La question de la santé sexuelle et reproductive des ados et jeunes demeure préoccupante au Bénin. A cet effet, un projet a été lancé vendredi dernier pour œuvrer au renforcement des capacités des institutions éducatives des ados et des jeunes.
Le Projet de « Renforcement des capacités des institutions éducatives en matière de Santé et de Droits Sexuels et Reproductifs pour l’inclusion des jeunes au Bénin (DSSR-BJ)» vise à contribuer à relever les défis importants auxquels sont confrontés les adolescents et les jeunes en matière de droit de santé sexuelle et de la reproduction, notamment les grossesses précoces, les avortements à risques, les IST combinés au déficit de compétences et d’accès aux travailleurs du secteur sanitaire et social.
Selon des statistiques, les adolescents et jeunes, les moins de 25 ans, représentent à eux tous seuls, près de 60% de la population totale et constituent la tranche de la population la plus exposée à de nombreux défis et problèmes qui font barrière à leur bien-être et à l’expression de leur plein potentiel.
Malgré les multiples efforts entrepris, on enregistre depuis 2017, en moyenne près de 3.000 cas de grossesses non désirées pour environs 30.000 filles inscrites. De même, une enquête réalisée sur le VIH et la santé reproductive chez les adolescents et jeunes de 10 à 24 ans a relevé que 45.3% d’entre eux avaient déjà eu leur premier rapport sexuel, 31.5% avant l’âge de 15 ans et 82.2% avant l’âge de 18 ans et seuls 45.5% ont utilisé le préservatif lors du dernier rapport sexuel.
Le présent projet bénéficie d’un appui technique et financier du Royaume des Pays-Bas. A en croire la Directrice du Projet, Prof Nelly Kelome est rassurée quant à l’impact des actions à mener en faveur des cibles. Un projet qui permettra une fois encore de faire comprendre aux acteurs de l’université et des institutions d’enseignement supérieur de manière générale, que l’on vient à l’université, non seulement pour recevoir une instruction académique, mais également pour recevoir une éducation, pouvant faire des apprenants, des individus à part entière de la société, consciente de leurs droits et devoirs, selon cette dernière.
« L’UAC a pris la mesure des dérives à travers plusieurs décisions fortes allant jusqu’à des sanctions appliquées à certains de nos collègues qui en sont les auteurs. Un conseil d’éthique a été institué en notre sein pour connaitre de ces affaires » a précisé le Recteur, Professeur Maxime da CRUZ.
Quant à l’Ambassadrice du Royaume des Pays-Bas près le Bénin, Tojoelker KLEVE, elle a fait savoir que ce projet pourra endiguer le phénomène des notes sexuellement transmissibles. Il s’agit, à travers le projet, d’augmenter le respect mutuel entre jeunes filles et garçons, entres étudiantes et professeurs, d’améliorer l’égalité de genre, le taux de grossesses non désirées, le taux de morbidité et de mortalité maternelle parmi les jeunes filles.
Publié le 04-02-2021 dans Matin Libre