PP Global et ses partenaires dont RAJS/BF, SOS/J&D, AJC/PD et URCB/SD ont commandité une analyse situationnelle sur la mise en œuvre des lois ; plans et politiques en matière de Santé Sexuelle et Reproductive des Adolescents et des Jeunes (SSRAJ). L’étude débutée en octobre 2018 est en lien avec les engagements régionaux et internationaux. Ses résultats ont été présentés ce vendredi 10 janvier 2020 à Ouagadougou.
Trois principaux programmes et politiques publiques en faveur de la planification familiale et/ou de la SSRAJ au Burkina Faso ont été examinés durant l’étude réalisée par PP Global et ses partenaires. Il s’agit du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES) en son axe 2 ; du Plan national d’accélération de la planification familiale au Burkina Faso (PNAPF 2017-2020) et du Plan Stratégique national Santé des Adolescents et des Jeunes (PSSAJ 2016-2020).
Un atelier a servi de cadre de dissémination des résultats de l’étude ce vendredi 10 janvier 2020. Plusieurs progrès ont été constatés, selon le consultant Paul André Somé qui a projeté le rapport final sur écran. Au nombre des efforts enregistrés en matière de SSRAJ et PF, il y a un accroissement du taux de prévalence contraceptive pour toutes les méthodes contraceptives et pour toutes les femmes de 15 à 49 ans qui est passé de 15,8% en 2014 à 28% en 2018.
Malgré les efforts, plusieurs défis demeurent…
Il y a également une réduction des besoins non satisfaits pour toutes les femmes de 15 à 49 ans passés de 31,5% en 2010 à 16,8% en 2015. La réduction des ruptures de stock, l’augmentation sensible de la part contributive du budget de l’Etat à l’achat des produits contraceptifs, la mesure de gratuité des soins et services de PF et la volonté politique des gouvernants ont été soulignés comme des efforts significatifs permettant de mettre en œuvre les engagements pris.
« Mais, il y a encore beaucoup à faire. C’est pourquoi cet atelier vient à point nommé. Marquer une halte pour analyser tous ces documents n’est qu’une nécessité », a indiqué la secrétaire technique chargée de l’accélération de la transition démographique au ministère de la santé, Dr Ida Salou Kagoné.
Ainsi, au titre des faiblesses et autres facteurs défavorables à la mise en œuvre des programmes et textes, l’étude a révélé la persistance des barrières socioculturelles ; la faiblesse de l’offre de services adaptés aux besoins des jeunes, ; l’insuffisance de la qualité des services ; la faible coordination et visibilité des interventions en SSRAJ.
Appui au fonctionnement des centres d’écoute pour jeunes/ouverture de nouveaux centres
L’étude a noté des défis à relever. Elle a aussi fait des recommandations à l’endroit de tous les acteurs. Ont été encouragés, entre autres, la mobilisation des ressources impliquant les collectivités territoriales ; le passage à l’échelle de la politique de la délégation des tâches et de la mesure de gratuité de la PF ; l’intégration systématique de l’éducation complète à la sexualité en milieu scolaire.
L’application rigoureuse des textes en matière de SSRAJ et l’appui au fonctionnement des centres d’écoute pour jeunes/ouverture de nouveaux centres font partie des recommandations formulées. Aminata Rabo, cheffe d’équipe pays de PP Global, a reconnu que malgré les efforts fournis par le Burkina Faso, plusieurs textes souffrent dans leur application. Elle a invité tous les acteurs à mettre la main à la pâte pour la réalisation des objectifs fixés.
Elle a, par ailleurs, saisi l’occasion pour rappeler qu’au Burkina Faso, l’organisation américaine PP Global intervient à travers trois programmes pour contribuer à assurer l’effectivité des droits en matière de SSRAJ ; conformément aux engagements internationaux, régionaux et nationaux y relatifs dont Voices for Health (VfH), Closing The Gap (CTG) et Billi Now Now (BNN).
Noufou Kindo
Publié le 10-01-2020 dans burkina24