Le centre culturel Léopold S Senghor de Pikine a abrité la première édition du forum des jeunes des banlieues sur la santé de reproduction des adolescents et jeunes. Tenu du 02 au 04 septembre 2019, l’atelier vise à créer un cadre d’échange et de promotion de la santé de la reproduction des adolescents et jeunes de la banlieue pour lutter contre les grossesses précoces, les violences basées sur le genre (VBG), l’excision, les mariages précoces, l’utilisation de l’alcool et du tabac.
Au Sénégal, 27% des filles sont excisées, 28,8% de grossesses précoces, 22% de jeunes de 15 à 19 ont déjà commencé une vie sexuelle et s’exposent aux IST/VIH. Une situation alarmante qui a poussé des ONG comme Intermondes et Action et Développement (AcDev), dans le prolongement de leurs interventions sur la santé de la reproduction, à soutenir l’initiative de l’organisation d’une rencontre d’échange et de partage avec les ados et jeunes de la banlieue de Dakar sur les grossesses précoces, les violences basées sur le genre, l’excision, les mariages précoces, l’utilisation du tabac et de l’alcool au centre culturel Léopold S Senghor de Pikine.
L’objectif de ce forum est de créer un cadre d’échange et de promotion de la santé de la reproduction chez les ados et jeunes mais aussi de savoir vers qui se tourner en cas de problème selon Fatou Mandiagne Diatta, activiste pour la protection de l’enfant, ambassadrice de l’ONG World vision. «L’atelier porte spécifiquement sur certaines pratiques traditionnelles qui nuisent à la santé reproductive de la femme telles que le mariage d’enfant, l’excision, les grossesses précoces qui sont des maux qui gangrènent notre société mais aussi sur le manque de communication entre les parents et leurs enfants.
Les jeunes ne savent pas vers qui se diriger cas de problème. Et ces genres de forum c’est pour permettre aux jeunes d’avoir les informations nécessaires à leurs dispositions». Prenant le cas de la mutilation génitale féminine, Madame Diatta estime les sénégalais s’adonnent toujours à cette pratique et le taux de prévalence est plus élevé dans les régions. «Dans les régions comme Kolda, Ziguinchor, le taux de femme excisé avoisine respectivement 94% et 89% et le type 3 qui est une infibulation «tafe (boucher le vagin) en wolof» se pratique dans le premier. A Matam, le taux est extrêmement élevé. C’est une pratique vraiment implantée au Sénégal», confie l’ambassadrice de Wolrd Vision.
Plus de 300 jeunes de la banlieue ont pris part à cet atelier et différents thématiques vont être abordées telles «droits des ados et jeunes en santé de la reproduction», «quelles offres de services SRJA adaptées aux besoins des adolescents et jeunes ?», «TIC et santé de la reproduction» pour leurs permettre d’avoir des connaissances sur la santé de la reproduction. Malgré les efforts déployés par les pouvoirs publics pour prendre en charge la santé des adolescents et jeunes, les gaps sont encore énormes. «Par ailleurs, on note une inadéquation dans les offres des services SRJA par rapport à leurs besoins.
Ainsi, la satisfaction des besoins d’informations sures sur la SRJA et la nécessite de partager des connaissances et expériences dans ce domaines sont primordiales».
Halimatou LY DIOP
Publié le 06-09-2019 dans Sud online