Le Niger a un plan (2013-2020) pour le repositionnement de la Planification Familiale. Dans ce cadre, notre pays s’est fixé des objectifs en vue d’atteindre un taux de prévalence contraceptive de 25% d’ici 2015 et 50% d’ici 2020. Aussi, plusieurs actions sont menées par le gouvernement et les autres acteurs pour l’atteinte de ces objectifs. Au nombre des activités entreprises, il y a la distribution des produits contraceptifs. Surtout dans les zones reculées où, les besoins non satisfaits se font beaucoup sentir. Fort heureusement, au Niger, certaines ONG nationales interviennent dans ce domaine. C’est le cas de l’Association Nigérienne pour le Bien Etre Familial (ANBEF). Son directeur exécutif, M. Ibrahima BOUBACAR souligne toutefois quelques difficultés liées à la distribution à base communautaire des contraceptifs qui selon lui est une activité de Bénévolat.
Leurs actions dans ce domaine ne datent pas d’aujourd’hui. L’ANBEF est en effet une ONG qui a été reconnue en 2000 comme une organisation d’utilité publique intervenant dans la planification familiale et de manière générale sur la santé de la reproduction. Pour cela explique son directeur exécutif, l’ANBEF est composée de deux organes essentiels : l’organe des volontaires et celui du personnel. L’organe des volontaires assure la gouvernance qui détermine les orientations de l’organisation et l’organe du personnel assure la mise en œuvre de ces orientations. « Nous intervenons sur l’ensemble du territoire, avec des représentations au niveau des huit régions » affirme M. Ibrahim BOUBACAR, avant d’affirmer que,
« sur le plan pratique et opérationnel, nous avons au niveau des cinq régions, des représentations permanentes constitués de personnel notamment les cliniques au niveau de Tillabéry, Niamey, des centres de conseil et d’éducation pour les jeune de Niamey, de Dosso, Maradi et Tahoua. Aussi, nous avons toute une gamme de prestations au niveau communautaire, notamment à travers la politique de distribution à base communautaire des contraceptifs. Nous avons mis en place presque 600 sites de distribution de contraceptifs à base communautaire dans les régions de Tillabéry, Dosso et de Tahoua ».
Une activité importante, mais confrontée à quelques difficultés. En effet, selon M. Ibrahima BOUBACAR, « la distribution à base communautaire est une activité bénévolat, les relais communautaires ne sont pas rémunérés, ne sont encouragés à travers des gestes soit en matériel, soit en finance ». Or ajoute le directeur exécutif de l’ANBEF, « quant on regarde leur situation géographique, il leur est difficile de faire remonter les données au niveau des centres de santé intégrés qui constituent l’unité de suivi de proximité des activités de ces relais communautaires. Ils n’ont pas les moyens de remonter les données et de s’approvisionner en contraceptifs ». Voilà donc comment, il arrive qu’il y ait des ruptures affirme t-il.
Une situation que les différents acteurs ont à l’oeil. « Nous sommes en discussion avec les responsables des districts, d’autant plus que les ruptures n’existent pas au niveau centrale et régional et même au niveau des districts sanitaires ». Mais, selon lui, c’est le processus de ravitaillement qui pose problème compte tenu de l’éloignement des relais communautaires et des moyens qu’ils doivent mettre pour arriver au centre de santé intégré. M. Ibrahim BOUBACAR précise toutefois que même s’il y a des ruptures, ce n’est pas à grande échelle. Cela «parce qu’avec l’appui de l’Organisation ouest africaine pour la santé, nous avons mis en place un mécanisme de rencontre pour que tous les relais communautaires se retrouvent autour d’un site, discutent pour voir notamment comment se ravitailler en contraceptifs.
S’agissant du comportement des populations par rapport aux produits contraceptifs, le directeur exécutif de l’ANBEF a indiqué ceci : « j’ai fait le tour des régions de Tahoua, Dosso et Tillabéry, je n’ai pas constaté une certaine résistance des populations concernant les contraceptifs oraux. C’est seulement pour les préservatifs que j’ai remarqué dans la région de Tillabéry, quelques groupes montrer une réticence. Pour moi, dans ces cas là, le relais communautaire n’a pas bien été identifié avec des critères bien précis ». Ce qui montre le rôle important des relais communautaires au Niger où, certains indicateurs restent aujourd’hui encore préoccupants.
Fatouma IDE