et les services de santé sexuelle et reproductive pour une réponse intégrée plus efficace, sans que l’école ne soit vue comme un lieu de dépravation des mœurs ? Pour répondre à ce défi, les participants ont bien noté de s’accorder sur un programme commun intégré, reposant sur l’accompagnement et les contributions de l’ensemble des parties prenantes. Le programme devra s’appuyer sur les principes d’une éducation de qualité, scientifiquement exacte, adaptée à l’âge, l’intégrée dans les programmes nationaux, respectant les droits de l’homme, culturellement pertinente et adaptée au contexte.
Cette rencontre a été organisée sous la coprésidence des ministères en charge de l’éducation nationale et de la santé, avec le soutien de l’UNESCO, l’UNFPA, Plan international, EQUIPOP, des réseaux de jeunes et des organisations de la société civile, dans le cadre d’un processus régional qui contribuera à améliorer les résultats des adolescents et des jeunes en matière de santé et d’éducation de façon holistique. La consultation nationale a été enrichie par la présence de Mme Fatoumata BENON YATASSAY, Gouverneure du Plateau central et représentante le ministre en charge de l’éducation nationale et du système de la santé, Dr Euphrasie ADJAMI BARRYST, Représentant du Ministère de la Santé, M. Rasmani OUEDRAOGO, Chargé de mission au sein du Cabinet du Ministre en charge de l’Education Nationale, M. Pascal Compaoré, Maire de la commune de Ziniaré, M. Yaouba KAÏGAMA, représentant résident de l’ONG Plan International, ainsi que des représentants des PTF.
Publié le 14-12-2021 dans UNESCO